La chercheuse viennoise Sofia Kantorovich étudie les nanoparticules magnétiques pour le traitement des cancers

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Autriche | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie | Science de la matière : matériaux, physique, chimie, optique
29 janvier 2024

Sofia Kantorovich, chercheuse en physique numérique et de la matière molle à la faculté de physique de l’Université de Vienne, travaille sur l’utilisation de nanoparticules magnétiques pour le traitement des cancers.

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©Istock

Les nanoparticules : une solution contre le cancer ?

En appliquant un champ magnétique externe, les nanoparticules peuvent transportées des médicaments dans le corps, à travers le sang et les cellules vivantes, et atteindre directement une tumeur cancéreuse. Parallèlement, les nanoparticules, en se mettant en rotation au sein de la tumeur, peuvent contribuer à la faire rétrécir par un procédé d’échauffement. Ces méthodes, le ciblage magnétique et l’hyperthermie magnétique, permettent, en comparaison avec les méthodes traditionnelles (chimiothérapie et radiothérapie), d’éviter de détruire les tissus sains tout en d’identifiant plus facilement la tumeur lors des analyses tomographiques. La grande partie des travaux actuels sur ce domaine est ainsi consacrée à trouver la forme et la taille optimale de nanoaimants, en prenant en compte qu’un nanoaimant peut mesurer de dix à 100 nanomètres, soit dix millions de fois plus petites qu’un mètre. En cherchant à éviter le risque d’obstruction des vaisseaux, les études actuelles se portent sur la garantie de l’absence de toxicité et sur la bonne infiltration dans les cellules. De plus, il doit être pris en compte leur bonne capacité de dégradation des nanoparticules dans le corps.

Modéliser les systèmes magnétiques des nanoaimants

La chercheuse autrichienne travaille avec son équipe à la modélisation des systèmes magnétiques composés de nanoparticules, en associant l’utilisation de l’intelligence artificielle aux procédés plus traditionnels. Cette recherche vise notamment fournir une compréhension fondamentale du magnétisme des nanoparticules. Les travaux portent en particulier sur la matière magnétique molle complexe comme celles des particules magnétiques anisotropes dont la matière possède des attributs différents en fonction de son orientation. Au niveau international, des recherches ont notamment porté sur les nanoparticules d’or (voir article Détruire les tumeurs avec des nanoparticules d’or (en anglais)).

Par ailleurs, le groupe viennois travaille en collaboration avec l’Allemagne autour d’une initiative MAGAMAT ((micro)MAGnetism And (quantum)MATerials) pour le développement de matériaux magnétiques durables. Les travaux de la chercheuse Sofia Kantorovich est un exemple du dynamisme de la recherche sur les nanoparticules magnétiques, initiée par les travaux du chercheur français Paul Langevin au 20e siècle.

En outre, Sofia Kantorovich est également vice-présidente de l’Institut Wolfgang Pauli, l’un des instituts autrichiens les plus reconnus dans le domaine des MINT (mathématiques, de l’informatique, de la physique et de la biologie) et vice-présidente de la plateforme de recherche « Mathématiques-Magnétisme-Matériaux » à l’Université de Vienne.

Source

Rédactrice : Emeline Ogereau, emeline.ogereau[at]diplomatie.gouv.fr - http:/at.ambafrance.org