Vers une thérapie de la maladie d’Alzheimer ?

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
7 octobre 2021

Des chercheurs de l’Université de Tel Aviv viennent de mettre en évidence une méthode qui serait capable d’inverser les précurseurs de la maladie d’Alzheimer et d’éviter sa progression.

D’après le World Alzheimer Report 2015, près de 35 millions de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer dans le monde. Cette maladie affecte les fonctions cognitives – telles que la mémoire, le langage, le raisonnement et l’apprentissage – et conduit in fine à une perte d’autonomie. Alors que certains traitements permettent de réduire les symptômes et la progression de la maladie, il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de prévenir ou de soigner la maladie d’Alzheimer. Si jusqu’alors les dépôts d’amyloïdes, protéines non solubles, dans les parois des vaisseaux sanguins du cerveau étaient considérés comme les principaux responsables de la maladie d’Alzheimer, la cause majeure désormais mise en avant serait les lésions vasculaires.

Dans une étude publiée dans la revue Aging, des chercheurs de l’Université de Tel Aviv, dirigés par le Professeur Efrati, se sont intéressés aux effets de l’oxygénothérapie hyperbare (OHB) sur la maladie d’Alzheimer. L’OHB est une modalité d’administration de l’oxygène par voie respiratoire à une pression supérieure à la pression atmosphérique. Les patients respirent un air composé à 100% d’oxygène dans des chambres spéciales à haute pression atmosphérique. Souvent utilisée pour traiter les intoxications au monoxyde de carbone, l’OHB a récemment montré des effets positifs pour réparer les lésions des tissus du cerveau et relancer la croissance des vaisseaux sanguins et des cellules nerveuses du cerveau.

La première étape de cette étude, qui consistait à exposer à l’OHB des souris génétiquement modifiées, a permis de démontrer que le protocole thérapeutique défini améliorait la fonction vasculaire et réduisait le dépôt de nouvelles plaques amyloïdes sur les cellules cérébrales. L’étude s’est poursuivie par un essai clinique sur un groupe d’individus de plus de 65 ans présentant un déclin cognitif. Après une thérapie comprenant une série de 60 traitements d’OHB dans des chambres hyperbares durant 90 jours, les scientifiques ont pu observer une amélioration significative de la mémoire, de l’attention et de la fonction vasculaire chez ces patients.

Ces résultats constituent une étape importante vers le développement de nouvelles approches thérapeutiques dans la maladie d’Alzheimer, qui permettront de cibler directement les processus biologiques responsables du développement de cette maladie.

Auteur : Auriane Djian, chargée de mission scientifique au sein du Service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français de Tel Aviv.

Source : https://english.tau.ac.il/news/preventing_Alzheimer
En savoir plus : https://www.aging-us.com/article/203485