Secrets des dents humaines & soleil

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Canada

Brève
Canada | Sciences Humaines et sociales
19 juin 2017

L’histoire vitale – et fragile - de la relation de l’humanité avec le soleil est enfermée dans nos dents depuis des centaines de milliers d’années. Une nouvelle méthode permet d’obtenir des débuts de réponses aux grandes questions sur notre évolution et nos migrations grâce à des indices cachés juste sous l’émail.

Un groupe de chercheurs de l’université de McMaster (Ontario), en partenariat avec des équipes au Québec et enFrance, révèle les potentialités de cette méthode dans un article publié dans Current Anthropology .

« C’est excitant car nous avons maintenant une méthode avérée qui pourrait finalement apporter des réponses définitives aux questions fondamentales sur l’état et les mouvements ancestraux des populations humaines – ainsi que des nouvelles données sur l’importance de la vitamine D dans les populations modernes, » explique l’anthropologiste de McMaster Megan Brickley, l’auteure principale de la publication et titulaire de la Chaire de Recherche du Canada en Bio-archéologie des Maladies Humaines.

En 2016, les chercheurs ont d’abord établi que la dentine – le tissu qui forme l’essentiel de la dent –conservait une trace permanente d’une carence en vitamine D, aussi appelé rachitisme. Durant les périodes de carence sévère, les nouvelles couches de dentine ne peuvent se minéraliser, laissant des marqueurs microscopiques que les scientifiques peuvent interpréter, comme ils le font avec les cernes des arbres.

Ces marqueurs peuvent raconter l’histoire de l’adaptation humaine : le déplacement des premiers hommes d’Afrique équatoriale jusqu’aux régions de plus faibles luminosités et peuvent expliquer les changements dans la pigmentation de la peau permettant de métaboliser plus de lumière du soleil, ainsi que la façon dont la vie à l’intérieur des habitations a tranquillement endommagé la santé humaine.

Jusque-là, aucune méthode fiable n’a pu mesurer la carence en vitamine D au cours du temps. Comme les auteurs le montrent avec des exemples de dents anciennes et récentes, la méthode est précieuse pour comprendre une maladie qui touche aujourd’hui plus d’un milliard de personnes.

Pour aller plus loin
Current Anthropology  : Ancient Vitamin D Deficiency : Long-Term Trends
Current Anthropology, 2017 ; 000, doi : 10.1086/691683

Source :
Nouvelles de l’université de McMaster – 19 Mai 2017

Rédacteur :
Morgane SEITÉ - Chargée de Mission pour la Science et la Technologie à Toronto – morgane.seite[a]diplomatie.gouv.fr