L’Institut de recherche acoustique autrichien travaille à l’amélioration de l’implant auditif cochléaire

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Autriche | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
24 mai 2023

Plus de 5% de la population mondiale, soit plus de 430 millions de personnes, souffrent d’une déficience auditive (432 millions d’adultes et 34 millions d’enfants). D’après les estimations, d’ici à 2050, plus de 700 millions de personnes (soit une personne sur 10 en seront atteintes – source :OMS). Depuis les années 70, les personnes atteintes de surdité peuvent avoir recours à l’implant auditif cochléaire, un appareil ultra-miniaturisé qui permet d’améliorer l’audition des personnes souffrant d’une surdité sévère à profonde, soit lorsque l’oreille interne ne fonctionne plus et ne peut plus convertir les pulsions nerveuses. Ce dispositif stimule alors directement la cochlée au moyen d’électrodes implantées chirurgicalement. L’implant pallie ainsi le dysfonctionnement de l’oreille interne dont l’origine est multiple  : une exposition prolongée à un bruit intense, une infection ou bien encore une malformation génétique. Il est possible pour des enfants nés sourds ou ayant une audition très limitée de se faire opérer à partir de sept mois. En décembre 2012, environ 324 000 personnes dans le monde ont reçu un implant cochléaire (source : ISF).

Bien que la recherche travaille constamment à son amélioration, des difficultés persistent pour certains circuits sonores (exemple : un endroit clos et bruyant). Actuellement, l’implant ne fait pas la différence entre les différentes tonalités de son et ne sépare pas les signaux spatiaux. Le projet SELECT de l’Institut de recherche acoustique (Institut für Schallforschung-ISF) de l’Académie autrichienne des sciences (ÖAW) cherche à comprendre la raison exacte qui empêche la différenciation des tonalités. Financé dans le cadre du programme BRIDGEde l’Agence autrichienne pour la promotion de la recherche (FFG) pour une durée de trois ans, ce projet a ainsi pour objectif ainsi « d’améliorer la qualité auditive des porteurs de l’implant », comme le déclare responsable du projet à l’ISF, le psycho-acousticien Bernard Laback.

L’implant cochléaire fonctionne de la manière suivante : Les sons de l’environnement sont captés par le microphone, puis filtrés par le processeur vocal. Ces sons sont ensuite traités et envoyés par le transmetteur externe par radiofréquence au processeur interne. Ce dernier convertit les informations en impulsions électriques vers la cochlée, transmetteur interne dont l’appareil auditif tire son nom en raison de sa forme (cochléa – escargot). Les fibres du nerf auditif captent ces impulsions et les envoient au cerveau, ce qui crée une sensation sonore.

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© ÖAW

L’histoire de l’implant remonte au 18 e siècle avec le savant Alessandro Volta qui fit l’expérience de placer une électrode dans l’oreille. Il faudra cependant attendre les années 60 pour une première application en Australie et aux Etats-Unis. Dans les années 70, un couple de chercheurs autrichiens Ingeborg et Erwin Hochmair vont faire de l’Autriche un des centres de la recherche acoustique en travaillant sur un modèle d’implant. Avec la création de leur entreprise MED-EL, des milliers d’implants sont aujourd’hui produits et commercialisés dans le monde entier.

Source :

Rédactrice : Emeline Ogereau, emeline.ogereau[at]diplomatie.gouv.fr - http:/at.ambafrance.org