Etude de micro-plastiques marins : collaboration entre le navigateur du Vendée Globe Kojiro Shiraishi et des chercheurs japonais

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Japon | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
25 février 2021

Une campagne de prélèvements marins a été menée par le skipper japonais Kojiro Shiraishi dans le but de déterminer l’abondance et les caractéristiques des micro-plastiques dans des zones jusqu’alors peu explorées.

Le navigateur japonais Kojiro Shiraishi est devenu le 11 février 2021 le premier asiatique à boucler la célèbre course en solitaire du Vendée Globe, après 94 jours, 21 heures, 32 minutes et 56 secondes en mer [1].

Le skipper a profité de cette deuxième participation pour établir une collaboration avec l’Agence japonaise pour les sciences et les technologies marines et terrestres (JAMSTEC) et mener une campagne scientifique de prélèvements en mer par filtration d’eaux de surface au cours de son tour du monde [2]. Initialement installé au niveau de l’équipement de désalinisation de l’eau de mer du bateau, la filtration a finalement été effectuée manuellement par le skipper suite à des problèmes techniques. Au total, 6 filtres d’un maillage de 300 µm vont être remis par le navigateur à la JAMSTEC.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de recherches portant sur les micro-plastiques marins menées par l’institut Research Institute for Global Change et le centre Marine Biodiversity and Environmental Assessment Research Center de la JAMSTEC. Le directeur de ce centre, Dr Fujikura, souhaite examiner ces prélèvements dans le but de déterminer l’abondance des micro-plastiques - particules dont la taille est inférieure à 5 mm et issues de la fragmentation de plus gros déchets plastiques - mais également d’en déterminer la taille, la forme et la composition. Ces études s’inscrivent également dans le cadre de projets de recherche financés par le ministère de l’éducation, de la science, du sport et de la culture (MEXT) visant à promouvoir le développement de technologies d’observation et de mesure océanographiques innovantes et dont la JAMSTEC assure la coordination [3].

De telles collaborations entre scientifiques et sportifs de haut niveau sont également portées dans le cadre de la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO. Ainsi, une dizaine de skippers ont embarqué, lors de cette édition 2021 du Vendée Globe, des instruments scientifiques d’observation dont des balises GPS permettant d’effectuer en mer des mesures de salinité, de température, de pH et du taux de CO2 [4].

Dans un entretien vidéo [5] avec la chercheuse française de la JAMSTEC Dr Laurie Charrieau en septembre dernier, Kojiro Shiraishi précisait que cette collaboration vise également à alerter le grand public sur la pollution plastique des milieux marins. En effet, l’agence nationale australienne pour la recherche CSIRO estimait il y a quelque mois que les fonds marins étaient jonchés de plus de 14 millions de tonnes de micro-plastiques. Ces polluants sont ingérés par les organismes marins, bouleversant leur métabolisme et déséquilibrant ainsi l’ensemble de la chaîne alimentaire, jusqu’à impacter la santé humaine.

Sources :

[1] Kojiro Shiraishi, Vendée Globe, https://www.vendeeglobe.org/fr/skippers/119/kojiro-shiraishi
[2] JAMSTEC, https://www.jamstec.go.jp/vg2020/ (japonais seulement)
[3] https://www.mext.go.jp/b_menu/shingi/gijyutu/gijyutu5/siryo/__icsFiles/afieldfile/2018/09/14/1409210_002.pdf (japonais seulement)
[4] Quand les sciences prennent le large, https://fr.unesco.org/news/quand-sciences-prennent-large
[5] Kōjirō Shiraishi : Un projet scientifique pendant la course à la voile du Vendée Globe, https://www.youtube.com/watch?v=bwCOFIDpshM&feature=youtu.be

Rédactrice : Hélène Le Brun, chargée de mission du pôle Santé, Environnement et Vie au sein du Service pour la Science et la Technologie de l’Ambassade de France au Japon.
helene.le-brun -at- diplomatie.gouv.fr