76e Assemblée générale des Nations unies - Évènement du Fonds mondial pour les survivantes de violences sexuelles liées aux conflits - Intervention de Jean-Yves Le Drian (Par visioconférence, 27 septembre 2021)

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"Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui encore, les situations de conflit donnent lieu à des violences sexuelles, au mépris des droits humains les plus fondamentaux, en particulier ceux des femmes et des filles. Trop souvent, le viol est utilisé comme une arme de guerre, ce qui est proprement révoltant et tout à fait contraire au droit international humanitaire. Face à cet état de fait inacceptable, la communauté internationale se doit de réagir avec la plus grande fermeté.

En condamnant ces exactions sans aucune forme d’équivoque.

En luttant sans relâche contre l’impunité de ceux qui les commettent.

Et en apportant aux survivantes les soins, le soutien et l’accompagnement dont elles ont besoin.

Ces combats de droit, de justice et d’humanité, la France les mène et continuera de les mener.

Aux côtés de ses partenaires internationaux, Madame la Représentante spéciale du Secrétaire général.

Et aux côtés de l’ensemble des acteurs de la société civile qui partagent notre engagement. Je pense, en particulier, à vous - chère Nadia Murad, cher Docteur Mukwege - et au Fonds mondial pour les survivantes de violences sexuelles liées aux conflits.

Depuis le lancement du Fonds en 2019, à l’occasion du G7 sous présidence française, vous avez accompli un travail remarquable, en particulier en République démocratique du Congo, en Irak ou encore en Guinée.

Vous avez su briser le silence sur un sujet trop longtemps ignoré.

Vous avez apporté aux victimes des soins de qualité qui leur permettent de commencer à réparer les maux du corps et les maux de l’esprit.

Et vous les avez accompagnées à chaque étape du chemin qu’elles ont à parcourir pour se reconstruire.

Je tiens également à saluer l’action du Fonds pour documenter ces violences, grâce aux différentes études qui seront présentées aujourd’hui. C’est, en effet, essentiel.

Nous sommes donc très fiers de soutenir cet inestimable engagement de terrain, auprès des victimes, à travers la contribution de six millions d’euros que nous avons apportée au Fonds.

La lutte contre les violences sexuelles lors des conflits est aussi une priorité de la France au sein du Conseil de sécurité. C’est l’un des enjeux de notre implication dans l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité.

Plus généralement, la lutte contre toutes les formes de violence liées au genre est au cœur de la diplomatie féministe que je porte au nom de la France.

C’est le sens de notre mobilisation, dans un contexte politique extrêmement préoccupant, en faveur de l’universalisation de la Convention d’Istanbul.

Ce fut l’un des grands chantiers du Forum Génération égalité que nous avons accueilli en juin dernier avec le Mexique et sous l’égide d’ONU Femmes. Plus de 40 milliards de dollars ont été mobilisés à cette occasion pour décliner concrètement l’impératif d’égalité entre les femmes et les hommes.

C’est enfin l’une des raisons d’être de notre Fonds de soutien aux organisations féministes doté de 120 millions d’euros sur trois ans.

La détermination de Nadia Murad et du Docteur Mukwege et l’ampleur de ce qu’ils ont déjà accompli nous rappellent tous à nos responsabilités. Face aux violences sexuelles qui redoublent l’horreur des conflits armées comme face aux violations les plus quotidiennes des droits des femmes et des filles, nous devons faire bloc.

En nous montrant absolument intraitables sur le respect des droits humains - car c’est bien cela qui est en jeu.

Et en nous donnant, collectivement, les moyens d’agir pour faire une vraie différence.

Vous pouvez compter sur la France. Et j’espère que vous serez également au rendez-vous.

Je vous remercie."