Une nouvelle équipe à l’Université de Tel Aviv : évolution et écologie des plantes

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Israël | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
2 août 2019

Michal Gruntman vient d’ouvrir un laboratoire d’écologie et d’évolution des plantes à l’Université de Tel Aviv. Elle nous a ouvert ses portes pour nous faire part de sa démarche et nous donner un aperçu de ses projets de recherche.

Michal Gruntman a récemment rejoint le Département d’Etudes Environnementales de l’Université de Tel Aviv en tant que « senior lecturer » pour lancer sa propre équipe. Après des études de sciences de la vie à l’Université Ben Gurion du Néguev, couronnées par une thèse de doctorat de la même université, elle a été « assistant professor » à l’Université de Tübingen (Allemagne) de 2015 à 2018. Durant cette période, Dr. Gruntman a pu développer des questions et des axes de recherche qu’elle compte à présent approfondir avec son équipe à l’Université de Tel Aviv.

Les recherches de Michal Gruntman se focalisent sur l’évolution et l’écologie des plantes. Plus précisément, elle cherche à comprendre comment les plantes s’adaptent à des conditions environnementales changeantes. Cette question se pose tant à l’échelle de l’individu qu’à celle de la population. Au niveau de l’individu, l’équipe se demandera quels sont les mécanismes sur lesquels reposent l’adaptation, mais aussi quelles sont les réponses physiologiques qu’apporte la plante face un changement environnemental. Au niveau d’une population, il s’agira de déterminer quels changements environnementaux favorisent l’acquisition de nouvelles caractéristiques par les plantes.

Un des projets de Michal Gruntman porte sur la compétition inter-plantes pour la lumière. En effet, les environnements dans lesquels se développent les plantes peuvent présenter des profils d’illumination très variés, non seulement en fonction de leur géographie et de leur topographie, mais aussi en fonction de la densité et de la taille des plantes environnantes qui leur font de l’ombre. Les stratégies d’adaptation des plantes en cas de compétition sont bien connues : croissance verticale accrue, développement privilégié des branches latérales ou augmentation de la tolérance à l’ombre. En revanche, les conditions exactes de compétition qui les amènent à choisir une stratégie plutôt qu’une autre sont encore peu comprises.

Un autre axe de recherche porte sur l’hyper-accumulation de métaux lourds par les plantes. Il s’agit de la capacité de certaines plantes à tolérer et à accumuler dans leurs tissus des doses de zinc, de cadmium ou encore de plomb à des niveaux habituellement toxiques pour elles. Une des hypothèses de Michal Gruntman est que, sous certaines conditions particulières, les plantes pourraient développer une meilleure résistance et une tendance à l’accumulation des métaux lourds afin de lutter contre les herbivores. Comprendre quelles sont les conditions qui amènent les plantes à un tel comportement pourrait à l’avenir ouvrir des pistes pour la décontamination de certains sols.

De nombreuses questions nourrissent encore les recherches de la toute récente équipe de Michal Gruntman. Comment expliquer que certaines plantes réussissent si bien à envahir leur environnement ? Les plantes, comme les animaux, sont-elles capables d’apprendre ? Etc.

Source :
● Entretien avec Michal Gruntman

En savoir plus :
● Précédent article sur la compétition pour la lumière : https://www.nature.com/articles/s41467-017-02147-2
● Précédent article sur l’hyperaccumulation de métaux lourds : https://link.springer.com/article/10.1007/s10682-016-9840-9

Rédacteur : Mathieu Rivière, post-doctorant à l’Université de Tel Aviv