Atelier consultatif ‘Etablissement d’une plateforme d’observation de la terre servant les besoins environnementaux, climatiques, et de subsistance des Etats du Pacifique Insulaire’

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Australie | Politiques de recherche, technologiques et universitaires | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
25 octobre 2018

Le CSIRO a organisé les 11 et 12 octobre 2018 à Brisbane, avec l’appui de la délégation de l’Union Européenne et de l’Ambassade de France en Australie (via le PHC FASIC), un atelier de travail autour de la mise en place d’une plateforme d’accès des Etats du Pacifique insulaires aux données d’observation de la terre (données satellites, avion, drones, ou mesures in situ). L’accès à ces données, dans le contexte du réchauffement climatique, viendrait soutenir les politiques publiques des Etats sur leurs objectifs de développement durable.

La participation française à ce workshop était importante, en particulier pour promouvoir l’articulation des objectifs australiens avec le projet d’observatoire spatial du Climat (SCO-Space Climate Observatory) initié par la France au One Planet Summit, mais aussi pour valoriser les compétences de recherche et d’innovation de nos territoires français du Pacifique susceptibles d’être associées à la mise en place d’une telle infrastructure.

-* Présentation de l’Observatoire Spatial du Climat :

En amont du workshop, le CNES a organisé le 10 octobre après-midi, avec l’appui du poste, une session de présentation et de démonstration du projet SCO, à laquelle ont participé notamment les délégués de l’agence des pêches du forum des îles du Pacifique (FFA-Forum Fishery Agency), les délégués du CSST (Center for Space Science Technology) de Nouvelle-Zélande, des chercheurs du CSIRO dont le Dr Alex Held, Directeur du centre CSIRO pour l’observation de la terre. Cette présentation a suscité beaucoup d’intérêt. Dr Alex Held, du CSIRO, comme James Movick, Directeur de la FFA, ont explicitement souligné la qualité et la portée de l’initiative, et indiqué leur souhait de développer la collaboration autour de ce projet d’observatoire. Dr Alex Held a présenté dans ce contexte les capacités australiennes autour du Datacube, ce qui a permis que s’engagent dès cette séquence des échanges fructueux en amont de l’atelier lui-même.

-* Participation à l’atelier :

L’atelier de travail a rassemblé 75 délégués, dont des représentants de 7 Etats du Pacifique insulaire (Papouasie Nouvelle Guinée, Fiji, Samoa, Kiribati, Tonga, Iles Salomon, Iles Cook), des représentants des territoires français du Pacifique (Nouvelle-Calédonie et Polynésie Française), des organisations régionales (Communauté du Pacifique Sud, Agence des pêches du Forum des Iles du Pacifique-FFA, Programme océanien pour l’environnement PROE-SPREP), des fournisseurs de données (ESA, NOAA, CNES). La Nouvelle-Zélande participait aux travaux via le CSST (Centre for Space Science Technology). Pour la France et ses territoires du Pacifique, participaient le CNES, l’IRD, le CNRS, l’IFREMER de Nouvelle Calédonie, deux entreprises innovantes calédoniennes (BlueCham SAS et INSIGHT), l’Université de Polynésie Française, les services géomatiques du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et de la Province Nord de Nouvelle-Calédonie. Enfin, des organisations internationales dans le domaine de l’observation de la terre, telles que le Committee on Earth Observation Satellites (CEOS), et le Group of Earth Observations (GEO), étaient également représentées.

-* Présentations partagées :

L’atelier s’est appuyé sur la présentation des besoins des Etats du Pacifique insulaire présents, celle des types de données disponibles par les fournisseurs de données et les représentants australiens au CEOS et au GEO, ainsi que sur une présentation des capacités régionales de traitement de données. Les discussions organisées par thèmes ont couvert les applications terrestres (usage et changement d’usage des sols, dégradation, végétation), les applications marines (montée des eaux, inondations, habitat marin et côtier, qualité de l’eau), ainsi que les applications liées à l’eau potable, la sécurité alimentaire, la surveillance des activités illégales (de pêche en particulier) et la réduction des risques de catastrophes.

-* Défis à relever :

L’atelier a mis en évidence l’utilité d’une exploitation accrue des données d’observation de la terre pour les Etats du Pacifique insulaire dans un certain nombre de champs, mais aussi les défis à relever, et notamment :

  • Un accès aux données d’observation de la terre facilité pour les acteurs de la région
  • Le manque de connaissances des potentialités et des limites de l’usage des données d’observation de la terre par les décideurs publics
  • Le manque d’expertise et de partage d’expertise au sein de la Région des îles du Pacifique, et la méconnaissance des données et outils disponibles par les décideurs de la région.

-* Conclusions de l’atelier :

L’atelier a permis à l’Australie de promouvoir auprès des Etats du Pacifique insulaire la version open source de son infrastructure Datacube, dont elle soutient activement le déploiement à l’international (Afrique, Vietnam, Samoa) et d’en articuler la contribution Pacifique au programme SCO, garant d’une caution politique et technologique.
Sur le plan régional, l’atelier a montré la nécessité de réfléchir au déploiement de solutions adaptées à la spécificité des situations, des besoins, et des capacités qui présentent des situations locales hétérogènes. Les organisations régionales, notamment le Secrétariat des Communautés Pacifiques (SPC) et la FFA, auront un rôle important à jouer, en particulier pour l’identification des besoins régionaux et pour l’expertise des solutions à déployer, mais aussi pour l’intégration des capacités calédoniennes, qui leur sont bien connues et qui pourraient profiter à toute la région.
Enfin, cet atelier a souligné la pertinence des réseaux existants tels que le Pacific Geographic Information System and Remote Sensing Council, dont l’objectif est de promouvoir le développement de systèmes d’information géographique et de données de télédétection adaptés aux besoins de la région, en lien avec les acteurs locaux et mondiaux du secteur.
 
Finalement, cet atelier offre des perspectives porteuses pour renforcer la collaboration franco-australienne puisque le CSIRO et Geoscience Australia devraient consolider leurs liens avec le CNES autour de synergies à mettre en place pour la conception d’une plateforme EO Pacifique en coordination avec l’initiative internationale SCO, mais aussi puisque les capacités scientifiques et techniques de Nouvelle Calédonie ont pu être mises en valeur et devraient pouvoir capitaliser sur les contacts pris. La dynamique qui s’engage autour de SCO devrait permettre que Nouvelle-Calédonie et Polynésie Française restent bien associées aux futurs développements.