Un tatouage éphémère pour faire avancer la médicine : le projet d’une doctorante de l’Université technique de Graz

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Autriche | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie | Science de la matière : matériaux, physique, chimie, optique | Médecine individualisée
17 décembre 2019

L’Université technique de Graz (TU Graz) développe des électrodes d’une grande finesse semblables aux tatouages éphémères pour enfants pour enregistrer les signaux corporels contenus dans la sueur. Ces tatouages constituent des capteurs très utiles pour suivre les fonctions corporelles de patients pendant plusieurs jours.

Les tatouages éphémères, jeu populaire auprès des enfants car ils sont simples d’utilisation et ils disparaissent après quelques jours, sont une technologie qui trouve également des applications dans le domaine médical. Une technologie développée par l’Université technique de Graz consiste à imprimer sur un papier semblable à celui des tatouages éphémères, des électrodes et circuits conducteurs électriques capables d’assurer le suivi de plusieurs fonctions corporelles. L’idée de capteurs placés sur la peau est déjà très utilisée en médecine, puisque notre sueur est un important vecteur d’information sur notre santé. Il existe déjà par exemple des sparadraps capables de mesurer le taux de glucose dans le sang pour les diabétiques.

L’utilisation du matériel de fabrication des tatouages éphémères est une méthode ingénieuse car très adaptée à ce procédé dans la mesure où ces tatouages résistent à l’eau et ne se déchirent pas. Un autre avantage de cette méthode réside dans sa simplicité d’application sur la peau et son faible coût de production.

Dans le cadre de ses recherches à l’Université technique de Graz, Kathrin Unger, doctorante en science des matériaux à l’Institut de physique des solides, travaille sur un tatouage capable de mesurer le niveau pH de la peau. La peau est recouverte d’une fine pellicule légèrement acide qui nous protège des virus et bactéries. Le niveau de pH d’une peau saine est situé autour de 5,5. S’il s’en éloigne, c’est que ce film acide de la peau est endommagé, ce qui rendrait la peau plus vulnérable aux infections. Cela peut être le cas lors de réactions médicamenteuses ou allergiques (à des produits de beauté par exemple) ou encore de maladies. Cet outil est également particulièrement utile dans le suivi des patients en chimiothérapie pour détecter d’éventuels effets secondaires indésirables. La technologie mise au point par Kathrin Unger utilise une imprimante spécialisée qui conçoit des circuits conducteurs sur le papier à tatouage. Ces circuits sont ensuite recouverts d’une fine couche d’hydrogel réactif au pH.

Pour le développement de ce procédé, Kathrin Unger a été récompensée en novembre 2019 de la bourse L’Oréal Autriche « For Women in Science », d’une valeur de 25.000 euros. Kathrin Unger est l’une des quatre lauréates autrichiennes de cette bourse. Ont également été récompensées : Johanna Gassler (Institut de biotechnologie moléculaire de l’Université de Vienne), Anela Lolic (Institut de géométrie et de mathématique discrètes de l’Université technique de Vienne) et Vedrana Šlipogor (Département de biologie cognitive de l’Université de Vienne).

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Marie Belland, marie.belland[at]diplomatie.gouv.fr - https://at.ambafrance.org/