Science et technologie : bulletin septembre 2018

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Russie

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12 octobre 2018

Actualité en sciences, technologie, innovation

  • 03/09 : ENERGIE : Des chercheurs de l’Université ITMO (Saint-Pétersbourg) et de l’Université de Rome « Tor Vergata » proposent une possible modification des batteries photovoltaïques à l’aide de pérovskite permettant d’augmenter leur rendement jusqu’à 18,8%, par dopage en nanoparticules de silicium, selon une méthode simple et peu onéreuse. Les résultats de ces travaux sont publiés dans la revue Applied Catalysis B : Environmental.
  • 06/09 : AUTOMATISATION : Rosatom présente la première imprimante 3D russe à deux lasers, permettant d’utiliser deux poudres métalliques, tout en garantissant un rendement de 60% supérieur au simple laser. L’installation a été réalisée par l’Institut des technologies de surface et de nanomatériaux du Centre scientifique TsNIITMACh (Moscou ; fait partie d’Atoménergomach, elle-même structure de Rosatom) et Centrotekh (région de Sverdlovsk ; Rosatom) et se destine dans un premier temps à la fabrication de turbines.
  • 11/09 : SCIENCES DE LA MER / RESSOURCES HALIEUTIQUES : La RAS et Rosrybolovstvo signent un accord de coopération pour l’étude commune des ressources biologiques océaniques et le développement de la filière de pêche. Des recherches fondamentales et expérimentales porteront sur l’Extrême-Orient, l’Arctique russe, la mer Noire et l’Antarctique, selon quatre axes : capture des poissons mésopélagiques et des profondeurs ; climat et dynamique des écosystèmes marins ; pharmacologie marine ; écologie et pisciculture de la Volga.
  • 12/09 : GEOLOGIE / ARCTIQUE : Des chercheurs de la faculté de géologie de l’Université d’Etat de Moscou annoncent la découverte du premier « cryo-volcan » sur Terre, dans la péninsule de Iamal. L’entonnoir d’un diamètre de 20 m a été observé à l’été 2014 pour la première fois, il se situe à 30 km du gisement de Bovanenkovskoye, dans la partie occidentale de la péninsule de Iamal. La nature de son origine a suscité des interrogations : effondrement karstique, explosion souterraine de méthane, etc. L’explication du phénomène réside dans l’étude des cycles de gel/dégel des eaux souterraines ainsi que dans l’étude de caractéristiques structurelles de la glace souterraine. Les scientifiques russes ont dénommé ce phénomène cryo-volcanisme par analogie à des phénomènes observés sur d’autres corps célestes du système solaire (notamment sur Encelade et Triton).
  • 12/09 : INNOVATION : La société « Neuro Chat », résidente de la Fondation Skolkovo, a remporté « Startup Rally », un concours de projets innovants dans le domaine des biotechnologies. Le prix était de 250 000 RUB (3 150 euros) pour le développement de son projet. Il s’agit d’un système de communication pour les personnes aux mouvements et à la parole limités. Le concours était organisé par le Ministère de l’industrie et du commerce pour promouvoir et commercialiser le résultat de recherches scientifiques prometteuses dans le domaine de la production de médicaments, de produit et de systèmes médicaux numériques. Au total, 26 projets ont participé au concours.
  • 12/09 : NANOELECTRONIQUE : L’Université LÈTI de Saint-Pétersbourg brevette un isolateur pour la nanoélectronique. Le Procédé de scellement de pores de matériaux poreux au moyen d’un film polyimide Langmuir-blodgett est le fruit d’une coopération avec l’Institut de micro-électronique et composants de Louvain (Belgique).
  • 12/09 : CENTRES NTI : L’Université ITMO veut développer, via son « Centre national pour le développement cognitif » (Centre de compétence NTI), des standards de qualité dans le domaine des systèmes cognitifs et souhaite également susciter la création d’un écosystème pour le développement des technologies cognitives et du machine learning en Russie. Le directeur de la « méga-faculté » des technologies des informations translationnelles, Alexandre Bukhanovsky, a exposé les tâches prioritaires pour atteindre cet objectif :
    • identifier les axes stratégiques pour le développement des technologies ;
    • génération de nouveaux savoirs ;
    • conduite de recherches appliquées et d’activités de développement dans ce domaine ;
    • transferts de technologie ;
    • formation de personnel ;
    • création d’infrastructures publiques ;
    • création d’un système de contrôle qualité à l’échelle nationale (son objectif sera d’évaluer que les solutions développées en matière de technologies intelligentes seront effectivement conformes aux exigences du marché).
