Les universités russes au classement des pays de la CEI/Balkans et des BRICS

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Russie | Politiques de recherche, technologiques et universitaires
3 mars 2016

Quacquarelli Symonds, qui fait office de référence en matière de classement universitaires au côté du classement de Shanghai et de celui du Times, vient pour la deuxième fois de se focaliser sur les pays d’Asie centrale (anciennes républiques soviétiques dont Russie et pays du Caucase inclus) et les pays européens émergeant (Europe de l’est et Balkans).

Reposant sur la base de données Scopus d’Elsevier, la méthodologie du classement met en valeur la réputation académique (c’est dire l’image de l’établissement auprès des autres universités), la réputation auprès des employeurs et le ratio entre étudiants et personnel enseignant (traditionnellement très élevé dans les anciens pays soviétiques, au classement général mondiale la Russie place 12 de ses universités dans le top-100 si l’on se réfère uniquement à ce paramètre). L’impacte sur le web est aussi une spécificité du classement, visant à récompenser les établissements faisant des efforts pour attirer les chercheurs étrangers (en proposant des sites multilingues par exemple). L’évaluation de l’excellence de la recherche fut adaptée pour tenir compte des spécificités régionales : l’accent à été davantage mis sur la productivité plutôt que sur le facteur d’impact, tenant ainsi compte du fait que l’usage de l’anglais dans les publications n’est pas encore totalement rentré dans les mœurs de ces pays.

Dans le classement global, les universités russes représentent 48 des 150 établissements classés (soit près d’un tiers des entrées) et 4 sont présentes dans le top 10, dont l’université d’État de Moscou Lomonossov qui arrive en tête, suivie par celle de Novossibirsk.

La part importante des universités russes dans ce classement s’explique bien entendu par la taille du pays, relativement aux autres nations évaluées, mais on peut aussi y voir le résultat de la politique menée depuis quelques années par Moscou visant à améliorer la compétitivité de ces dernières (voir Projet 5-100).

Il est plus instructif de s’intéresser globalement à un pays que de simplement regarder l’évolution d’une université en particulier, qui sont soumises à des fluctuations annuelles mineures. En Russie par exemple, dix-neuf universités sont montées dans le classement cette année tandis que vingt- cinq sont descendue, ce qui indique que, si la Russie continue à dominer, l’année n’a pas été que bénéfique.

Ce classement est à rapprocher du classement effectué par la même entreprise mais concernant cette fois les pays des BRICS. Avec 53 établissements dans le top 200, la Russie se situe juste derrière la Chine (67). Cependant, elle n’en obtient que 7 dans le top-50, loin derrière la Chine (21), le Brésil (10) et l’Inde (9). La première université russe n’arrive qu’en centième position si l’on se réfère à la production de la recherche, et toutes les autres n’ont fait que chuter depuis 2014.

A noter que ce classement, focalisé sur les BRICS, avait été lancé en 2013 suite à une demande formulé par le ministre russe de l’éducation et de la science M. Dimitri Livanov.

Alex Usher, qui s’est exprimé à Moscou lors d’un séminaire international dédié aux performances des universités russes dans les classements en sa qualité de Président du « Higher Education Strategy Associates », a déclaré que le principal handicap de ces-dernière réside dans leur trop haut degré de spécialisation. On remarquera cependant que dans le top-100 du classement de cette année, les 3 universités très spécialisés que sont l’Université nationale de recherche en technologies de l’information, optique et mécanique de Saint-Pétersbourg, l’Université nationale des ressources minérales, et l’Université d’état en électrotechnique de Saint-Pétersbourg ont toutes gagnées 20 places au minimum.

Sources :