L’internet des objets poursuit sa croissance à Taïwan

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Taïwan | Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique | Horizon 2020 : innovations et progrès techniques
16 janvier 2018

Peu de progrès technologiques ont attiré l’attention du monde comme l’Internet des Objets (IdO), qui affiche une projection de croissance de 17% par an. Taïwan, en investissant des sommes colossales, a une avance indéniable sur ce sujet. Dans cet environnement favorable, le français Sigfox avec son partenaire local Unabiz sont les partenaires privilégiés de ce déploiement.

Défini par l’International Data Corporation (IDC) comme une « infrastructure mondiale pour la société de l’information, qui permet de disposer de services évolués en interconnectant des objets (physiques ou virtuels) grâce aux technologies de l’information et de la communication interopérables existantes ou en évolution ». Il s’agit d’objets physiques connectés ayant leur propre identité numérique et capables de communiquer les uns avec les autres. Ce réseau créé ainsi une passerelle entre le monde physique et le monde virtuel.

Quelques 13 milliards d’appareils connectés sont déjà utilisés à travers le monde, principalement dans les secteurs de la fabrication, du transport, des villes intelligentes, et des appareils ménagers. IDC prévoit une croissance annuelle mondiale de près de 17% dans le monde pour le matériel informatique, les logiciels, les services et la connectivité de l’IdO. IHS, autre entreprise de recherche de renom, estime que plus de 30 milliards d’appareils seront connectés d’ici 2020, et qu’ils seront près de 75 milliards d’ici 2025.

Les cas d’utilisation de l’IdO qui devraient attirer les plus importants investissements en 2018 portent sur les opérations de production dans l’industrie (105 milliard de dollars), le suivi des marchandises (50 milliards de dollars), et la gestion des systèmes de production (45 milliards de dollars). Une place de choix est également réservée aux smart grid (électricité, gaz, eau) ainsi qu’aux bâtiments intelligents, deux secteurs qui devraient également profiter d’importants investissements cette année.

Dans ce contexte favorable, Taïwan mise énormément sur l’optimisation de ses atouts en matière de fabrication de technologie pointe. Son but est de s’emparer d’une partie du marché mondial de l’IdO, dont le volume de dépenses globales s’élève aujourd’hui à 800 milliards de dollars américains (670 milliards d’euros). Celui-ci devrait atteindre 1,4 billion de dollars (1,2 billion) d’ici 2021.

Le gouvernement de la présidente Tsai a décidé d’inclure le développement technologique des dispositifs de l’IdO dans le cadre de son plan de développement industriel « 5+2 ». Le gouvernement a déjà alloué 11,3 milliard de dollars taiwanais (320 millions d’euros) en 2017 pour les infrastructures internet, les services mobiles à haut-débit, le commerce électronique, et les applications intelligentes. Et la part de Taïwan dans la chaîne de valeur de l’IdO devrait passer de 3,8% aujourd’hui à 4,2% en 2020 et 5% d’ici 2025.

Un élément clé de la stratégie de Taïwan en IdO et de son développement du secteur des télécommunications est le partenariat avec des entreprises étrangères. Cette initiative a été particulièrement applaudie en octobre dernier avec le lancement à Taiwan du réseau français Low Power Wide Area (LPWA) de Sigfox, dont l’objectif est d’améliorer la connecté de l’IdO à Taïwan.

Philippe Chiu, directeur général d’Unabiz, partenaire local de Sigfox, estime que la technologie conventionnelle est trop coûteuse pour promouvoir la connectivité de l’IdO. Il remarque que les solutions à courte portée telles que le bluethooth présentent des lacunes telles que le besoin en infrastructures et la maintenance, tandis que la connectivité cellulaire offre une portée plus longue mais nécessite que chaque appareil possède sa propre carte SIM, ce qui augmente le coût. Plutôt que de s’appuyer sur la technologie de streaming, le système Sigfox utilise des transmetteurs de faible puissance connectés à des périphériques qui envoient des fragments d’information - des datagrammes - dans le cloud à des durées fixes, généralement toutes les 10 minutes, ou à chaque fois qu’un changement survient. Sigfox a installé tout un réseau d’antennes autour de Taïwan, qui sont capables de récupérer les informations transmises par l’appareil, et de les acheminer directement via le réseau vers le back-end client.

Sigfox ne fabrique pas les émetteurs radio, mais offre sa technologie à des fabricants tels que Texas Instruments, pour créer un écosystème ouvert. « Notre travail consiste à installer suffisamment d’antennes pour assurer la connectivité. Nous installons les stations d’accès – routeurs et antennes – sur les toits. C’est une technologie longue distance, donc nous n’avons pas besoin d’installer trop d’antennes. Si nous le faisions, les coûts augmenteraient », explique Philippe Chiu. A l’heure d’aujourd’hui, le réseau couvre 90% du territoire taiwanais.
Le modèle économique de Sigfox consiste à offrir un contrat unique pour l’ensemble du réseau mondial de Sigfox : si vous signez dans un pays Sigfox, vous avez accès à tous les pays dans lesquels Sigfox est implanté. Sigfox est actuellement entièrement déployé dans 17 pays dont Singapour, la France et la Belgique, et est partiellement déployé dans 19 autres.
Sigfox est pionnier de la connectivité de l’IdO à Taïwan, et sera certainement rejoint par d’autres entreprises dans le futur. En effet, l’infrastructure des réseaux peut être comparée à un écosystème et il n’est pas possible pour une entreprise de créer tout un écosystème à elle seule.

Sources :

Rédactrice :
Morgane Schuhmann, morgane.schuhmann[at]diplomatie.gouv.fr
https://www.france-taipei.org/