  • 13/09 : PHYSIQUE : L’Institut de physique nucléaire G.I. Budker met en service un injecteur de faisceaux d’hydrogène lançant les particules à 1 MéV. L’installation est commandée par l’entreprise américaine TAE Technologies pour le développement du chauffage par plasma, utile particulièrement à la réaction thermonucléaire. Selon l’Institut Budker, les injecteurs des tokamaks actuels peuvent atteindre 0,6−0,9 Mév et les installations de nouvelle génération comme ITER devront atteindre les 0,5 à 1 Mév.
  • 13/09 : INNOVATION : Des chercheurs en nano-optique et plasmonique du Centre pour la photonique et les matériaux 2D de MIPT auraient développé des puces pour biosenseurs d’une « sensibilité sans précèdent », notamment en remplaçant l’or (majoritairement employé de nos jours) par du cuivre et de l’oxyde de graphène. Si ce procédé venait à se démocratiser, il pourrait en résulter une importante simplification de la production de biosenseurs. La sensibilité des senseurs obtenus a été drastiquement augmentée selon l’équipe de recherche, sans toutefois altérer fondamentalement le fonctionnement de la puce (compatibilité avec le marché existant : Biacore, Reichert, BioNavis ou BiOptix). Ces produits sont employés massivement dans l’industrie pharmaceutique pour développer des médicaments. Ils servent également de base à un large éventail d’instruments d’analyse chimique qui « détectent » les substances dangereuses dans l’air, l’eau ou les aliments, aident à identifier des molécules pouvant servir de marqueurs pour identifier les maladies, détecter les fuites sur les sites de production chimique, etc. Le remplacement de l’or par le cuivre pour le développement de biocapteurs compacts pour les appareils électroniques mobiles ou les vêtements « intelligents ».
  • 14/09 : CENTRES NTI : Le Centre de compétence NTI de l’Université ITMO « Centre national pour le développement cognitif » va s’atteler aux thématiques de la médecine numérique et des modes de transport d’avenir. Le centre se concentre sur la mise en œuvre de technologies d’apprentissage automatique et de technologies cognitives. Le centre a identifié dans son programme une dizaine d’axes à développer prioritairement (les technologies de la « santé intelligente », les nouvelles technologies et systèmes de sécurité biométriques, les technologies cognitives de réalité virtuelle, etc).
  • 14/09 : ARCTIQUE : Au cours de l’expédition « Océan ouvert : archipel de l’Arctique » au large de l’archipel François-Joseph, les scientifiques rapportent avoir enregistré une productivité exceptionnellement élevée de la biosphère dans les mers arctiques. L’expédition visant à collecter des échantillons sur des espèces clefs de mammifères marins et de poissons dans le cadre des programmes de conservations des espèces en danger mis en place par la société russe de géographie. Les chercheurs ont effectué des prélèvements d’eau dans la couche supérieure des mers qui était remplie d’algues, de plancton et d’œufs de poissons. Une observation inhabituelle a été celle de l’efflorescence de certaines algues en plein mois de septembre alors que celles-ci étaient connues pour se produire au milieu de l’été.
  • 17/09 : L’Université MIET lance 15 programmes de formation interdisciplinaires pour former des spécialistes dans le domaine des technologies de senseurs artificiels, fondement de la robotique et de l’Internet des objets. Selon les prévisions d’experts, le volume total de ces marchés d’ici à 2025 atteindra 4 300 milliards de dollars et le nombre d’appareils connectés atteindra les 10 milliards. Les formations du MIET dans ces domaines seront dispensées au sein de son centre de compétence NTI « Techologie de senseurs ». Parmi les domaines de formation couverts on trouve notamment :
  • conception de capteurs pour senseurs,
  • technologie 5G,
  • capteurs associés aux systèmes biomédicaux,
  • radio-électronique et automatisation.
    Les nouveaux programmes couvrent la Licence, le Master et le troisième cycle.
    Le Centre de compétence NTI « Technologies de senseurs » a été créé pour le développement des coopérations à succès entre acteurs scientifique et industrielle du marché high-tech russe. Celui-ci est administré par un consortium comprenant des représentants de l’Université MIET, de l’Université d’Etat de Tomsk des systèmes de contrôle et de radio-électronique, de l’Université Skoltech, de l’entreprise Kamaz, de l’entreprise Rossiskaya elektronika, de l’Institut central de recherche sur la robotique et la technique Cybernétique ainsi que l’entreprise de recherche et de production « Istok » (spécialisée dans l’électronique à micro-ondes pour les technologies radar et télécoms).
