La science en Australie : agriculture

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Australie | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement | Agronomie et alimentation
7 avril 2021

Révolution - Un complément alimentaire à base d’algue permet de réduire les émissions de méthane des vaches de plus de 80%

Appelé FutureFeed, ce produit se base sur une algue, l’Asparagopsis. Il a été développé par le CSIRO, James Cook University et le Meat and Livestock Association, qui en détiennent la propriété intellectuelle et ont levés plus de 13 millions $AU de fonds pour permettre sa commercialisation (parmi eux, Woolworths et le groupe d’agrifood Harvest Road). Le CSIRO estime que les émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’élevage pourraient être réduites de 120 Mt/an si 10 % des parcs de bétail employaient cette solution. Elle permet également de réduire la quantité de nourriture nécessaire à leur alimentation en diminuant le coût énergétique de la fabrication de méthane (20%).
Pour la production, une stratégie de centralisation a été choisie. L’entreprise tasmanienne SeaForest sera la première à commercialiser l’algue à échelle industrielle en Australie, ayant reçu 1 million $AU du gouvernement (Accelerating Commercialisation Grant). Elle prévoit au stade actuel de livrer 355 tonnes d’algues par an, sur la ferme mécanisée de 5,5 hectares de Triabunna (ancienne ferme de moules reconvertie au nord-est de Hobart). À terme, l’entreprise prévoit de lever environ 25 millions $AU supplémentaires et de faire passer la production à près de 3 000 tonnes par an. En juillet 2020, elle a signé un accord avec le géant laitier néo-zélandais Fonterra pour tester cette solution sur ses vaches et moutons. Deux autres sociétés font partie des pionniers, CH4 Global (US) pour des tests en Australie et en Nouvelle-Zélande et Australis, un pisciculteur basé au Vietnam.
Note : l’Accelerating Commercialisation Grant a également été décerné à Agscent (NSW) qui a mis au point un test d’haleine pouvant déterminer si une vache est gestante de façon "non invasive, efficace, précise et abordable". Lien.

Le CSIRO améliore la résistance du blé à la rouille grâce à une nouvelle technique génétique basée sur la technologie du « gene stacking »

L’avancée majeure consiste à "empiler" cinq gènes de résistance ensemble, plutôt que séparément, permettant d’empêcher une séparation lors de la transmission à la descendance. Extrêmement déclinable, si elle obtient les autorisations pour son utilisation cette technique pourrait permettre sur le long terme une diminution du recours à la chimie pour la protection des récoltes, et constituer une carte supplémentaire pour la sécurité alimentaire. Les résultats, publiés dans Nature Biotechnology, sont issus d’une collaboration internationale. Lien.

Utiliser les produits du recyclage des batteries pour l’agriculture

Envirostream Australia vient de publier des résultats encourageants concernant l’utilisation du zinc et du manganèse provenant de batteries recyclées comme engrais pour le blé. L’entreprise, basée à Melbourne, est la seule d’Australie à pouvoir recycler jusqu’à 95% des composants d’une large gamme de batterie. Crée en 2017, les processus utilisés sont le fruit d’une collaboration avec le groupe de recherche FPD (Fluid and Process Dynamics) de l’Université Technologique de Swinburne, soutenue par le programme Innovation Connections Grant du CSIRO. Ces progrès sont les bienvenus dans un contexte où seulement 2% des batteries sont recyclées en Australie, et les produits récupérés sont valorisés par d’autres pays.
Lien.