Une astrobiologiste slovaque sélectionnée pour effectuer une mission simulée sur Mars

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9 février 2018

Michaela Musilová, astrobiologiste slovaque de seulement 28 ans, a été sélectionnée pour participer à la prochaine mission de simulation de la vie sur Mars sous la direction de la NASA.

Simulation de la vie sur Mars

Cette mission, dirigée par la NASA (Agence Spatiale Américaine), se déroulera à Hawaii sur le volcan Mauna Loa à environ 2500 mètres d’altitude, car l’environnement volcanique présente des conditions de vie similaires à de nombreuses parties sur Mars. Elle commencera le 15 février 2018 et durera huit mois. L’un des objectifs de cette mission est de tester la résistance psychologique de l’équipage. Il s’agit de la sixième mission de ce type menée par la NASA.

Les cinq membres composant l’équipage s’apprêtant à participer à cette mission ont été choisis parmi des milliers de personnes dans le monde, selon un processus de sélection rigoureux qui a duré 15 mois, prenant notamment en compte les conditions pour devenir astronaute. Ils ont par exemple été soumis à des tests psychologiques et de stress, à des tests de condition physique ou encore à des tests d’aptitude professionnelle. Les cinq participants à cette mission sont de nationalité australienne, anglaise, coréenne et slovaque.

Michaela Musilová, astrobiologiste slovaque, Présidente de l’Organisation Spatiale Slovaque (SOSA) et professeur à la Faculté de Génie électrique et d’Informatique (FEI) de l’Université Technique Slovaque (STU), a été sélectionnée pour participer à cette mission. Elle n’en est pas à sa première expérience puisqu’elle a déjà effectué deux missions du même type : une de trois semaines et une de quatre mois. Pendant ces huit mois, Michaela effectuera des travaux de recherche en biologie et en géologie.

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Michaela Musilová lors de la conférence de presse de présentation de la mission à Bratislava, le 30 janvier 2018. Crédits photo : Tlačová agentúra Slovenskej republiky

Les conditions de vie pendant la mission

L’équipage sera coupé du monde et vivra dans une petite maison (11m2) dans des conditions simulant la vie sur Mars, dans laquelle ils devront vivre et travailler. Les participants à cette mission auront à leur disposition une quantité limitée de nourriture (déshydratée) et d’eau. Enfin, ils ne pourront se doucher que pendant au maximum 8 minutes par jour chacun, et devront se vêtir d’une combinaison spéciale.

L’équipage emportera avec lui le robot Rover, développé en Slovaquie par la société RoboTech Vision s.r.o et SOSA, dans les locaux de la Faculté d’électrotechnique et d’informatique de l’université technique slovaque STU. Ce robot, dont le coût estimé est de 40 000 euros environ, sera une aide précieuse pour les scientifiques dans leurs travaux de recherche en géologie. En effet, équipé de quatre roues et conçu pour pouvoir se déplacer sur des terrains difficiles, ce robot électrique dont l’autonomie est de deux heures, est capable d’enregistrer des images, de prélever des échantillons du sol et de mesurer des données telles que l’humidité, la température, la pression et les positions GPS. Il est également équipé d’une caméra et les membres de l’équipage peuvent le guider à distance en utilisant un joystick.

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Robot Rover. Crédits photo : Ivan Majerský, Pravda

Vers le développement des sciences spatiales en Slovaquie

La Slovaquie est actuellement impliquée dans le programme PECS (Plan for European Cooperating States) au sein de l’Agence Spatiale Européenne, et dispose ainsi de cinq ans pour devenir compétitive dans le secteur de la recherche et de l’industrie spatiale afin de devenir membre à part entière de l’ESA. Impliquer la Slovaquie dans cette mission de simulation de la vie sur Mars, et de manière plus générale dans des projets liés aux sciences spatiales, est donc une manière de développer la recherche dans le pays dans ce secteur.

Michaela Musilová espère vivement que la Slovaquie devienne membre de l’ESA prochainement. Elle souhaite également impliquer les étudiants slovaques dans cette mission, et notamment ceux de la FEI, au sein de laquelle elle dispense des cours. Les données collectées par le robot Rover pendant la mission seront accessibles aux étudiants qui pourront par exemple s’en servir pour la rédaction de leur mémoire de Licence ou de Master. Miloš Oravec, doyen de la FEI, souhaite vulgariser ces activités de recherche pour montrer le potentiel de la Slovaquie dans ce secteur. Il envisage notamment l’organisation de conférences sur le thème de l’ingénierie spatiale mais également la création de nouveau programmes d’études dans ce domaine.

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Adèle Picquet, Chargée de mission pour la Coopération Scientifique et Universitaire, Ambassade de France en Slovaquie, http://sk.ambafrance.org

Contact : adele.picquet[a]diplomatie.gouv.fr