Les avancées du sommet du G20 de Bali (15 et 16 novembre 2022)

Partager

Les chefs d’Etats et de gouvernements du G20 se sont réunis les 15 et 16 novembre 2022 à Bali pour le Sommet du G20 sous présidence indonésienne. Le Président de la République, Emmanuel Macron, y participait, accompagné par la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Bruno Le Maire, et de la secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux Chrysoula Zacharopoulou.

Le G20 mobilisé pour répondre aux conséquences de la guerre en Ukraine

Dans un contexte de fortes tensions internationales, marqué par l’agression russe en Ukraine, le G20 a maintenu son unité tout en envoyant un message clair pour la paix.

Le G20 a également rappelé les impacts de la guerre en Ukraine sur l’économie mondiale et s’est engagé à faire face à l’insécurité alimentaire et énergétique, en l’absence du président de la fédération de Russie. Le G20 a envoyé un message clair en faveur d’une désescalade, la grande majorité des membres condamnant fermement l’agression russe et appelant au retrait des troupes du territoire de l’Ukraine. Tout en rappelant le caractère essentiellement économique du G20, les leaders ont affirmé leur attachement commun aux valeurs et principes du droit international tels que la Charte des Nations unies et leur ferme condamnation de tout usage ou menace d’usage d’armes nucléaires.

La France a également porté au G20 le sujet de la sécurité alimentaire, fortement impactée par les conséquences de la guerre de la Russie en Ukraine. Les leaders ont salué à ce titre les efforts de l’Union européenne qui ont permis, via les « corridors de solidarité », d’exporter près de 15 millions de tonnes de céréales hors d’Ukraine depuis le mois d’avril. Ces corridors représentent 60 % des volumes de céréales qui ont été sortis de la région. Ils ont également appelé à reconduire l’initiative de la mer noire pour les céréales (« Black Sea Grain Initiative ») négocié sous l’égide des Nations unies, dans un contexte où la Russie maintenait l’ambiguïté sur sa volonté de reconduire ce mécanisme, au risque d’une nouvelle remontée des prix céréaliers et d’une aggravation de l’insécurité alimentaire mondiale. La France a également obtenu un soutien clair du G20 afin d’accroître la transparence des marchés et éviter leur instrumentalisation, notamment à travers le renforcement du mécanisme du G20 AMIS (Systèmes d’information sur les marchés agricoles) qui avait été lancé sous la présidence française du G20 en 2011 et qui doit permettre des échanges d’informations sur les stocks et les flux agricoles, y compris les engrais.

Dans le prolongement de l’opération « Save Crops » lancée en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, la France a fait des progrès concrets avec l’annonce au Forum de Paris sur la Paix de la mobilisation de 7,5 millions d’euros afin d’accompagner l’opération du Programme alimentaire mondial. Cette opération va permettre d’acheminer des engrais russes de l’Europe vers l’Afrique. Pour renforcer cette dynamique, la France a organisé, en marge du Sommet, une réunion technique avec le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, les pays européens et l’Union africaine pour continuer d’avancer sur le développement de capacités africaines de production d’engrais et en particulier d’engrais durables.

Vers davantage de solidarité entre les Etats

La question de la solidarité vis-à-vis des Etats du Sud a également été au cœur de la discussion des chefs d’Etats et de gouvernement, dans un contexte où les efforts de reprise post-Covid des pays en développement sont rendus plus difficiles encore par les conséquences de la guerre en Ukraine. Initié par la France lors du Sommet de Paris sur le financement des économies africaines en mai 2021, le Sommet du 20 a réaffirmé l’octroi de 100 milliards de dollars aux pays les plus vulnérables. Cela est rendu possible par la réallocation par les pays développés de leurs droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI ou de mesures équivalentes. A ce stade, 81,6 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux ont déjà été réalloués. La France a défendu cette ambition en appelant les pays à réallouer au moins 20% de leur allocation de DTS, et d’aller jusqu’à 30% pour ceux qui le peuvent. Elle a également appelé à la mobilisation du G20 sur la question de la dette afin de renforcer le cadre commun du G20 pour le traitement celle-ci pour faciliter les restructurations, sur le modèle de l’accord historique conclu le 11 novembre 2022 entre le Club de Paris, les créanciers privés et les émergents, et en particulier la Chine sur la restructuration de la dette tchadienne. Le président de la République a enfin annoncé la tenue, en juin 2023, d’un Sommet qui permettra de délivrer un nouveau pacte financier global pour mieux épauler les partenaires émergents et en développement.

Le G20 de Bali a permis d’avancer en matière de climat et de biodiversité.

Le G20 a réaffirmé son engagement pour mettre en œuvre les accords de Paris en révisant les stratégies nationales (NDCs) et en visant la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle, pour permettre de maintenir le réchauffement climatique sous le seuil d’ 1,5°C. Pour la première fois, le G20 a également pris un engagement clair sur la sortie progressive du charbon, en écho à l’accord trouvé lors de la COP26 de Glasgow sur le sujet. Le Sommet de Bali a également permis de lancer un partenariat pour une transition énergétique juste avec l’Indonésie, sur le modèle initié avec l’Afrique du Sud, et qui permettra de mobiliser 20 milliards de dollars sur 3 à 5 ans afin de rehausser l’ambition indonésienne en matière de sortie du charbon et de développement des énergies renouvelables, l’Indonésie s’engageant notamment à atteindre un pic d’émissions du secteur électrique d’ici à 2030.

Le Sommet de Bali a enfin permis de concrétiser les efforts du G20 en matière de santé mondiale et de lutte contre les pandémies.

Ce Sommet a été l’occasion du lancement du Fonds pour la préparation et la réponse aux pandémies, auquel la France contribuera à hauteur de 50 millions de dollars. Le G20 a aussi reconnu l’importance des plateformes de transferts de technologies pour les vaccins à ARN messager, que la France a fortement soutenu, notamment en Afrique du Sud.

Plus d’informations :

mis à jour : novembre 2022