COVID-19 : une stratégie de confinement alternative

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Israël

Actualité
Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
22 mai 2020

Une équipe de chercheurs de l’Université Bar-Ilan a simulé l’impact d’une forme de confinement alternative sur la propagation du COVID-19. Si des modélisations supplémentaires sont nécessaires, leur modèle pourrait permettre le maintien d’une activité économique tout en gardant confinés les sujets malades.

La pandémie COVID-19 a fondamentalement affecté les activités des populations humaines autour du globe. Endiguer une épidémie comme celle du COVID-19 est cruciale car sa capacité de mutation est inconnue et pourrait mener à des formes plus agressives à l’avenir. Toutefois une telle entreprise s’avère difficile, d’autant plus que les malades du COVID-19 sont capables de transmettre le virus avant même de montrer le moindre signe de maladie. Aussi, le confinement de la population civile a été largement adopté comme réponse à la pandémie dans de nombreux pays à travers le monde.

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Cas actifs de COVID-19 dans le monde (22 mai 2020). Source : COVID-19 Dashboard by the Center for Systems Science and Engineering (CSSE), Johns Hopkins University (JHU).

Ce choix ne se veut pas sans conséquences. Le taux de chômage en Israël a augmenté de 4% pour atteindre 25% de demandeurs d’emploi en mars 2020. Le cas de la station balnéaire d’Eilat, dont l’économie repose essentiellement sur le tourisme, est catastrophique avec un taux de chômage de près de 69,3%.

Face à la détresse des populations les plus vulnérables, des chercheurs de l’Université Bar-Ilan, sous la direction du mathématicien Pr. Baruch Barzel, ont mis au point une stratégie de confinement alternative susceptible de mitiger les effets économiques de la pandémie. Ils proposent notamment de confiner la moitié des habitants une semaine sur deux, à condition d’observer les règles de distanciation sociale de base (ports de masques, absence de contacts physiques etc.), à l ‘exception des travailleurs essentiels qui garderaient une activité normale. En parallèle, toute personne à risque ou présentant des symptômes entrerait en confinement strict pour deux semaines. Suivant ce principe, les porteurs sains seraient par défaut confinés une semaine sur deux, diminuant la probabilité de transmission sans pour autant paralyser l’économie.

Si les premiers résultats de cette étude se veulent encourageants, l’équipe du Pr. Barzel continue ses travaux et espère améliorer leur modèle. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont manifesté un intérêt pour cette stratégie, qui pourrait être mise en place notamment dans l’éventualité d’une deuxième vague infectieuse.

Sources :

Rédactrice : Camille Bordes, doctorante de la Faculté de Sciences de la Vie, Université Bar-Ilan.