Un chercheur portugais recherche des "codes-barres" d’espèces

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Portugal | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
16 juillet 2019

Filipe Costa, chercheur au Centre de biologie moléculaire et environnementale (CBMA) et professeur au Département de biologie à la Faculté des Sciences de l’Université du Minho, est l’un des mille scientifiques d’un consortium international qui veut découvrir les "codes-barres" des différentes espèces. Le projet Bioscan, qui a été lancé le 16 juin 2019, vise à trouver de courtes séquences d’ADN d’environ deux millions d’êtres vivants au cours des sept prochaines années.

L’objectif de Bioscan est de créer un système d’identification basé sur des "codes-barres" d’ADN, c’est-à-dire de courtes séquences d’ADN, permettant une identification rapide et efficace des espèces, selon un fonctionnement similaire à celui des codes-barres des produits commerciaux.

Ces séquences sont ensuite regroupées dans une bibliothèque mondiale, ce qui laisse imaginer de nombreuses applications, dans l’industrie alimentaire par exemple, ou encore dans le contrôle douanier de certains produits.

Mais le principal axe du projet réside en réalité dans la bio-prospection et la conservation de la biodiversité. "Grâce aux codes à barres de l’ADN, il est possible d’effectuer des évaluations à grande échelle de l’impact des changements environnementaux sur la structure des écosystèmes. Cela permettra à l’humanité de produire suffisamment d’informations pour formuler des politiques qui protègent la biodiversité mondiale ", explique Filipe Costa. Bioscan promet de découvrir "des plantes, des animaux, des champignons, des algues et des organismes unicellulaires" à un "rythme sans précédent".

"Nous connaissons environ deux millions d’espèces, mais on estime qu’il y en a peut-être entre 10 et 20 millions, il y a un énorme travail à faire. C’est pourquoi nous espérons compiler des codes à barres d’ADN pour au moins les deux millions d’espèces officiellement reconnues d’ici 2026, révélant ainsi de nombreuses nouvelles espèces en cours de route ", ajoute Costa.

Bioscan a été lancé le 16 juin 2019 à Trondheim, en Norvège - il impliquera plus d’un millier de chercheurs de 31 pays et sera financé à hauteur de 180 millions d’euros pour les sept prochaines années. Le projet est géré par l’International Barcode of Life (iBOL), qui se présente comme le plus grand consortium pour la biodiversité. L’initiative est dirigée par le chercheur Paul Hebert, de l’Université de Guelph (Canada), qui a présenté en 2010 une proposition d’inventaire de la biodiversité basée sur l’ADN qui, en cinq ans, a généré les "codes-barres" d’un demi-million d’espèces.

Source : « Investigador português procura “código de barras” das espécies », PUBLICO [en ligne], 16 Juin 2019.

Disponible sur : https://www.publico.pt/2019/06/16/ciencia/noticia/investigador-portugues-procura-codigo-barras-especies-1876590

Rédacteur : Etienne RAISON, Chargé de Coopération Scientifique et Universitaire à l’Institut Français du Portugal
etienne.raison[at]ifp-lisboa.com