  • 19/09 : ARCTIQUE : « Eisberg », un sous-marin robotisé à propulsion nucléaire pour l’exploration et l’extraction d’hydrocarbures sur le fond du plateau continental arctique. La FAR a transmis le cahier des charges à Rosatom. Le projet, dont l’idée a émergé début 2015, serait conduit entre Rosatom, Rosneft, Gazprom, OSK (construction navale, étatique), et vraisemblablement Rostec, sous la direction du bureau d’études techniques maritimes Roubine. Outre le sous-marin à double coque, bardé de capteurs, c’est tout un complexe intégré qui sera développé. Il est précisé que le sous-marin ne sera pas armé. Ses dimensions seraient de 130-160 m de long sur environ 100 m d’empan, pour un tirant d’eau de 13 820 t. Il pourra plonger à 400 m et atteindre 12,6 nœuds. Son bord comptera 40 hommes d’équipage.
  • 21/09 : ARCTIQUE : fin de la 20ème expédition sur l’étude des pergélisols à la station de « l’île Samoilovski » (ci-contre), organisée par l’Institut de géologie pétrolière et géophysique (IPGG) de la BS RAS située dans le delta de la Lena. Cette station accueille des chercheurs de nombreuses disciplines (géologues, botanistes, pédologues, etc.). Dans l’avenir la station devrait développer une nouvelle spécialisation vers l’étude du magnétisme terrestre en plus de sa spécialisation sur l’étude des pergélisols.
  • 21/09 : ARCTIQUE : lancement d’une expédition arctique au départ d’Arkhkangelsk, spécialisée sur les gaz à effet de serre. Celle-ci est partie à bord du navire « Akademik Mstislav Keldysh ». Cette expédition est organisée par l’Institut d’océanologie du Pacifique Viktor Ilitchev, l’Institut d’océanologie Piotr Chirchov et par l’Université d’Etat de Tomsk. Elle durera 35 jours, se déroulera en mer des Laptevs et en mer de Sibérie orientale et portera, pour la première fois, sur les mers du plateau continental de l’Arctique de l’Est (partie du plateau la plus grande et la moins profonde). Les recherches seront notamment menées à l’aide de submersibles télécommandés équipés de manipulateurs, et seront notamment mis en place des capteurs sismiques de fond. Elle fera appel à des outils satellites et météorologiques et aura entre autre pour objet l’étude des processus de remontée des bulles de méthane vers l’atmosphère liées aux précipitations en surface et les géo-risques associées aux changements de structure du pergélisol sous-marin. Selon le professeur Semiletov de l’Université d’Etat de Tomsk l’« étude des caractéristiques du cycle du carbone dans les systèmes de l’Arctique mer-terre-atmosphère, est particulièrement important aujourd’hui du fait de l’augmentation de la charge anthropique sur la route du Nord ». Ces scientifiques de l’Université d’Etat de Tomsk qui disposent d’un mégagrant pour l’étude de la dégradation du pergélisol sous-marin dans l’Arctique et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre liés, avaient vu leur financement prolongé de deux ans en janvier 2017.
  • 25/09 : MEDECINE : Annonce par les équipes du laboratoire mégagrant « mosaïque de l’auto-immunité » du Centre pour les maladies auto-immunes « Abludovicha » de l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg, du développement d’un traitement à base de dérivé d’helminthes qui serait susceptible d’être efficace contre plus de 80 maladies auto-immunes dont le lupus érythémateux systémique, la sclérose en plaques et la polyarthrite rhumatoïde. Les travaux sont dirigés par Yehuda Schonfeld (scientifique israélien étant le seul à avoir remporté une subvention mégagrant en médecine clinique en 2016). Son laboratoire mégagrant a trois axes d’études : la sclérose en plaques, les maladies auto-immunes de la thyroïde et la sarcoïdose.
  • 25/09 : MEDECINE : Des scientifiques de l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg ont trouvé un moyen d’accroître l’efficacité des antibiotiques en utilisant un complexe peptidique dérivé de larves de mouches et dénommé « FLIP7 ». Depuis que les antibiotiques se sont largement répandus, de nombreuses bactéries ont développé une résistance à la plupart des médicaments existants. L’une des formes de protection bactérienne est la capacité des microorganismes à passer à l’état de biofilm (groupe de cellules au repos, que les antibiotiques traditionnels ne peuvent pas traverser). Le « FLIP7 » est en capacité de percer ces biofilms. Les scientifiques pétersbourgeois le considèrent comme un antibiotique à part entière et comme un catalyseur pour d’autres médicaments.
