Le port de Vancouver expérimente une initiative de protection des orques face aux pollutions sonores aquatiques

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Canada

Brève
Canada | Politiques de recherche, technologiques et universitaires
20 juillet 2018

Suite à un premier projet-pilote volontaire réalisé à l’été 2017 démontrant que la réduction de la vitesse des navires est une façon efficace de réduire à la source le bruit sous-marin, le port de Vancouver lance une nouvelle initiative de réduction des bruits sous-marins dans le détroit de Haro dans le but de protéger les 76 derniers épaulards résidents du sud vivants dans cette région. Cette population d’épaulards est listée comme espèce en voie de disparition dans la ‘’loi des espèces en péril’’ du Canada ainsi que dans le ‘’Endangered Species Act’’ aux Etats-Unis.

Les responsables du programme ‘’Amélioration des habitats de cétacés et de leur observation’’ (ECHO, Enhancing Cetacean Habitat and Observation ) de l’Administration portuaire Vancouver-Fraser, en collaboration avec le gouvernement du Canada, ont élaboré un projet-pilote visant à ralentir les navires dans le détroit de Haro. Le détroit de Haro, lieu de vie et d’alimentation des épaulards résidents du sud, se situe entre l’île de Vancouver et les côtes américaines.

Cette initiative du Port de Vancouver vise à mieux comprendre et gérer l’impact des activités de transport maritime sur les populations locales de cétacés, le long de la côte sud de la Colombie-Britannique.

Le programme ECHO, lancé en novembre 2014, a reçu le soutien de scientifiques, des industries du transport maritime, d’associations de protection de l’environnement, des Premières nations et d’organismes gouvernementaux. Le système de surveillance des bruits sous-marins, développé par JASCO Applied Sciences (entreprise canadienne spécialisée en acoustique sous-marine) en collaboration avec ONC (Oceans Network Canada), consiste d’une station d’écoute sous-marine équipée d’hydrophones et d’enregistreurs acoustiques, qui mesurent les niveaux d’émissions sonores sous-marines des navires. Cette station d’écoute a enregistré plus de 3100 navires entre 2015 et 2017. Il s’agit de la plus grande étude au monde dans ce domaine, et les résultats montrent que ces perturbations sonores pourraient gêner la chasse, la navigation et la communication des cétacés.

Suite à cette étude, un projet-pilote volontaire de ralentissement des navires a été mis en place en deux phases, à l’été 2017 et de Juillet à Octobre 2018. Cinquante-quatre organisations [1] ont d’ores et déjà confirmé leur intention de participer à la seconde phase du projet de réduction des bruits sous-marins.

Le programme ECHO surveillera les niveaux sonores sous-marins avant, pendant et après cette période grâce à un hydrophone. L’observation de la présence des épaulards résidents du sud, quant à elle, sera effectuée par ce même hydrophone et doublée d’une observation humaine.

L’objectif à long terme du programme ECHO est de développer des mesures qui conduiront à une réduction quantifiable des menaces potentielles liées aux activités de transport maritime pour les cétacés.

Références :
[1] Liste des 54 organisations.

Rédacteurs :
Anthony LAHAYE – Assistant de l’Attaché de Coopération Scientifique et Universitaire à Vancouver ; Fabien AGENES – Attaché de Coopération Scientifique et Universitaire - science.attache.vancouver chez gmail.com