Lutte contre la traite des êtres humains (30 juillet 2021)

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À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains (30 juillet), la France tient à rappeler la priorité qu’elle accorde à la lutte contre cette forme grave de criminalité et de violation des droits de l’Homme. Ce trafic, qui pourrait générer jusqu’à 150 milliards de dollars de revenus annuels mondiaux, représente de surcroit un enjeu de sécurité globale, alimentant la corruption, les migrations irrégulières et le terrorisme.

C’est à ce titre que la lutte contre ce fléau est devenue une politique publique à part entière en France. Après avoir adopté un premier plan d’action national en 2014, la France est aujourd’hui pleinement engagée pour mettre en œuvre le deuxième plan d’action national pour la lutte contre la traite pour la période 2019-2022. Décliné en 45 mesures, ce plan ambitionne d’œuvrer au renforcement de l’action européenne et internationale dans la lutte contre cette forme grave de criminalité.

Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères contribue à cet effort, en promouvant la mise en œuvre des instruments juridiques visant à renforcer la coopération internationale, notamment la Convention de Palerme et son protocole additionnel en matière de traite des êtres humains. Il s’est mobilisé dans le cadre du Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale qui s’est tenu en mars 2021 pour que la lutte contre la traite des êtres humains figure parmi les priorités de la déclaration finale adoptée à cette occasion. Le ministère s’attache également à développer une coopération étroite avec les régions les plus touchées par ce phénomène, en particulier en Afrique, dans le cadre du projet d’appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du Golfe de Guinée mis en œuvre par Expertise France et co-financé avec l’UE, mais également en Europe du Sud-Est, en lien avec l’UE, l’ONUDC et l’OSCE. Par sa contribution aux actions conduites dans ces deux régions d’origine de nombreuses victimes de la traite des êtres humains, la France soutient à la fois le renforcement des capacités des États à lutter contre les réseaux de traite (cadre législatif, rôle des coordinateurs nationaux, coopération régionale) mais aussi les actions indispensables liées à la prévention, l’identification des victimes et leur protection, la communication et sensibilisation. La France soutient aussi les associations de défense des victimes, les ONG et la société civile.

Désireuse de sensibiliser le public au sort des victimes de la traite à travers le monde, la France participe activement à la campagne « Cœur bleu » lancée par l’ONUDC, qui encourage États comme individus à s’impliquer et à soutenir la lutte contre la traite des êtres humains. La France est en outre le 5e contributeur du fonds fiduciaire des Nations unies pour les victimes de traite des êtres humains, qui facilite l’assistance et la protection des victimes de la traite sur le terrain, notamment par le biais de subventions accordées à des associations spécialisées.
La France, qui est également pleinement mobilisée contre le travail forcé, a souhaité renforcer son action en candidatant au statut de « pays pionnier » au sein de l’Alliance 8.7, partenariat mondial mis en place dans le cadre des Objectifs du développement durable des Nations unies contre le travail des enfants, le travail forcé, la traite des êtres humains et les formes contemporaines de l’esclavage.

Enfin, les ministres français et suédois des Affaires étrangères se sont engagés à renforcer la coopération entre nos deux pays afin de lutter contre la traite des personnes à des fins d’exploitation sexuelle. Cet engagement bilatéral se traduit notamment par la promotion active de nos législations respectives et du modèle abolitionniste en matière de prostitution partout dans le monde.

La France portera une attention toute particulière à la lutte contre la traite des êtres humains lors de sa présidence de l’Union européenne au premier semestre 2022, dans le prolongement de la récente Stratégie présentée par la Commission européenne en la matière pour la période 2021-2025. La lutte contre ce fléau de la traite des êtres humains dans tous ses aspects continuera ainsi de figurer parmi les grandes priorités d’action du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, en liaison étroite avec la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) et les différents ministères concernés. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères poursuivra en particulier, en lien avec les pays partenaires les plus engagés, des actions de sensibilisation et d’échange des bonnes pratiques dans les enceintes internationales, et continuera de mener un dialogue renforcé sur ces questions avec les représentants spéciaux ou hauts responsables désignés, dans toutes les enceintes pertinentes, en particulier les Nations unies, l’OIT, l’OSCE et le Conseil de l’Europe.