Collaboration médicale israélo-palestinienne

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
13 avril 2017

Les populations israélienne et palestinienne présentent une haute incidence d’un certain type de lymphome (cancer qui touche les globules blancs), appelé le lymphome B non-Hodgkinien (B-NHL). Celui-ci représente 3% des cancers à l’échelle du globe et constitue le 5ème cancer le plus fréquent dans la population israélienne et le 8ème plus fréquent dans la population palestinienne.

La plupart des études menées jusqu’à présent sur le B-NHL ont été réalisées en Europe ou en Amérique du Nord. Ici, pour déterminer les facteurs de risque de ce cancer, des équipes médicales israélienne et palestinienne se sont associées sous l’égide du Professeur Ora Paltiel de l’Université hébraïque : côté palestinien, l’Université Al Quds et le ministère palestinien de la santé, côté israélien, les principaux hôpitaux (Hadassah, Rambam, Tel HaShomer…) et facultés de médecine (Université hébraïque, Technion, Université de Tel Aviv…).

Les populations israélienne et palestinienne partagent le même environnement et diffèrent sur les plans génétiques et culturels. Elles constituent donc un bon système pour étudier les interactions entre génétique et environnement. Les chercheurs ont alors mené une étude réunissant 800 malades et 800 contrôles sains. Ils ont mis en évidence des corrélations entre l’apparition de la maladie et l’exposition au soleil, un passif d’hospitalisation pour infection et le fait d’avoir un proche parent souffrant d’un cancer du sang. Des corrélations supplémentaires ont été observées au sein de la population palestinienne uniquement avec le fait d’avoir eu la mononucléose ou la rubéole, de jardiner ou d’avoir reçu des transfusions sanguines. Cette curieuse question du jardinage revient aussi dans la population israélienne où le fait de cultiver des fruits et des légumes a également été corrélé à cette maladie. Ces données doivent évidemment être étudiées davantage afin de vérifier si le jardinage est une corrélation qui résulte du hasard ou si un lien réel existe avec le B-NHL, telle qu’une interférence des micro-organismes du sol avec le système immunitaire.

Les différences entre les populations étant nombreuses – régimes alimentaires, systèmes médicaux, habitudes de vie, expositions précoces à certaines infections – des études complémentaires seront nécessaires afin d’établir des liens entre ces différences, les corrélations observées et la maladie proprement dite. Le Professeur Paltiel espère donc que cette collaboration entre institutions médicales et universitaires palestiniennes et israéliennes se poursuivra dans les années à venir avec l’objectif de faire progresser à la fois les connaissances épidémiologiques et le dialogue entre les deux populations.

Sources : http://new.huji.ac.il/en/article/33545

Rédacteur : Tirtsa Ackermann, VI chercheuse à l’Université Hébraïque de Jérusalem