Diplomatie économique - Extrait du point de presse (8 juin 2021)

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Q : Lors de l’examen en commission d’un rapport sénatorial sur le réseau des services économiques à l’étranger, le sénateur (LR) des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi, ancien ambassadeur auprès de l’OCDE, a notamment déclaré : « Plus le temps passe et moins la présence diplomatique a de sens. Les chefs d’État ou les ministres se téléphonent directement. Il faudra un jour se demander s’il n’est pas nécessaire de créer un corps d’ambassadeurs formés sur le modèle Bercy, ceux-ci étant ensuite envoyés dans les postes les plus intéressants économiquement pour la France. Il est absurde de nommer des ambassadeurs n’ayant aucune formation économique dans des grands pays avec lesquels nous avons des liens importants ». Quelle réaction suscitent ces déclarations au Quai d’Orsay ?

R  : Le rapport que vous citez est en cours d’examen au sein du Ministère.

La mission de nos ambassadeurs et de nos ambassadrices est multiple et diverse. Représentant la France dans leur pays de résidence ou auprès d’Organisations internationales, ils promeuvent nos intérêts et nos valeurs, participent de la résolution des crises régionales et mondiales, déploient à travers la richesse de leurs analyses et de leurs contacts, une diplomatie d’influence dans les domaines aussi bien économique, culturel que de sécurité. Ils veillent à la protection des intérêts français et de nos ressortissants à l’étranger. Ils assurent, à ce titre, la coordination de l’ensemble des services placés sous leur autorité, dont les services économiques.

La diplomatie économique est consubstantielle à l’action diplomatique et consulaire depuis son origine, comme en témoigne aujourd’hui encore l’action de nos consules générales et consuls généraux au plus près du terrain partout dans le monde. Nos ambassadrices et ambassadeurs consacrent plus du tiers de leur temps à la promotion des intérêts économiques de la France, avec l’appui de la direction de la diplomatie économique et des opérateurs comme Business France et Atout France. La direction chargée des affaires économiques a été créée au ministère des affaires étrangères dès 1923. Le ministère est compétent en matière de commerce extérieur et de tourisme ; le tourisme à lui seul représente plus de 8% du PIB français, 2 millions d’emplois et 300 000 entreprises.

La diplomatie économique est une priorité réaffirmée par le Gouvernement et incarnée par Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, par Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre, chargé du commerce extérieur et de l’attractivité et par Jean-Baptiste Lemoyne secrétaire d’État chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie.

La diplomatie économique française poursuit plusieurs objectifs :

  • soutenir nos entreprises sur les marchés extérieurs ;
  • attirer vers notre pays des investissements étrangers créateurs d’emplois ;
  • adapter le cadre de régulation européen et international dans le sens de nos intérêts économiques.

Depuis 2012, l’effort du ministère en matière de diplomatie économique s’est renforcé ; les ambassadeurs se sont entourés de conseils économiques, ils identifient et pilotent le suivi de dossiers de diplomatie économique prioritaires ; cinq « fédérateurs » à l’export, issus du secteur privé, désignés par le ministre, permettent de fédérer une offre sectorielle à destination des marchés étrangers et travaillent en partenariat avec le ministère. Enfin, des représentants spéciaux du ministre pour la diplomatie économique ont été désignés pour développer nos relations économiques bilatérales avec des partenaires clés.

Disposant d’une formation analogue à celle de l’ensemble des hauts cadres de la fonction publique d’État, nos ambassadeurs et ambassadrices mettent leurs compétences de négociation et d’action diplomatique au service de la promotion des intérêts économiques de la France. La mobilisation de nos postes diplomatiques et consulaires a permis de préserver la première place de la France comme pays européen le plus attractif pour les investisseurs internationaux, dans le contexte difficile de la pandémie de la Covid-19.