Le gouvernement canadien lance le programme « Dimensions », pour favoriser l’équité, la diversité et l’inclusion dans le milieu de la recherche.

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Brève
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7 juin 2019

Le gouvernement fédéral canadien a annoncé le 9 mai 2019 le lancement d’un programme pilote, d’une charte et de subventions destinées aux établissements d’enseignement supérieur pour améliorer la représentativité des groupes minoritaires ou discriminés (notamment femmes, peuples autochtones, et minorités raciales).

Le Canada, tant au niveau fédéral que provincial, accorde une grande importance à la lutte contre les inégalités raciales, liées au genre ou à l’orientation sexuelle. La dernière initiative en date a été lancée ce 9 mai 2019 par la ministre des Sciences et des Sports Kristy Duncan, avec le programme Dimensions : équité, diversité et inclusion (EDI) Canada, qui vise à promouvoir l’excellence en recherche, l’innovation et la créativité dans le milieu de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans et entre toutes les disciplines, en favorisant l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI). Ce programme entend reprendre le format de l’initiative Athena SWAN (Scientific Women’s Academic Network), lancée en 2005 au Royaume-Uni par le UK Equality Challenge Unit, destiné à favoriser l’égalité femmes-hommes dans le milieu de la recherche en Europe.

Le programme Dimensions comprend également la charte éponyme, que les établissements post-secondaires sont invités à signer pour témoigner de leurs engagements envers les principes EDI. L’ensemble des mesures et des engagements de Dimensions se veut le reflet des enjeux spécifiques au contexte canadien, et « vise à faire disparaitre les obstacles systémiques, notamment ceux qui touchent l’ensemble des groupes sous-représentés et discriminés », c’est-à-dire les femmes, mais aussi les peuples autochtones, les personnes en situations de handicap, les minorités visibles et les membres de la communauté LGBTQ2+ (1).
De fait, de nombreuses universités ont déjà mis en place des comités ou conseils destinés à favoriser l’égalité et l’équité au sein de leurs établissements, et cette charte réaffirme leur engagement avec une reconnaissance et une harmonisation des objectifs et pratiques au niveau fédéral.
Ces mesures ainsi que la charte ont été réalisés suite à une consultation fédérale tenue entre août 2018 et avril 2019, durant laquelle des chercheurs et dirigeants des universités, des membres des groupes sous-représentés, ainsi que des représentants du gouvernement et d’ONG ont fait part de leurs observations et de leurs besoins. Ce programme se veut global et interdisciplinaire, et est appuyé par trois organismes de financement de la recherche : le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG, en anglais NSERC), les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC, en anglais CIHR) et le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH, en anglais SSHRC).
« Le programme Dimensions que nous lançons aujourd’hui, assorti des nouvelles subventions et d’une solide charte, aidera à éliminer les obstacles systémiques et permettra, à tous et à toutes, de jouir de chances, d’un traitement et d’une reconnaissance équitables. Ce sont des mesures essentielles et transformatrices pour les établissements post-secondaires canadiens. Nous savons que lorsque nous tenons compte de divers points de vue, nous contribuons à renforcer la santé, l’environnement, les collectivités et l’économie de notre pays. » a déclaré l’honorable Kirsty Duncan, ministre des Sciences et des Sports.

Enfin, la ministre Kristy Duncan a annoncé le versement de 5,3 millions de dollars de subvention à destination de petites universités et collèges, afin de les aider à mettre en place les mesures inclusives liées au programme. Dans l’Ouest Canadien, de nombreuses universités sont déjà signataires de la charte : University of the Fraser Valley, University of Northern British Columbia, University of British Columbia, University of Alberta, University of Regina et le centre de recherche Triumf. 15 établissements d’enseignement et de recherche canadiens ont reçu les fonds gouvernementaux, notamment la Vancouver Island University en Colombie Britannique.

(1). Le sigle LGBTQ2+ est celui qui est utilisé par le Programme des chaires de recherche du Canada. Il désigne les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer et bispirituelles. Le signe + indique qu’il y a d’autres identités et que la langue continue d’évoluer.

Sources :

Rédactrice : Louise Hauchard, Stagiaire au Service de Coopération Scientifique et Universitaire du Consulat Général de France à Vancouver