Comment obtenir une production alimentaire plus durable ?

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Suède

Actualité
Suède | Agronomie et alimentation
18 juin 2019

La nourriture que nous mangeons n’affecte pas seulement notre corps mais aussi le monde dans lequel nous vivons. Des chercheurs de l’université de Linköping ont examiné différents mesures possibles pour créer une agriculture suédoise plus durable. L’objectif est de trouver des solutions viables économiquement pour permettre aux acteurs de toute la chaine de production alimentaire de les mettre en œuvre.

Une équipe de l’université de Linköping a analysé des solutions visant à rendre la production alimentaire suédoise plus durable. Pour cela, les chercheurs ont comparé les effets de ces mesures par rapport à 5 critères : changement climatique, environnement, bien-être animal, épidémiologie et économie. L’objectif est de regrouper les résultats parus dans la littérature scientifique pour avoir une vision plus globale car la plupart des écrits ne se concentrent que sur un facteur, sans comptabiliser les impacts dans les autres critères et peu d’études prennent en compte le bien-être animal par rapport aux implications économiques.

Les premières mesures susceptibles d’être implantées sont celles qui ont des retombés économiques positives. Par exemple, améliorer l’efficacité énergétique ou réduire les déchets ont des impacts positifs pour le climat, l’environnement mais aussi d’un point de vue économique. Malheureusement, économie et durabilité sont souvent opposées. Par exemple, l’agriculture biologique à un impact positif sur l’environnement, le changement climatique et potentiellement sur le bien-être animal mais diminue le rendement et donc les profits et aujourd’hui, utiliser de nombreux engrais artificiels ou ne pas s’occuper du bien-être animal est plus économique. Pour remédier à cela, plus de connaissances sur les liens entre les différentes étapes de la production agricoles permettront de mettre en place des subventions et des taxes pour promouvoir ce que la société souhaite, une production agroalimentaire durable.

Cette étude pointe aussi du doigt la responsabilité du consommateur. Même s’il est fortement préconditionné par l’offre à sa disposition, c’est finalement le consommateur qui paie. Par exemple, des labels se développent pour informer et inciter à consommer de manière plus écoresponsable. Cependant, une grande partie de l’influence que nous avons en tant que consommateur est dans la gestion des déchets, ce que nous choisissons de consommer et le gaspillage et la manière la plus efficace pour réduire ses émissions de gaz carbonique est de devenir végétarien.

En comparant les résultats de la littérature et en interrogeant les acteurs du secteur alimentaire, les chercheurs ont pu évaluer la cohérence des choix proposés par la littérature scientifique. Une prise en compte plus globale de la chaîne de production alimentaire, de la plantation jusqu’à sa consommation, et une étude basée non plus que sur la productivité économique doit être mise en place pour obtenir une agriculture plus durable. Ces changements proviennent d’une prise de conscience citoyenne et la mise en place de taxes et subventions pour motiver les acteurs de l’agroalimentaire à s’inscrire dans une démarche durable. C’est en effet le consommateur qui paie par le biais de ce qu’il achète et sa manière de consommer.

Rédacteur : Yves Ponçon
Contact : yves.poncon[at]diplomatie.gouv.fr
Source : https://liu.se/en/news-item/hallbart-producerad-mat