Des instruments suédois se sont posés sur la Lune

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21 janvier 2019

La sonde Chang’e-4 vient de se poser sur la face cachée de la lune avec à son bord un détecteur d’atomes neutres énergétiques développé par l’Institut Suédois de Physique Spatial. Cet instrument va permettre d’étudier les vents solaires sur la lune.

En 2016, la Suède s’engageait à fournir des instruments de mesure pour la sonde de la mission chinoise Chang’e-4. Deux ans plus tard, le 3 janvier 2019, la sonde chinoise s’est posée avec succès sur la face cachée de la lune, avec à son bord un détecteur d’atomes neutres énergétiques (nommé ASAN) mis au point par l’Institut suédois de physique spatiale (IRF) et le Centre scientifique spatial national de Pékin.

Ce n’est pas la première fois que des instruments suédois sont utilisés dans l’espace. La Suède est présente depuis les débuts de la conquête spatiale. Les appareils photographiques Hasselblad étaient utilisés pour les missions Apollo il y a plus de 50 ans et ils ont permis de réaliser les célèbres clichés des premiers hommes à avoir marché sur la lune. De plus, une première version de l’ASAN a équipé Chandrayaan I, l’orbiteur lancé par l’Inde en 2008. Cela a permis aux chercheurs de l’IRF de découvrir que près de 20% des vents solaires qui frappent la surface lunaire sont réfléchis vers l’espace comme des atomes neutres énergétiques.

Ce résultat inattendu a motivé les instances suédoises à pousser l’investigation en participant à la mission Chang’e-4. Les défis technologiques pour faire des mesures sur la Lune sont immenses. Le matériel doit résister à des nuits de deux semaines, sans apport d’énergie solaire et des températures très basses. Pour cela, le détecteur d’atomes est installé dans une capsule isotherme. Le fonctionnement des capteurs ne pourra pas être vérifié avant le 11 février, date à laquelle les premières données scientifiques sont attendues.

Pour cette mission, l’objectif suédois est d’étudier comment les vents solaires interagissent avec la surface lunaire. Ceux-ci sont peut-être responsables de l’absence d’eau, le bombardement de particules solaires pouvant casser les particules d’H20. Les mesures de l’ASAN vont pouvoir fortement améliorer les connaissances dans ce domaine et nul doute que les résultats obtenus par l’IRF seront d’un grand intérêt quand on sait que la Chine a pour objectif d’installer une base habitée en permanence d’ici 2040.

Rédacteur : Yves Ponçon
Contact : yves.poncon[at]diplomatie.gouv.fr