Le « blockchain » en Australie

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Australie | Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
25 octobre 2018

- Rapide définition du blockchain :
 
Un registre distribué ou registre partagé (distributed ledger ou shared ledger) est une technologie sécurisée de stockage et de transmission d’informations, reposant sur le partage simultané et synchronisé des informations sur un réseau d’ordinateurs. L’addition d’informations, validées par l’ensemble du réseau, se fait selon un protocole de vérification, mais leur modification ou leur suppression est impossible. Ce système n’a besoin ni d’administrateur, ni de stockage de données centralisé. Il repose sur un algorithme de consensus des membres du réseau pour la validation des données. Ce protocole sert à s’assurer qu’il n’y a pas d’informations erronées (bug) ou malveillantes (hack) dans les informations stockées ou ajoutées.
 
L’une des formes de registre distribué est le système de la chaîne de blocs (blockchain) pour lequel les informations envoyées par les utilisateurs sont régulièrement vérifiées, groupées en blocs, et sécurisées par cryptographie, formant une chaine de blocs de données cryptées.

Les applications de ces technologies sont diverses :

  • Avec l’apparition de cette technologie, a été créée la crypto-monnaie, une monnaie virtuelle acceptée par une communauté d’utilisateurs, qui rétribue la puissance de calcul mise à disposition dans le réseau lors des processus de validation.
  • Ces technologies permettent en outre l’enregistrement de données et la traçabilité de transactions financières ou marchandes, internationales, sécurisées, instantanées, et peu coûteuses, pouvant prendre en charge toutes monnaies fiduciaires, ou crypto-monnaies.
  • Elles permettent la mise en œuvre de contrats intelligents (smart contracts), permettant d’échanger des biens ou des services à l’aide de protocoles informatiques qui facilitent, vérifient et exécutent la négociation ou l’exécution d’un contrat.
  • Elles offrent des moyens d’améliorer les systèmes prédictifs pour le développement d’assurances.
  • Elles ont des applications également pour la traçabilité des produits alimentaires.

- Intérêt de l’Australie sur cette technologie :

L’Australie présente un environnement favorable à l’intégration de ces technologies.

  • Le pays a des marchés financiers complètement dématérialisés et relativement centralisés
  • L’industrie australienne de services financiers est plus résiliente que celle des Etats-Unis ou de l’Europe, puisque le pays a traversé la crise financière mondiale avec moins de difficultés que la plupart des autres pays du monde
  • En mai 2018, l’Australie a annoncé l’allocation de 700 000 dollars australiens à la recherche pour développer la technologie du blockchain et ses applications dans les services gouvernementaux (gestion des paiements, du commerce international ou des chaînes d’approvisionnement, cyber sécurité, etc…)

Un certain nombre d’applications voient le jour en Australie :

  • De grandes banques australiennes s’associent à Ripple (un système de règlement brut en temps réel, un marché des changes et un réseau d’envois de fonds, basés sur la technologie des registres partagés, pouvant prendre en charge n’importe quelle monnaie fiduciaire, crypto-monnaie, commodité ou toute autre unité de valeur tels que miles aériens, minutes mobiles, etc…) pour intégrer certaines applications à leurs systèmes.
  • La bourse australienne va remplacer son système de règlement post-transaction et de compensation afin d’y introduire la technologie des blockchains. C’est sans doute également toute l’infrastructure CHESS (Clearing House Electronic Subregister System), servant à suivre électroniquement les transferts et règlements des parts de marché en bourse, qui devrait à terme intégrer ces technologies.

- Quelles sont les capacités scientifiques de l’Australie sur le blockchain ? 

  • RMIT Blockchain innovation hub : Ce hub s’intéresse aux implications économiques, culturelles et sociales du développement des technologies de blockchain, telles que la crypto-économie, l’articulation entre blockchain et libertés civiles, le rôle de la crytpo-monnaie dans le système fiduciaire et les marchés, ou les applications politiques et démocratiques, ainsi que les implications sociales et éthiques des technologies de blockchain.
     
  • Le CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation, la plus importante agence de recherche australienne) étudie également cette technologie au sein du Data61, groupe d’innovation du CSIRO pour le traitement de données. Data61/Blochchain. Deux rapports ont permis d’examiner les risques et les opportunités apportés par cette technologie en Australie afin de conseiller le gouvernement sur la stratégie d’intégration de cette technologie.
     
  • Le pays développe également ces technologies dans de nombreux centres d’innovation tels que celui de Tonsley en Australie du Sud, le Blockchain Center à Melbourne, ou au travers de rencontres régulières organisées à Sydney.