Vers des médicaments permettant de lutter contre l’obésité ?

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
6 mai 2021

Dans une étude publiée dans Science en avril 2021, des chercheurs de l’Institut Weizmann ont mis en évidence le mécanisme d’action du récepteur MC4, récepteur impliqué dans la régulation de la satiété. Cette recherche devrait ouvrir la voie vers le développement de nouveaux médicaments pour lutter contre l’obésité.

Le récepteur mélanocortine (MC4), situé dans le cerveau, est connu pour son rôle dans la régulation de la faim et a été surnommé à ce titre « interrupteur de la faim ». En effet, le récepteur MC4 est activé la majorité du temps et envoie alors des signaux de satiété au cerveau. Lorsque l’organisme a besoin d’énergie, il sécrète une hormone qui inactive le récepteur MC4, déclenchant ainsi le signal de faim. Le récepteur reste inactif jusqu’à la fin du repas, où une nouvelle hormone est produite afin de le réactiver. Aussi, le récepteur MC4 semble constituer une cible particulièrement intéressante pour le développement de médicaments, à l’image du setmelanotide (vendu sous la marque Imcivree) qui a été approuvé par la FDA en novembre 2020 pour le traitement de l’obésité.

En avril 2021, l’Institut Weizmann a publié dans Science une étude sur le mécanisme d’action du récepteur MC4, réalisée en collaboration avec l’Université hébraïque de Jérusalem et l’Université Queen Mary de Londres. Cette recherche consistait à construire un modèle 3D du récepteur afin d’étudier son fonctionnement. Aussi, ces travaux ont permis de mettre en évidence que le setmelanotide activait le récepteur MC4 en ciblant directement le commutateur moléculaire signalant la satiété. Les chercheurs ont également découvert que ce traitement conduisait à des changements structurels au sein du récepteur, susceptibles de stimuler les signaux de satiété dans l’organisme.

Cette étude devrait soutenir le développement de nouveaux médicaments indiqués dans le traitement de l’obésité qui cibleront spécifiquement le récepteur MC4 et limiteront les effets secondaires qui pourraient survenir lors d’interactions avec d’autres récepteurs.

Auteur : Auriane Djian, chargée de mission scientifique au sein du Service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français d’Israël.

Source :

En savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33858992/