Ulf Johansson, du Museum National d’Histoire Naturelle de Suède - Interview

Partager
Suède

Actualité
Suède
23 avril 2018

Conservateur de la collection d’oiseaux du Museum National d’Histoire Naturelle de Suède (Naturhistoriska riksmuseet), Ulf Johansson fait aussi de la recherche sur l’évolution des oiseaux.
Il a été le deuxième lauréat de la Résidence Eva de la Gardie, programme de résidence scientifique conjoint entre l’Institut français de Suède et l’Institut suédois de Paris, et a donc passé le mois de novembre 2017 en France.

À son retour nous sommes aller l’interviewer pour en savoir plus sur son séjour de recherche.

Comment avez-vous entendu parler de la Résidence et pourquoi et comment avez-vous postulé ?

J’ai discuté d’un projet avec Jérôme Fuchs, du Museum national d’Histoire naturelle (Paris) que j’ai rencontré à Moscou lors d’une conférence il y a quelques années, mais nous n’avons jamais eu l’occasion de vraiment le démarrer. Donc, quand j’ai reçu les informations de cette Résidence, c’était le moment idéal pour faire avancer ce projet. Et la procédure pour candidater était très simple.

Quand vous êtes allé à Paris, qui avez-vous-rencontré et qu’avez-vous fait ?

J’ai d’abord retrouvé Jérôme Fuchs. Nous voulions concentrer nos recherches sur l’extinction de masse survenue il y a 66 millions d’année et qui a notamment tué les dinosaures (Crétacé-Tertiaire) en nous posant surtout ces questions : « comment les oiseaux ont-ils survécu à l’extinction de masse et combien d’entre eux ont survécu ? »

Nous voulions voir, en nous fondant sur une phylogénie (ndlr : étude des liens existant entre espèces apparentées) et des données biogéographiques, s’il était possible de déterminer s’il s’agissait d’une raison géographique pour avoir des chances de survivre à l’extinction de masse. A partir de là, on a pu se demander si tous les groupes d’oiseaux qui ont survécu vivaient dans la même région. .

Des études similaires ont déjà été menées en utilisant principalement des données récentes, mais nous souhaitions inclure autant de donnés fossiles que possible et nous avons découvert que les données fossiles comprenaient d’autres informations.

Aujourd’hui, le projet, les données et la méthode sont les mêmes que ceux initialement prévus mais les résultats sur lesquels nous nous concentrons seront différents.

Ensuite, je suis allé à Montpellier où j’ai rencontré une personne qui travaillait dans le même domaine de recherche que moi. Cette personne s’est maintenant éloignée de ce sur quoi elle a travaillé dans le passé mais nous avons discuté d’autres collaborations futures. Je voulais aussi rencontrer un autre chercheur basé à Toulouse mais il n’était pas là pendant mon séjour en France. En tout cas, le fait de me rendre en France m’a permit de le contacter, enfin. Et même sans nous rencontrer, nous sommes maintenant en contact.

Quel serait le message que vous souhaiteriez faire passer, après votre séjour en France ? Voyez-vous les choses différemment aujourd’hui ?

J’ai beaucoup appris sur les méthodes (ndlr : de recherche). Avec l’expérience de Jérôme, et le fait de se parler directement, ça a beaucoup aidé. Travailler dans un autre environnement est également très enrichissant. Vous avez alors la chance de bénéficier de l’expérience d’une autre personne. J’aimerais vraiment retourner en France. Vous réalisez que la formation dont vous bénéficiez à un endroit est très différente de votre quotidien. Et c’est un atout.

Le programme de résidence scientifique Eva De La Gardie est renouvellé pour l’année 2018 et l’appel à candidature est ouvert jusqu’au 8 avril. plus d’informations ici : https://www.institutfrancais-suede.com/residence-de-recherche-eva-de-gardie-a-paris-2/

Rédacteurs : Ariane Goutereaux-Picard & Clément Brousse
Contact : clement.brousse[at]diplomatie.gouv.fr