  • 27/09 : MILITAIRE : Une délégation du Centre de recherche nucléaire « Institut Kourtchatov », menée par son directeur Mikhaïl Kovaltchouk, a annoncé la création au sein de la « Technopolis ERA » (lors de sa visite du site) d’un laboratoire spécialisé dans la création de systèmes robotiques qui poursuivra des recherches notamment en robotique biomimétique, en nanotechnologies, technologies cognitives et des recherches dans certaines thématiques très spécifiques (notamment la production de carburants pour l’aviation et l’automobile à partir de biomasse renouvelable). De plus, « Technopolis ERA » devrait bientôt commencer un projet commun avec l’Institut Kourtchatov sur le développement et l’adaptation de la réalité virtuelle pour des simulateurs d’environnement à destination des flottes navales militaires et civiles russes.

Politique de recherche

  • 03/09 : Interview de Mikhaïl Kotioukov, ministre des sciences et de l’enseignement supérieur, qui confirme le rôle majeur de la RAS dans la gestion de la recherche, en tant que « forum de discussion », « coordinateur de la recherche fondamentale » et « composante intellectuelle des conseils d’orientations prioritaires ». Il réitère sa pleine confiance en A. Serguéiev, président de la RAS. M. Kotioukov annonce qu’il s’en tiendra à la stricte application des règlements de répartition des prérogatives avec la RAS.
  • 04/09 : Adresse du Premier ministre au « Présidium Conseil près le Président de la Fédération de Russie pour le développement stratégique et les projets nationaux » : recherches sur l’ « Océan mondial », l’Arctique, l’Antarctique ; attraction de la jeunesse vers la science grâce à un réseau de centres scientifiques reliés aux universités ; renforcement de l’enseignement complémentaire des enfants et formation d’un espace unique pour la formation continue des adultes, y compris alphabétisation numérique.
  • 11/09 : La RAS signe plusieurs accords de coopérations lors du forum économique oriental à Vladivostok : avec Roskongress, sur l’organisations d’événements et la publicité de leurs activités ; avec le Ministère des ressources naturelles et de l’écologie pour l’accompagnement scientifique et informationnel des projets nationaux autour de l’Arctique, de l’Antarctique et de l’Océan mondial ; avec la société Rosguéologuia pour la recherche et l’expertise dans l’exploitation et le traitement des ressources minières. La RAS et Rosatom prévoient également de signer un accord prochainement, en recherche fondamentale et appliquée.
  • 13/09 : Le salaire moyen des scientifiques russes pour les six premiers mois de 2018 aurait augmenté de 1,7% par rapport à la même période en 2017. Selon l’Institut des études statistiques et de l’économie de la connaissance du Haut-Collège d’Economie, le salaire moyen des employés scientifiques a dépassé 86 000 RUB par mois (environ 1075 euros). Les chercheurs ont noté une réduction significative de l’écart dans les salaires des employés administratifs et des chercheurs.
  • 18/09 : La vulgarisation scientifique comme thème du présidium de la RAS. Alexéi Khokhlov a débuté la séance en proposant de confronter la pratique russe, non avec celles des pays d’Europe ou d’Amérique, mais avec celles de la Chine, en citant l’institut et la loi dont s’est doté le pays en ce but. Avec le projet national « Science », la RAS sera en position de rassembler les vecteurs de vulgarisation scientifique, selon lui, y compris par un système de commandes d’articles auprès des revues d’information scientifique. Khokhlov propose également la création de trois nouvelles commissions : vulgarisation de la science, lutte contre la pseudo-science (sous l’autorité de l’actuel directeur de la Commission de lutte contre la pseudo-science et la falsification des recherches scientifiques, Evguéni Aleksandrov), et lutte contre la falsification scientifique, ayant à l’esprit les conférences fantômes et les résultats non-reproductibles.
    Evguéni Alexandrov, revenant sur les plaintes judiciaires d’homéopathes, a accusé certains membres, issus en particulier des anciennes académies des sciences médicale et agricole, de faire la promotion de cette « fausse science ».
