Et si la réponse résidait dans le déchet des cellules ?

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Israël

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
5 avril 2019

Afin de savoir comment les cellules de notre corps fonctionnent ou dysfonctionnent dans le cas de maladies, les protéines et les gènes sont scrutés. Et si les réponses manquantes résidaient dans les déchets cellulaires ? C’est l’approche proposée par Dr. Yifat Merbl et son équipe de l’Institut Weizmann.

70% des protéines de notre corps sont détruites par les protéasomes, des complexes enzymatiques permettant de détruire de manière ciblée des protéines dénaturées. Ces protéines sont dégradées rapidement et par conséquent peuvent échapper aux analyses protéomiques (analyse de l’ensemble des protéines). Or ces analyses sont cruciales pour le diagnostic des maladies auto-immunes.

En étudiant le déchet des cellules, Dr. Merbl et son équipe de l’Institut Weizmann ont pu diagnostiquer la maladie et obtenir des informations sur le dysfonctionnement des cellules atteintes. L’équipe, en partenariat avec des équipes israéliennes et américaines, s’est focalisée sur le lupus érythémateux. Cette maladie auto-immune est très difficile à diagnostiquer et ses causes demeurent incertaines. Les éléments connus sont que le lupus induit un fonctionnement anormal des globules blancs et que de multiples organes sont attaqués par leur propre système immunitaire.

Un élément clef du succès de l’étude menée par Dr. Merbl est la mise au point d’une analyse spéciale appelée MAPP que vous pouvez voir ci-dessous. Tout d’abord, les protéasomes des globules blancs de patients atteints du lupus et de patients non-atteints sont isolés puis les éléments constitutifs de ces protéasomes sont analysés à l’aide d’un spectroscope de masse.

Et les résultats sont concluants ! L’analyse a montré que les patients atteints du lupus présentaient un profil MAPP différent. Au contraire, les analyses protéomiques réalisées en comparaison n’ont pas permis de déterminer une séparation franche entre les patients atteints et les patients sains.

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Image. L’analyse MAPP (crédits : Wolf-Levy et al)

Chaque cellule possédant des protéasomes, Dr. Merbl et son équipe veulent désormais étudier d’autres déchets cellulaires. Ces études pourront avoir un impact à la fois sur les recherches portant sur la régulation des protéines, mais aussi sur le cancer !

Sources :
https://wis-wander.weizmann.ac.il/life-sciences/cellular-trash-cans-reveal-roles-proteins-disease
https://www.nature.com/articles/nbt.4279

Rédactrice : Odélia Teboul (odelia.teboul1[a]mail.huji.ac.il), doctorante à l’Université hébraïque de Jérusalem