La feuille de route pour les technologies de basses émissions de carbone

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Australie | Politiques de recherche, technologiques et universitaires | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement | Sciences de l’ingénieur : aéronautique, mécanique, électronique, génie civil
25 juillet 2017

La réduction des émissions de gaz à effet de serre est un sujet très important en Australie, puisque parallèlement à la modernisation de son réseau électrique et des générateurs d’électricité, la réflexion porte sur tous les domaines de l’énergie.
Le gouvernement fédéral a en effet chargé le CSIRO d’établir une feuille de route faisant le bilan des technologies de basses émissions de carbone afin de fournir les données nécessaires au département de l’environnement et de l’énergie pour la révision de sa politique sur le climat.

Cette feuille de route identifie les meilleures options technologiques permettant une réduction des émissions de carbone dans les secteurs de la production d’énergie, la construction, l’industrie et le transport. Elle identifie également les actions nécessaires pour la mise en œuvre de ces technologies dans le maintien de la sécurité et de l’accessibilité énergétiques ainsi que les opportunités économiques apportées par ces technologies.

Ce rapport fait le constat que l’Australie a la capacité scientifique et technologique de contribuer au développement et au déploiement des technologies de basses émissions, elle a également des liens commerciaux privilégiés avec des consommateurs clé d’énergie, en particulier en Asie.

Dans les domaines de la construction, de l’industrie et du transport, les nouvelles technologies permettront de gagner en efficacité énergétique sur les équipements ou sur les pratiques, avec par exemple l’isolation des bâtiments, l’électrification des systèmes, l’utilisation de l’énergie issue des déchets ou de la biomasse.

Dans le secteur de la production électrique, correspondant à 35% des émissions de gaz à effet de serre, différents scénarii sont possibles. L’un d’eux propose un système basé en grande partie sur l’énergie solaire et éolienne, mais à condition d’assurer sa fiabilité par le stockage d’énergie (batteries et pompes hydrauliques), sa réactivité (réseau électrique intelligent, stockage de l’excès d’électricité produit par énergie renouvelable…), et sa sécurité. Un scénario alternatif serait l’utilisation de sources énergétiques sûres, qui ne nécessitent pas un remodelage du réseau électrique (énergie fossile mais en réduisant les émissions de carbone grâce aux technologies de capture par exemple, nucléaire, géothermie). Dans chacun de ces scénarii, les générateurs à gaz pourraient jouer un rôle de complément. Le secteur de la production d’électricité devrait pouvoir atteindre une importante proportion de l’objectif de réduction d’émissions pour 2030, puisqu’à ce jour, 85% de l’électricité est produite par des énergies fossiles.

Le rapport souligne que ces évolutions seront sources d’emplois et d’exportations de matériel ou de services issus des technologies de basses émissions (héliostat, domotique…), qui compenseront le déclin des industries basées sur l’exploitation ou l’utilisation des énergies fossiles. Des technologies innovantes offrant une meilleure productivité énergétique et une meilleure efficacité lors de la consommation vont permettre de gagner également sur les objectifs de réduction d’émissions de carbone. Enfin, l’engagement du pays sur plusieurs voies technologiques permettrait une réduction des risques inhérents à chacune.

Cette étude se conclut sur une série d’actions à mettre en œuvre afin de rendre possible la transition de l’Australie vers ces technologies de basses émissions. Les acteurs politiques, industriels, ou économiques devraient encourager l’installation de ces technologies par des incitations fiscales, des réglementations cohérentes et à long-terme, ou le développement de modèles d’entreprises intégrant ces technologies… Les acteurs de la recherche, développement, démonstration et déploiement devraient quant à eux poursuivre leurs efforts dans les domaines de la production d’énergie, de l’efficacité énergétique, du remodelage du réseau électrique ou des bioénergies. Ils devraient également s’assurer que leurs efforts s’alignent avec les besoins locaux, les opportunités du marché et les collaborations internationales.

Lire la feuille de route du CSIRO