Association édulcorants artificiels/ prises de poids, problèmes cardiaques et autres troubles de santé

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Canada | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
9 août 2017

D’après une nouvelle étude publiée dans le Canadian Medical association Journal, les édulcorants artificiels seraient associés à des prises de poids sur le long terme ainsi qu’à une augmentation du risque d’obésité, de diabète, d’hypertension artérielle et de troubles cardiaques.

La consommation d’édulcorant artificiel (comme l’aspartame, le sucralose et la stevia) est répandue et en hausse. De nouvelles données indiquent que les édulcorants artificiels, ou non-nutritifs, auraient des effets néfastes sur le métabolisme, les bactéries intestinales ainsi que sur l’appétit, bien que les résultats des études soient contradictoires.

Pour mieux comprendre si la consommation d’édulcorants artificiels est vraiment associée à des effets néfastes à long terme sur le poids et les maladies cardiaques, les chercheurs de l’université du Manitoba du centre George & Fay Yee for Healthcare Innovation ont réalisé une analyse méthodique de 37 études qui ont suivi plus de 400 000 personnes sur une moyenne de dix ans. Seuls sept de ces études étaient des essais cliniques randomisés (la référence absolue des essais cliniques), impliquant 1003 personnes suivies sur six mois en moyenne.

Les essais n’ont pas montré d’effets réels des édulcorants artificiels sur la perte de poids, et les études les plus longues montrent un lien entre la consommation d’édulcorants artificiels et des risques relativement plus élevés de prise de poids et d’obésité, d’hypertension artérielle, de diabètes, de maladies cardiaques et d’autres problèmes de santé.

« Malgré le fait que des millions de personnes consomment de manière régulière des édulcorants artificiels, très peu de patients ont été inclus dans les essais cliniques de ces produits, » explique l’auteur Dr. Ryan Zarychanski, Professeur adjoint à la Rady Faculty of Health Sciences de l’Université du Manitoba. « Nous avons trouvé que les résultats actuels des essais cliniques n’apportent pas la preuve des bénéfices attendus par l’utilisation des édulcorants artificiels en terme de perte de poids. »

« Nous incitons à faire preuve d’une grande prudence jusqu’à ce que les effets à long terme sur la santé des édulcorants artificiels soient complétement compris. » explique l’auteure principale Dr. Meghan Azad, Professeure associée à la Rady Faculty of Health Sciences de l’Université du Manitoba. Son équipe commence une nouvelle étude au Children’s Hospital Research Institute du Manitoba pour comprendre comment la consommation d’édulcorants artificiels par les femmes enceintes influence la prise de poids, le métabolisme et les bactéries intestinales des nourrissons.
« Etant donné l’utilisation répandue et en hausse des édulcorants artificiels, et l’actuel épidémie d’obésité et des maladies qui lui sont associées, il est nécessaire que plus d’études soient menées pour déterminer les risques et bénéfices sur le long terme de ces produits » explique Azad.

L’étude a été mené par des chercheurs de l’université du Manitoba du Centre George & Fay Yeen for Healthcare Innovation et du Children’s Hospital Research Institute à Winnipeg, Manitoba.

En savoir plus :
Canadian Medical Association Journal- 17 juillet 2017, vol. 189 no. 28 :
Nonnutritive sweeteners and cardiometabolic health : a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials and prospective cohort studies
doi : 10.1503/cmaj.161390

Source :
Nouvelles de l’Université du Manitoba – 17 Juillet 2017

Rédacteur(s) :
Morgane SEITÉ - Chargée de Mission pour la Science et la Technologie à Toronto – morgane.seite[a]diplomatie.gouv.fr