  • 19/09 : Selon la RAS, afin de remplir les exigences exprimées dans le projet national « Science », le nombre de personnels scientifiques devrait être augmenté de 30%. Il serait également nécessaire d’amener le niveau de financement public de la recherche fondamentale à 0.3% du PIB d’ici 2024. Le même jour le syndicat des travailleurs de la RAS annonçait que l’exécution des « tâches » confiées par la Présidence au gouvernement et à son administration dans le cadre du « décret de mai » 2018 (dans des domaines allant de la recherche à l’environnement et passant par le numérique ou la défense nationale) requerrait une augmentation du nombre de scientifique de 20 à 30%. En effet le « décret de mai » a pour objectif de faire entrer la Russie, d’ici 2024, dans le « top 5 des pays menant des recherches scientifiques dans des domaines déterminés par les priorités du développement scientifique et technologique ».
  • 20/09 : FLOTTE OCEANOLOGIQUE : Le ministère de la science et de l’enseignement supérieur prévoit le lancement de deux nouveaux navires de recherche en 2019, devant donner à la Russie l’avantage dans le domaine des sciences de la mer au cours des prochaines décennies.
  • 20/09 : Selon le syndicat des travailleurs de la RAS, plus de 50% des fonds alloués à l’augmentation des salaires des scientifiques concernent des scientifiques installés à Moscou. Le chef du syndicat, Viktor Kalinushkin, a précisé que le salaire minimum moyen d’un chercheur à Moscou est de 130 000 roubles et que, dans certaines régions, celui-ci n’est que de 44 000. 16 des 24 milliards de roubles alloués à l’augmentation des salaires des employés d’organisations scientifiques en vertu des « décrets de mai » 2012 de Vladimir Poutine ont été alloués à Moscou et sa région. Selon V. Kalinushkin l’argent alloué avait été réparti en application de l’arrêté gouvernemental de la FASO.
  • 20/09 : La RAS propose de financer les chercheurs à l’aune de leurs publications dans les revues russes. Le vice-président Alexéi Khokhlov l’a annoncé lors d’une table ronde du syndicat des travailleurs de la RAS ; il propose l’inclusion d’un coefficient en ce sens dans une formule, à définir par la RAS et le MinObrNaouki, indiquant combien les directeurs d’instituts doivent rémunérer leurs collaborateurs.
  • 21/09 : Rosatom va produire des éléments supraconducteurs pour le Future Circular Collider (FCC), dont la production est planifiée en Suisse en 2030. L’annonce a été faite par la société TVEL (partie de Rosatom). TVEL et le CERN auraient convenus de mener les travaux de R&D et d’élaboration des matériaux à l’usine mécanique de Chepetsk. Les experts de Rosatom produiront un certain nombre de modèles différents de fil de niobium-étain supraconducteur, qui seront ensuite livrés au CERN pour les essais de qualification.
  • 25/09 : Le ministère de la science et de l’enseignement supérieur a promis de présenter une nouvelle loi « sur la science, et sur les activités scientifiques, technologiques et innovantes de Russie » en 2019. Celle-ci devrait remplacer l’actuelle loi « sur la science et la politique nationale en science et technologie ». La secrétaire d’Etat et vice-ministre des sciences et de l’enseignement supérieur Marina Loukashevitch a dit vouloir solliciter la RAS pour participer à ces travaux.
  • 28/09 : Selon le ministre de la science et de l’enseignement supérieur, Mikhail Kotioukov, le volume de financement du Projet national « Science » dépassera les 300 milliards de roubles (environ 3,75 milliards d’euros), dont 200 milliards de roubles devraient être alloués au développement des infrastructures de recherche (cela comprenant les projets de classe Megascience ainsi que le remplacement et l’amélioration de la base d’instrumentation des instituts de recherche et des organisations scientifiques). L’un des objectifs de cette « mise à jour » des équipements est, entre autres, de freiner les départs de scientifiques en améliorant les moyens de leurs recherches mais aussi dans une certaine mesure d’attirer les chercheurs étrangers. Le ministre a déclaré que l’attraction de financements privés dans le projet national était l’une des tâches prioritaires. Il a également déclaré que les efforts principaux de financement seraient portés sur la recherche fondamentale et le développement des ressources humaines.
    M. Kotioukov a également noté que le développement du projet national « Science » devra se dérouler sous une forme totalement publique, soulignant que, dès ses débuts la RAS a été associée à la définition de son contenu.
    Par le passé les représentants de la RAS s’étaient, quant à eux, à plusieurs reprises plains que le projet national « Science » ne bénéficiait pas du débat public qu’il méritait (dénonçant ainsi l’exclusion de l’Académie des sciences).
