Premier vol passager transpacifique alimenté par un biocarburant chinois

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30 novembre 2017

Le 21 novembre 2017, un Boeing 787 de la compagnie aérienne Hainan Airlines a effectué un vol transpacifique en utilisant un carburant contenant de l’huile de cuisson usagée.

Fourni par la compagnie pétrolière Sinopec, le carburant était composé à 15% de biocarburant et à 85% de kérosène. Il s’agit du premier vol passager à avoir traversé l’océan Pacifique (de Pékin à Chicago) en étant alimenté en partie par un biocarburant fabriqué par une entreprise chinoise. Ce projet rentre dans le cadre d’une coopération sino-américaine sur l’aviation verte.

Sinopec a commencé à effectuer des vols tests en utilisant des énergies renouvelables en 2013 et le premier vol intérieur passager alimenté au biocarburant a été réalisé en 2015.

Le biocarburant employé provient de la raffinerie Zhenhai Sinopec. Cette dernière collecte chaque année 100 000 tonnes d’huiles usagées provenant des restaurants pour les recycler en biocarburants. Leurs biocarburants sont produits à partir d’huile de coco, l’huile de palme, l’huile de lin, l’huile de cuisine usagée et les graisses animales. Selon la raffinerie, l’utilisation de l’huile de cuisine usagée comme carburant est un moyen efficace pour contribuer à résoudre le problème des énormes quantités d’huiles comestibles usagées.

Cependant, l’approvisionnement en huile usagée n’est pas stable et constant. De plus, les biocarburants coûtent actuellement trois fois plus cher que le kérosène ordinaire, donc diminuer les coûts est un autre challenge pour l’industrie, selon le vice-directeur général de la raffinerie de Zhenhai.

Cette réussite marque une étape importante pour l’utilisation des biocarburants dans l’industrie aéronautique en Chine. Considéré par Sinopec comme le futur carburant de l’aviation mondiale, le biocarburant réduirait de moitié les émissions de carbone. La Chine consomme environ 30 millions de tonnes de kérosène chaque année. Selon TAO Zhiping, un représentant de l’institut de recherche sur le raffinage pétrolier de Sinopec, si ce kérosène était remplacé par du biocarburant, environ 33 millions de tonnes de CO2 ne seraient pas émises, ce qui équivaut à planter 300 millions d’arbres ou à retirer 20 millions de voitures de la circulation pendant un an.

En France, des biocarburants ont déjà été employés pour des vols commerciaux. Entre 2014 et 2015, AirFrance-KLM a ainsi lancé l’opération « Lab’line for the future » dans laquelle un vol hebdomadaire entre Orly et Toulouse était alimenté par 90% de kérosène et 10% de biocarburant issu de la canne à sucre. En mai 2015, un Airbus A330-200 opéré par le même groupe aérien a effectué un vol commercial de 10 heures avec dans le réservoir un carburant contenant 20% d’huile de friture usagée.

Sources

http://www.ecns.cn/business/2017/11-23/281960.shtml
https://www.usinenouvelle.com/article/pourquoi-air-france-fait-voler-ses-avions-a-la-canne-a-sucre.N292746
https://www.francetvinfo.fr/monde/un-airbus-vole-dix-heures-grace-a-de-l-huile-de-friture_1687787.html
http://www.ademe.fr/expertises/mobilite-transports/chiffres-cles-observations/chiffres-cles

Rédacteur

Laurence HUNG : laurence.hung[a]diplomatie.gouv.fr