Le Japon accélère la délivrance d’autorisations pour des essais cliniques utilisant des cellules souches iPS en médecine régénérative

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Japon | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
19 février 2019

Le Ministère de la Santé japonais a approuvé lundi 18 février 2019 le premier essai clinique mondial pour l’utilisation chez l’homme de cellules dérivées de cellules souches pour le traitement des lésions de la moelle épinière.

L’équipe dirigée par le Pr Hideyuki Okano de l’Université Keio, qui a déposé cette demande d’essai clinique auprès du Ministère, injectera des cellules neurales dérivées de cellules souches pluripotentes induites (iPS) chez 4 patients de plus de 18 ans atteints de lésions de la moelle épinière suite à des accidents de sport ou de la route. Le Pr Okano et son équipe ont déjà réussi à refaire marcher un singe paralysé par la même approche. Les patients traités ayant perdu mobilité et sensation recevront des cellules dans un délai de deux à quatre semaines après leur accident, un délai pendant lequel le traitement est jugé comme efficace. Les patients avec des lésions anciennes de la moelle épinière ne seront pas inclus dans l’étude. L’équipe surveillera l’efficacité et l’innocuité des cellules pendant environ un an post transplantation. Les cellules qui seront transplantées seront dérivées à partir de cellules iPS stockées à l’Université de Kyoto, Université de laquelle est issu le Pr Shinya Yamanaka, prix Nobel de physiologie et de médecine en 2012 pour le développement de cellules iPS. L’objectif principal de l’étude de Keio est de confirmer l’innocuité des cellules neurales ainsi greffées. L’équipe limitera le nombre de cellules qu’elle transplantera à 2 millions, mais planifiera de l’augmenter jusqu’à 10 millions à l’avenir.

C’est la cinquième fois que le gouvernement japonais autorise des essais cliniques utilisant des cellules iPS. En ce qui concerne les autres essais cliniques avec des cellules iPS, l’Institut Riken à Kobe a mené la première transplantation mondiale de cellules rétiniennes cultivées à partir de cellules iPS chez une personne atteinte d’une pathologie oculaire en 2014. L’Université de Kyoto a également commencé un essai clinique utilisant des cellules iPS pour traiter la maladie de Parkinson l’année dernière. Dans cet essai, qui a eu lieu en octobre 2018, des cellules nerveuses dérivées de cellules iPS ont été transplantées dans le cerveau d’un patient de 50 ans atteint de la maladie de Parkinson. Deux autres essais cliniques ont reçu le feu vert du gouvernement japonais : il s’agit de la transfusion de plaquettes dérivées de cellules iPS dans le traitement des anémies graves qui sera conduite par l’université de Kyoto et la transplantation de cellules cardiaques dérivées de cellules iPS chez patients souffrant d’insuffisance cardiaque grave qui sera menée par l’Université d’Osaka.
Ce même lundi, un groupe d’experts du Ministère a également examiné une autre demande pour un essai clinique proposé par une équipe de recherche de l’Université d’Osaka dans lequel des cornées produites à partir de cellules iPS pourraient être transplantées pour traiter des maladies oculaires.

Sources : Japan Times, le 18 février 2019