    Le ministre a répété les objectifs à attendre selon le projet national : la nécessité pour la Russie d’entrer dans le top-5 des pays en matière de résultats de recherche scientifique (appréciés en fonction du nombre publications dans les « domaines prioritaires de la science » et en fonction du nombre de dépôt de brevets). Pour ce faire, le ministre a émis le souhait que travailler en Russie devienne « prestigieux et confortable » pour les chercheurs. Il s’agit à ses yeux du seul moyen pour augmenter le nombre de chercheurs (il envisage la possibilité d’attirer jusqu‘à 35 000 personnes dans ces carrières en 6 ans).

Vie des Institutions

  • 01/09 : Ouverture du nouveau campus de Skoltekh. Le 1er septembre le premier ministre D. Medvedev s’est rendu à Skolkovo dans le cadre de l’ouverture du nouveau campus de l’Université Skoltekh. En sa présence a été signé un accord sur la création d’un Centre de neurobiologie et de neuro-réadaptation entre Skoltekh, l’Université de Californie du Sud et l’Université d’Etat de Novossibirsk. Le Centre s’occupera de l’élaboration de nouveaux outils et méthodes de restauration des fonctions cérébrales endommagées.
  • 01/09 : Le programme pédagogique du Centre scientifique Sirius pour enfants surdoués a été présenté à Vladimir Poutine lors d’une visite sur place du président. Les nouveaux laboratoires du Centre, notamment celui de génétique et sciences du vivant adapté pour les enfants. La direction du centre a évoqué les axes de spécialisation possible du laboratoire : génétique évolutive, médecine personnalisée, détection des gènes et des facteurs génétiques affectant la santé et la longévité, mais également les méthodologies de croissance et de sélection des végétaux.
    Le président a inspecté le laboratoire de recherche cognitive et interdisciplinaire, où sont développés des méthodes d’analyse du potentiel et des capacités des étudiants et où sont créés des programmes éducatifs et de nouvelles plateformes éducatives numériques.
    Le chef de l’Etat s’est également vu présenter les travaux du laboratoire Intelligence artificielle et technologies de l’information. Les travaux de ce dernier laboratoire ont fait suggérer au Président une utilisation des résultats de recherche de Sirius par les équipes de R&D de l’entreprise RJD (société des chemins de fer).
  • 04/09 : Sept entreprises des secteurs des technologies de l’information, de l’exploitation et du transport pétro-gazier, deviennent nouvelles résidentes du Technoparc « Universitetskii » dans la région de Sverdlovsk dans l’Oural. Ce Technoparc est, depuis décembre 2017, l’opérateur régional du fonds Skolkovo. L’attribution du statut d’opérateur régional permettra aux start-ups locales d’avoir accès aux services du fonds « Skolkovo », comme le mentorat, les programmes d’accélération, le soutien à la commercialisation et à l’attractivité des investisseurs.
  • 05/09 : Le parc scientifique de l’Université d’État de Moscou, en la personne de son directeur Oleg Movséssian, entre au conseil des directeurs de l’Association internationale des parcs scientifiques et des territoires de développement de l’innovation (IASP), à l’occasion de la 35e conférence internationale qui s’est tenue à Ispahan. L’association regroupe 347 membres de 77 pays. Le parc scientifique de l’Université d’Etat de Moscou en est le plus ancien membre russe, entré en 2008.
  • 20/09 : Le MinObrnaouki s’attend à une forte concurrence des régions pour la l’obtention de la création de Centres scientifiques et éducatifs de classe mondiale sur leur territoire. En 2019, le ministère sélectionnera 5 sites pour héberger certains de ces centres. Les régions russes auraient déjà présenté plus de vingt propositions concernant la création de centres scientifiques et éducatifs sur leur territoire.
    La BS ASR avait préparé une proposition il y a plusieurs mois visant à créer dans les villes sibériennes 10 des 15 centres scientifiques et éducatifs de classe mondiale, réclamé par le Président Poutine d’ici 2024. Selon G. Troubnikov, premier vice-ministre pour la science une « attention particulière » sera accordée aux régions de Sibérie, citant les villes en capacité d’accueillir de tels projets : Krasnoïarsk, Kemerovo, Irkoutsk, Novossibirsk, Tomsk, etc.
    Il a été rapporté également la proposition conjointe de trois régions (Tioumen, District autonome de Khantys-Mansis et District autonome Iamalo-Nenets) qui proposent de créer un Centre conjoint. La Yakoutie a également été déclarée comme un prétendant potentiellement intéressant par le ministère bien qu’elle n’ait pas candidaté.