Premier anniversaire de l’adoption de l’Agenda 2030 du développement durable par les Nations unies (New-York, 25 septembre 2015)

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Un an après l’adoption officielle par les Nations unies de l’Agenda 2030 du développement durable, il est temps de dresser un bilan de la mobilisation française vers l’atteinte des 17 nouveaux objectifs de développement durable (ODD).

L’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable, qu’est-ce que c’est ?

Adopté le 25 septembre 2015 par les chefs d’État et de Gouvernement réunis lors du Sommet spécial sur le développement durable, l’Agenda 2030 fixe 17 objectifs de développement durable (ODD) déclinés en 169 cibles, qui succèdent aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) pour répondre aux défis de la mondialisation en se fondant sur les 3 piliers – environnement, social et économie – du développement durable. Cette nouvelle feuille de route internationale s’est construite en lien direct avec la Conférence sur le financement du développement à Addis-Abeba, en juillet 2015, et la négociation sur le climat qui a abouti à l’accord de Paris, en décembre dernier. Fruit de longues négociations ouvertes au-delà des États, l’Agenda 2030 représente un réel tournant pour le développement durable. Pour la première fois, nous réalisons que nous sommes tous redevables de l’état critique de notre planète et que nous avons, ensemble, le pouvoir d’agir vers la construction d’une voie partagée pour éradiquer l’extrême pauvreté, corriger les inégalités, construire un développement soutenable et protéger notre planète.

L’Agenda 2030 présente une conception profondément novatrice du développement durable :

  • Il associe à la lutte contre l’extrême pauvreté la préservation de la planète face aux dérèglements climatiques ;
  • Il transcende les enjeux de développement durable de l’ensemble des pays de la planète dans une démarche globale et universelle ;
  • Il est le fruit d’une consultation inédite des acteurs de la société civile, du secteur privé, des collectivités locales, du monde de la recherche, etc.

Quel suivi mondial de la mise en œuvre des ODD ?

La Commission statistique des Nations Unies s’est mise d’accord sur 231 indicateurs mondiaux de mesure des objectifs de développement durable. A l’échelle internationale, le Forum politique de haut niveau occupe la place centrale du suivi de la mise en œuvre des ODD en offrant chaque année une plateforme de discussion à l’ensemble des acteurs, institutionnels ou non, du développement durable. En France, l’INSEE est impliqué dans la production et la coordination des données avec les services statistiques des différentes administrations.

Comment la France se mobilise-t-elle pour l’atteinte des ODD ?

  • Coordonner les différents ministères

La Déléguée interministérielle au développement durable (DIDD), mandatée par le Premier ministre, coordonne la mise en œuvre des 17 ODD en France, en étroit partenariat avec le MAEDI pour la dimension internationale. Elle anime un réseau de Hauts fonctionnaires au développement durable (HFDD) qui relaient dans les ministères tous les enjeux du développement durable. Un travail de cartographie des politiques publiques au regard des ODD a été engagé, afin que les politiques de chaque ministère soient relues au travers de la grille de lecture que constitue l’ensemble des ODD.

  • Se donner les moyens d’agir pour l’atteinte des ODD sur le plan international

Le président de la République a souhaité augmenter de 4 milliards d’euros les financements du groupe Agence française de développement (AFD) en faveur du développement durable d’ici à 2020, dont 2 milliards seront consacrés aux défis climatiques. Parallèlement, 400 millions supplémentaires seront alloués aux pays les plus fragiles sous forme de don dans ce cadre temporel. Ces nouveaux moyens de mise en œuvre de la politique française de développement seront précisés lors de la réunion du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement, en novembre 2016. C’est le sens des efforts de la France pour renouer avec une trajectoire ascendante de l’aide publique au développement.

Par ailleurs, afin d’accroître l’efficacité et la réactivité du dispositif de financement du développement durable, une importante réforme rapprochera l’Agence française de développement et la Caisse des Dépôts et consignations (CDC). Les deux institutions se renforceront mutuellement en bénéficiant de synergies dans l’usage de leurs compétences, réseaux et outils de financement respectifs. Les grandes orientations du rapprochement devraient être actées lors du 75ème anniversaire de l’AFD, le 6 décembre 2016.

  • Embarquer tous les citoyens

Considérant que l’implication de la société civile, du secteur privé et des citoyens est indispensable au succès de mise en œuvre des ODD, la France œuvre pour des modes de décision et d’action toujours plus inclusifs. Le Conseil national du développement et de la solidarité internationale (CNDSI) et le Conseil national de la transition écologique (CNTE) sont les deux enceintes de concertation privilégiées pour la mise en œuvre des ODD. Les ateliers de lancement de l’Agenda France 2030, les 6 et 7 juin 2016, ont permis à la société civile de réagir sur les éléments du rapport de redevabilité, dans l’esprit de concertation qui a toujours prévalu au long de ces trois années de négociation préalable.

Pour répondre au défi de la croissance urbaine, les acteurs locaux et les territoires sont au cœur de la stratégie de construction de villes durables, compétitives et respectueuses de l’environnement. La France est particulièrement active dans le débat international à ce sujet et sera présente lors de la Conférence Habitat III sur les villes durables qui aura lieu du 17 au 20 octobre 2016 en Equateur. Un nouvel agenda urbain précisant les principes et modalités de l’ODD 11 « Villes et communautés durables » y sera adopté.

  • Faire preuve de transparence au Forum politique de haut niveau

Dès juillet 2016, la France a présenté son rapport sur la mise en œuvre des ODD au Forum politique de haut niveau aux côtés de 21 autres Etats volontaires (Allemagne, Finlande, Chine, Togo, Colombie, Egypte, Estonie, Géorgie, Madagascar, Mexique, Monténégro, Maroc, Norvège, Philippines, République de Corée, Samoa, Sierra Léone, Suisse, Turquie, Ouganda, Vénézuéla).

La France a axé sa présentation nationale sur le climat et l’accord de Paris, sur l’autonomisation des femmes et sur l’éducation. Elle a également mis en relief les dimensions transversales de l’agenda auxquelles la France est particulièrement sensible, tels que la lutte contre le changement climatique et pour la transition écologique et l’effort en faveur de l’emploi et de la réduction des inégalités.

L’éducation et l’innovation au service du Développement durable

Le nouveau cadre établi par l’Agenda 2030 et par les ODD est une occasion unique pour tous les citoyens de participer à l’établissement d’un monde durable. Pour relever les défis environnementaux actuels, les solutions politiques ou financières ne sont pas suffisantes. La réalisation des ODD nécessite une modification de nos modes de vie, de production et de consommation. C’est pourquoi l’éducation au Développement durable à tous les niveaux et l’innovation sont au cœur des politiques de développement.

Dans cette perspective, le Ministre Jean-Marc Ayrault a inauguré en juin 2016 un campus de l’innovation pour la planète développé par l’Institut de Recherche pour le Développement à Bondy, en Seine-Saint-Denis.

Mise à jour : septembre 2016