22e forum international sur le continent africain (FICA) (du 13 au 18 juin 2022)

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Du lundi 13 au samedi 18 juin 2022 s’est tenu le 22e Forum de l’IHEDN sur le Continent Africain (FICA) à l’École militaire de Paris, organisé par la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense (DCSD) et l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN).

Lundi 13 juin, au petit matin, une forêt de képis franchissait la porte cochère de l’École militaire. La cinquantaine de hauts responsables politiques et militaires africains fut accueillie conjointement par le général de corps d’armée Benoît Durieux, directeur de l’IHEDN et le général de corps d’armée Thierry Marchand, directeur de la DCSD, pour l’inauguration de ce 22e FICA.

Cette édition fut placée sous le signe de la relance après les cahots provoqués par la crise sanitaire. De nouveau présents physiquement, les auditeurs ont pu échanger avec des intervenants de haut niveau sur le thème « Nouvelles conflictualités, nouveaux partenariats ».

Tout au long de la semaine, les conférences ont passé au peigne fin l’ensemble des problématiques qui étreignent l’Afrique : lutte contre le terrorisme, insécurité maritime, migrations, réchauffement climatique, crises alimentaire et énergétique… Autant de remous qui ballottent le continent dans un océan de tribulations. Malgré ces difficultés, auxquelles s’ajoutent les soubresauts de la géopolitique mondiale – la crise ukrainienne au premier chef -, un horizon de perspectives en commun s’est dégagé. L’Afrique et la France sont à la croisée des chemins. Aujourd’hui réunis par une communauté de souvenirs, rassemblés demain par une communauté de destin, les auditeurs ont formulé le souhait de poursuivre avec la France sur les voies de la coopération et du développement.

Toutefois, cette correspondance de perspectives invite à repenser les modalités de ce partenariat. A cet égard, la conférence du général Marchand a posé les jalons d’une nouvelle approche de la Coopération Structurelle de Sécurité et de Défense (C2SD) développée par la DCSD. Les auditeurs ont apprécié cette conception novatrice d’un domaine trop souvent considéré comme l’héritage d’un monde ancien. Plusieurs idées fortes ont illustré un changement de paradigme : tout d’abord, la volonté de marcher sur ses deux jambes au travers du continuum sécurité-défense ; ensuite, l’absolue nécessité d’envisager nos actions dans un cadre interministériel sur le moyen terme ; enfin, le développement d’une approche partenariale faisant des pays africains la clef de voûte du système.

S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de ce FICA, ce serait assurément sa liberté de ton. Les échanges entre intervenants et auditeurs ont donné lieu à des discussions sans faux-semblants ni artifices. La franchise et le parler vrai constituent l’essence même du FICA : une instance de dialogue, de débat et d’échange portée vers la compréhension mutuelle. Aucune question ne fut mise sous le boisseau, y compris au sujet du sentiment antifrançais et des partenariats étrangers. Il fut rappelé à maintes reprises que les Etats africains étaient souverains, libres de nouer des partenariats avec qui bon leur semblait ; et, s’ils l’entendaient ainsi, avec la France en en formulant la demande. Les auditeurs surent gré à leurs interlocuteurs pour ces positionnements clairs qui décrivent le cadre d’une approche rénovée entre la France et les pays d’Afrique, en matière de sécurité et de défense.