Un projet de loi sur les transplantations d’organes des séropositifs accepté

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Taïwan

Actualité
Taïwan | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
24 mai 2018

Un projet de loi permettant aux personnes séropositives de donner des organes à des patients séropositifs a fait l’objet d’un examen préliminaire par un comité législatif, et vient d’être accepté. Ce geste, qui met fin à l’interdiction faite aux séropositifs de donner leurs organes, pourrait sauver de nombreuses vies.

La loi sur la lutte contre l’infection au VIH et la protection des droits des patients (HIV Infection Control and Patient Rights Protection Act) interdisait jusqu’à présent aux personnes séropositives de donner leur sang ainsi que leurs organes, tissus, fluides corporels et cellules, pour la transplantation ou utilisation par une tierce personne. Ce nouveau projet de loi stipule que, désormais, les patients séropositifs ayant besoin d’une greffe d’organes, pourront signer un accord permettant d’accepter les organes de donneurs séropositifs.

Il y a aujourd’hui à Taïwan une pénurie d’organes disponibles pour des transplantations. Plus de 9000 personnes sont en attente d’une greffe d’organe à Taïwan, et seulement 339 personnes ont donné leur(s) organe(s) l’année dernière.

Rappelons que la première transplantation entre deux porteurs du virus date de 2015. Des chirurgiens suisses ont réalisé, en première mondiale, une greffe de foie entre deux porteurs du virus VIH. Cette annonce, qui a aussi fait l’objet d’un article dans l’American Journal of Transplantation, est intervenue après une opération identique effectuée par des médecins américains le 15 mars 2016, présentée comme une première mondiale. Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont indiqué pour leur part que les 6 mois de recul ont montré qu’il n’y a pas eu de rejet d’organe, ni de perte de contrôle virologique chez le receveur. « Cette première transplantation pratiquée en Suisse, qui vient d’être suivie d’une greffe analogue aux États-Unis, ouvre des perspectives tout à fait inédites chez les personnes vivant avec le VIH », ont indiqué les HUG. D’une part, les porteurs du VIH peuvent se déclarer comme donneurs potentiels d’organes, d’autre part, ceux qui sont en attente d’une greffe d’organe ont de meilleures perspectives de transplantation.

Sources :

Rédactrice :
Morgane Schuhmann, morgane.schuhmann[at]diplomatie.gouv.fr
https://www.france-taipei.org/