Les travaux de scientifiques argentines récompensés par le prix l’Oréal-UNESCO « Pour les femmes et la science »

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Argentine

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28 février 2018

Le prix l’Oréal-UNESCO est un prix scientifique qui a pour vocation de mettre en avant les talents féminins dans un domaine où elles sont encore trop peu nombreuses et peu reconnues : la recherche. Seulement 28% des chercheurs sont des femmes. Elles ne représentent que 3% des Prix Nobel. Ce prix qui a a pour ambition de mettre en lumière les contributions des femmes dans le progrès scientifique, fête cette année ses vingt ans.

Ce prix est attribué chaque année, au niveau national et à l’échelle du continent. Le prix national est doté d’une bourse de 15 000 euros. Le prix international est d’une valeur de 100 000 euros.

Cette année le prix international, dont le jury était présidé par la professeure Elizabeth Blackburn, lauréate de ce prix en 2008 et Prix Nobel de Médecine en 2009. Il récompensera le 22 mars 2018 au siège de l’UNESCO à Paris, l’écologue Amy Austin, dans la catégorie Amérique Latine.

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Figure1. Amy Austin gagnante du prix international, catégorie Amérique Latine
LA NACION

Cette chercheuse du CONICET (équivalent du CNRS français), déjà gagnante du prix L’Oréal à l’échelle nationale en 2015, étudie l’écologie de l’écosystème terrestre dans les paysages naturels et anthropisés. Ces travaux concernent en particulier l’impact humain (plantations de pins notamment) sur les écosystèmes en Patagonie qui peut modifier les cycles biogéochimiques naturels.

Amy Austin, ravie que ses travaux aient été récompensés, espère que ce prix fera naître des vocations chez les jeunes filles et permettra de donner plus de visibilité à l’écologie de terrain qui est un domaine encore méconnu.

Cette année, pour l’Argentine, le prix national revient à Paula Casati, chercheuse de l’Université de Rosario, qui étudie les effets des radiations des ultraviolets sur les plantes. En effet, avec le réchauffement climatique, les radiations UV augmentent et la croissance des plantes est ralentie. Ce sont les mécanismes de protection des plantes face à cette modification environnementale qu’étudie la chercheuse.

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Figure2. Paula Casati gagnante du prix national
CLARIN

En 2016 le Prix national était revenu à Fabiana Gennari chercheuse du CONICET au Centre Atomique de Bariloche pour sa participation au développement d’énergies renouvelables à l’aide de nanotechnologies.

Depuis la création du prix l’Oréal-UNESCO, les scientifiques Argentines ont déjà été primées quatre fois à l’échelle continentale.

En 2003 : la physicienne Mariana Weissmann pour ses travaux sur la formation de la glace qui ont permis l’ensemencement de nuages et la modification des précipitations.

En 2008 : la biochimiste Ana Belén Elgoyhen pour ses apports dans la compréhension des principes moléculaires fondamentaux de l’audition.

En 2014 : la biochimiste Cecilia Bouzat pour ses travaux sur le fonctionnement de récepteurs neuronaux qui interviennent dans la communication entre les cellules cérébrales et musculaires. Ses découvertes sont une avancée majeure pour la mise au point de traitement de pathologies neurologiques et neuromusculaires comme la maladie d’Alzheimer.

En 2016 : la virologue Andrea Gamarnik pour ses importantes découvertes sur la manière dont les virus transmis par les moustiques se reproduisent et provoquent des maladies, notamment le virus de la dengue.

Il convient aussi de noter qu’en plus du prix continental et du prix nationale, l’Oréal et l’Unesco attribuent chaque année des accessits au niveau national.

En 2017, 5 autres chercheuses ont été récompensées en Argentine :

Valeria Levi pour ses travaux en biologie cellulaire portant sur les dynamiques de facteurs de transcription dans les cellules mères et son importance dans le processus de différenciation cellulaire.

Andrea Quiberoni pour son projet de technologie de vaccination naturelle de bactéries afin d’améliorer la qualité sanitaire dans le secteur de l’industrie laitière.

Alejandra Molina pour son développement de nanogels capables de libérer des antibiotiques pouvant servir dans de nombreuses thérapies.

Natalia Servetto pour ses travaux de recherches sur l’acidification de l’océan et son impact sur le benthos antarctique.

Natalia Andersen pour ses travaux de recherches sur les nouvelles alternatives de traitement de la maladie de Parkinson.

Sources :

http://www.lanacion.com.ar/2083521-distinguen-los-trabajos-de-dos-cientificas-argentinas
https://www.clarin.com/sociedad/premian-investigadora-busca-crear-protector-solar-plantas_0_Ski-ejOyM.html
http://www.todociencia.com.ar/amy-austin-premiada-con-el-premio-internacional-loreal-unesco/