Une nouvelle méthode de synthèse protéique développée au Technion

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
6 mai 2021

Une équipe de la faculté de chimie Schulich du Technion, dirigée par le professeur Ashraf Brik, vient de développer une nouvelle stratégie de synthèse protéique qui devrait avoir d’importantes répercussions sur le plan médical.

Après six décennies de recherche internationale sur la synthèse protéique, des chercheurs de la faculté de chimie Schulich du Technion viennent de réaliser une avancée scientifique capitale en développant une méthode inédite de synthèse peptidique.

Une protéine est une chaîne d’acides aminés capable de se replier sur elle-même. Si la construction de la chaîne d’acides aminés est à ce jour bien maitrisée, le bon repliement de la protéine reste un enjeu majeur depuis plusieurs décennies, et dépend en partie des liaisons disulfures formées entre deux cystéines. Ainsi, si la chaîne d’acides aminés contient plus de deux cystéines, la formation aléatoire de liaisons disulfures entre elles peut conduire au mauvais repliement de la protéine. Jusqu’à présent, les scientifiques n’étaient pas en mesure d’agir sur le repliement protéique et ne pouvaient donc intervenir qu’à l’issue de ce processus en conservant uniquement les protéines correctement repliées.

L’équipe du Professeur Brik au Technion est parvenue à mettre au point une nouvelle méthodologie permettant de n’exposer simultanément que deux cystéines et ainsi d’assurer la formation de la liaison disulfure souhaitée. En utilisant cette nouvelle méthode, les scientifiques ont pu synthétiser des peptides correctement repliés, tels que la plectasine, un peptide aux résultats antibiotiques prometteurs contre les bactéries multirésistantes, et le linaclotide, un médicament prescrit pour traiter le syndrome du côlon irritable.

Aussi, cette étude publiée dans Nature met en évidence l’intérêt thérapeutique majeur de cette nouvelle méthode de synthèse protéique, notamment dans le cadre du développement de molécules pharmacologiques pour traiter le cancer, le diabète ou encore les maladies intestinales.

Auteur : Auriane Djian, chargée de mission scientifique au sein du Service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français d’Israël.

En savoir plus : https://www.nature.com/articles/s41467-021-21209-0