Kenya - Déclaration de haut niveau de la France et du Kenya sur le renforcement des ambitions climatiques (6 avril 2024)

Partager

Les ministres sont convenus de renforcer la coopération bilatérale entre la France et le Kenya sur le climat et ont rappelé l’importance de prendre des mesures concrètes au cours de cette décennie critique pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, soulignant à ce titre que l’année 2025 en marquera le 10e anniversaire. Ils ont reconnu le rôle moteur que leurs deux pays jouent dans cette entreprise.

Les ministres ont rappelé l’objectif consistant à limiter l’élévation de la température moyenne de la planète à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, reconnaissant que cela réduirait considérablement les risques liés aux changements climatiques et leurs effets. Ils ont en outre appelé à une intensification des efforts visant à garder cet objectif de 1,5 °C à portée de main, et ils ont encouragé l’ensemble des Parties à revoir leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) et à en présenter de nouvelles, plus ambitieuses, avant février 2025, comme le prévoient l’Accord de Paris et les conclusions du premier bilan mondial.

À cet égard, ils ont exprimé leur intention de redoubler d’efforts afin d’obtenir des résultats tangibles lors de la COP29 et de la COP30.

Les ministres ont souligné l’urgence de mettre en œuvre de manière effective, concrète et rapide le Consensus des Émirats arabes unis, notamment en ce qui concerne une transition juste et équitable vers une sortie des combustibles fossiles, et ils ont appelé à l’adoption d’un calendrier précis, dont la première étape serait l’abandon progressif du charbon. Rappelant le niveau élevé de décarbonation de leurs bouquets électriques respectifs, ils ont appelé à poursuivre le déploiement de technologies décarbonées et ont souligné la nécessité d’une transition juste qui ne laisse personne de côté. Ils ont ainsi exprimé leur soutien à l’Engagement mondial en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique lancé lors de la COP28, en reconnaissant le rôle majeur que jouent les technologies à émissions nulles ou faibles et l’efficacité énergétique dans la réalisation des objectifs de développement durable, en assurant notamment la croissance économique, la création d’emplois, le développement industriel vert et l’amélioration des conditions de vie et des moyens de subsistance. Ils ont appelé à renforcer l’accès aux sources d’énergie durables et salué « l’Initiative d’industrialisation verte de l’Afrique » et la transition lancées par le Kenya.

Les ministres se sont prononcés en faveur de l’adoption, avant la fin de l’année 2024, d’un traité international juridiquement contraignant, ambitieux et efficace pour mettre fin à la pollution plastique, notamment de l’environnement marin, qui tiendrait compte de l’intégralité du cycle de vie des plastiques et de la pollution plastique dans toutes ses dimensions, y compris celle liée aux matières plastiques polymères primaires et aux produits chimiques associés.

Les ministres ont souligné la nécessité de continuer à préserver, à protéger et à restaurer les écosystèmes vitaux, notamment les forêts et autres terres boisées ainsi que les zones humides, telles que les tourbières, les mangroves et les océans, qui constituent les principaux puits de carbone et réservoirs de biodiversité naturels. À cette fin, les ministres sont résolus à travailler de concert à la protection de 30 % des écosystèmes terrestres et marins, tant sur le plan bilatéral que multilatéral, conformément au Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal convenu lors de la 15e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique et grâce à la conclusion et à la mise en œuvre de programmes nationaux. Ils ont appelé à la mise en place de normes et de marchés du carbone à haut niveau d’intégrité, afin d’accroître les flux financiers indispensables au climat et à la biodiversité, tout en favorisant le développement durable. Ils ont en outre appelé à atteindre les plus hauts niveaux d’ambition en matière de protection des océans lors de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’océan, qui aura lieu à Nice en juin 2025.

Les ministres ont reconnu les problématiques urgentes et les besoins importants auxquels sont confrontés les pays les plus vulnérables. Ils ont souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des mesures d’adaptation sur le terrain, afin de réduire la vulnérabilité de nos sociétés.

Les ministres ont souligné qu’il est urgent d’accroître considérablement les moyens de financement de l’action climatique à l’échelle mondiale. Tout en notant que l’objectif visant à mobiliser 100 milliards de dollars a été atteint en 2022, comme l’a indiqué l’OCDE, ils ont appelé l’ensemble des pays en mesure de le faire à accroître leur niveau de financement de l’action climatique, notamment en favorisant les contributions financières provenant du secteur privé et les sources innovantes de financement.

À cet égard, ils ont appelé à la mise en œuvre de la Déclaration de Nairobi et du Pacte de Paris pour les peuples et la planète. Reconnaissant qu’il importe de mobiliser des ressources financières supplémentaires provenant de différentes sources, ils ont appelé l’ensemble des pays à se joindre à la Taskforce sur la fiscalité internationale pour le développement et l’action climatique lancée par la France, le Kenya et la Barbade, et à l’Examen des questions liées à la dette, à la nature et au climat par des experts, lancé par la Colombie, la France, l’Allemagne et le Kenya.

Informations complémentaires