La NSFC, un des principaux financeurs de la recherche fondamentale en Chine

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Chine | Politiques de recherche, technologiques et universitaires
21 août 2019

La National Natural Science Foundation of China (NSFC) a annoncé un financement de projets de recherche à hauteur de 21,03 milliards de yuans (2.7Mds d’euros) pour l’année 2019.

Le financement concernerait le chiffre colossal de 42000 projets de recherche fondamentale, avec vraisemblablement néanmoins une bonne partie de projets mineurs. Ces projets font suite à un appel à projet lancé en début d’année et qui a fait l’objet selon la NSFC de 240.000 dépôts de dossiers, soit un taux de sélection de l’ordre de 17%.

La part de la dépense R&D consacrée à la recherche fondamentale en augmentation en Chine, mais encore faible au regard de celle consacrée les pays de l’OCDE.

La NSFC est l’un des principaux organismes de financement de la recherche fondamentale en Chine. Elle était auparavant directement rattachée au conseil des affaires d’Etat, et a été placée sous la tutelle du Ministère de la Science et de la Technologie (le MOST) en Mars 2018 suite à une réforme du financement de la recherche en Chine. La NSFC tient depuis sa création en 1986 un rôle important dans le financement de la recherche fondamentale dans le pays ; une position qui se confirme aujourd’hui à l’heure où le pays cherche à accroître la part de la dépense nationale de R&D consacrée à ce type de recherche.

Le financement des projets annoncés correspond selon la NSFC à 72,5% de son plan de financement pour l’édition 2019, de l’ordre donc de 3.7 Mds d’euros (l’organisme indique un budget de 31.1Mds de yuans sur son site internet pour 2019, soit 4 Mds d’euros). Ce chiffre est en légère augmentation par rapport aux années précédentes. Il correspond à environ 25% de la dépense totale de la recherche fondamentale en Chine, estimée à 97.5 Mds de yuans pour l’année 2017 par le Bureau national des statistiques chinois, soit 12.5 Mds d’euros.

La dépense consacrée à la recherche fondamentale en Chine est bien sûr conséquente, mais représente seulement 5.5% de la dépense globale de R&D (chiffre de 2017), quand les pays de l’OCDE y consacrent 10 à 30% de leur budget R&D (environ 25% pour la France). L’objectif fixé dans le cadre du 13ème plan quinquennal 2016-2020 est d’atteindre 10% du budget de la R&D pour la recherche fondamentale à l’horizon 2020.

Les projets sélectionnés entrent dans le cadre de dix programmes de financements de la NSFC (programme « projets clés », programme jeunes talents, programmes internationaux, destinés aux grandes infrastructures de recherche, …), essentiellement à destination des structures de recherche publiques, à savoir des universités ou des instituts de recherche. Les grandes infrastructures de recherche, tel que le collisionneur électron-positron à Pékin, ou encore le High Energy Photon Sources (HEPS) en construction près de Pékin, font l’objet de financements plus conséquents. La NSFC annonce que 82 grands projets ont été sélectionnés dans le cadre de cet appel à projet, pour un montant de 584 millions de yuans (74.6 millions d’euros).

Un organisme réputé pour des critères d’attribution des financements proches des standards internationaux.

La NSFC est inspirée depuis sa création par le modèle de la National Science Foundation américaine (NSF), avec des procédures et des critères d’évaluation très proches dans leur principe des standards internationaux. La NSFC procède à la publication d’appels à propositions ouverts et à une évaluation scientifique par des pairs, avec plusieurs relecteurs. L’organisme faisait jusqu’à présent figure de modèle dans le paysage scientifique chinois, où l’attribution des financements et les critères d’évaluation des projets n’étaient pas toujours très clairs. L’objet de la réforme des financements du MOST mise en place ces derrières années vise justement à améliorer les processus d’accès aux financements. Dans son annonce de cette semaine, la NSFC souligne la rigueur appliquée lors du processus de sélection, et pointe par ailleurs la nécessité d’accorder davantage d’autonomie aux équipes de recherche dans la gestion des fonds accordés, à savoir d’alléger les « processus de contrôle » lors de la réalisation du projet. Cet aspect correspond aussi plus largement à l’esprit de la réforme du financement de la recherche en Chine.

Source : http://www.nsfc.gov.cn/publish/portal0/tab434/info76218.htm

Rédaction :
Sylvain Pasquier, chargé de mission au service pour la science et la technologie de l’ambassade de France à Pékin, sylvain.pasquier[at]diplomatie.gouv.fr