Un nouvel outil de suivi de la glycémie plus précis et moins douloureux pour les diabétiques

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Suède

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Suède | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie | Médecine individualisée
21 janvier 2019

Des chercheurs de l’Institut royal de technologie (KTH) développent une micro-aiguille qui se place sur l’avant-bras qui permet de mesurer de manière continue la glycémie chez les personnes diabétiques.

La méthode la plus courante pour suivre la glycémie chez les diabétiques est de procéder plusieurs fois par jour à un test sanguin en se piquant le bout du doigt. Cela est fastidieux et ne donne pas accès aux variations durant la journée. Afin de contrôler plus efficacement la glycémie chez les diabétiques, des systèmes de mesure continue de la glycémie (CGMS) ont étés développés, grâce auxquels les patients connaissent leur taux de sucre dans le sang à chaque instant. Ils peuvent ainsi prévenir les situations d’hypoglycémie et éviter d’atteindre des taux trop élevés. Les CGMS sont des aiguilles de 7 mm qui sont implantées dans la peau. Malheureusement, c’est inconfortable et la mesure s’effectue dans le tissu graisseux, ce qui n’est pas optimal.

Afin de résoudre ces problèmes, des chercheurs de l’Institut royal de technologie (KTH) développent une micro-aiguille qui se place sur l’avant-bras et qui est 50 fois plus petite que les CGMS actuels. A cette profondeur, la peau est constituée d’un réseau de capillaires sanguins par lesquels les nutriments se diffusent vers les cellules par l’intermédiaire du fluide interstitiel. Ainsi, le fait de mesurer directement à ce niveau permet d’avoir un résultat qui reflète précisément le taux de sucre dans le sang. De plus, l’aiguille est si petite qu’elle n’atteint pas les récepteurs sensoriels et par conséquent le dispositif est indolore.

La micro-aiguille a été développée par la division de micro et nano systèmes de KTH et est constituée d’une triple-électrode enzymatique miniaturisée. Celle-ci fonctionne par capillarité pour recueillir le fluide interstitiel qui l’environne. Une étude récente montre que cette technique permet de suivre les oscillations de glycémie avec un délai de 10 minutes et de manière précise.

Cette solution, comme les CGMS, nécessite tout de même de faire des tests sanguins réguliers pour surveiller une dérive éventuelle des capteurs. Cependant, les instruments sont désormais précalibrés en usine et selon les chercheurs de KTH, il ne devrait bientôt plus être nécessaire d’effectuer des tests sanguins et la qualité des mesures continues pourrait égaler voir même dépasser celle des tests. Pour l’instant des prototypes ont étés testés avec succès et la mise en place du système pour des mesures cliniques a commencé.

Rédacteur : Yves Ponçon
Contact : yves.poncon[at]diplomatie.gouv.fr