Un vaccin contre le paludisme aux résultats prometteurs

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Brésil | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
14 mars 2018

Un nouveau vaccin contre le paludisme (à plasmodium vivax) testé sur des souris a montré une efficacité de 45%, ce qui représente une grande avancée dans les méthodes de prévention contre cette maladie.

Le paludisme peut être causé par différents parasites. En Amérique, le Plasmodium vivax a été responsable de 13 millions de cas de paludisme. Pour développer le nouveau vaccin contre la forme de paludisme causée par le P. vivax, la stratégie a été élaborée en s’inspirant des travaux réalisés sur le Plasmodium falciparum, parasite le plus commun responsable du paludisme en Afrique. Ce potentiel vaccin contre le P. falciparum a déjà passé trois des quatre phases de tests des recherches cliniques.

L’étude menée sur le P. vivax a été mise en place par un groupe de chercheurs du Centre de Thérapie Cellulaire et Moléculaire de l’Université Fédérale de São Paulo et de la FCP-USP, avec l’appui de la Fondation d’appui à la Recherche de São Paulo (FAPESP) et en collaboration avec l’Institut Pasteur et l’Agence pour la Science, la Technologie et la recherche de Singapour.

Les chercheurs ont choisi d’étudier la protéine circumsporozoïte (CS), protéine abondamment présente sur la superficie du parasite et qui intervient lors de l’invasion des cellules du foie de mammifères infectés. Elle est donc une cible importante des anticorps et cellules du système immunitaire.

Le P. vivax ayant la particularité de présenter trois formes alléliques différentes, VK210, VK247 et P. vivax-like, les chercheurs ont créé une version hybride de la CS, contenant ces trois variantes, pour une plus grande efficacité du vaccin.
L’étape suivante consiste à vérifier que les anticorps produits à partir de cette protéine hybride reconnaissent le parasite. L’Agence pour la Science, la Technologie et la recherche de Singapour a pour cela fourni les parasites extraits de la salive de moustique. Le test du vaccin sur les souris représentait un défi puisque les souris ne sont pas affectées par le P. vivax. Pour surmonter cette difficulté, l’Institut Pasteur a testé une variante transgénique du parasite, le P. berghei, qui infecte les souris et exprime la protéine VK210 du P. vivax.
Sur un ensemble des six souris vaccinées, quatre ne présentaient aucun signe d’infection par le parasite transgénique au bout de dix jours, tandis que l’ensemble de souris non vaccinées étaient toutes infectées après quatre jours.

Suite à ces résultats encourageants, l’étude doit être approfondie par une phase de test sur d’autres mammifères. De plus, ce vaccin n’a pas encore été testé pour la phase dormante de la maladie. En effet une partie des parasites se logent dans le foie et restent « endormis » avant de se réactiver et de déclencher une nouvelle infection. Une piste de recherche pourrait être développée pour empêcher cette rechute de la maladie.

Source : http://www.cnpq.br/web/guest/noticiasviews/-/journal_content/56_INSTANCE_a6MO/10157/6019806

Auteur : Enora Le Calvé Guérineau enora.le-calve-guerineau[a]diplomatie .gouv.fr