Terrorisme : l’action internationale de la France

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Le terrorisme international constitue l’une des menaces les plus fortes pesant sur la paix et la sécurité internationales. Parce que cette menace n’a jamais été aussi forte, la France se mobilise à tous les niveaux avec ses partenaires internationaux afin de lutter contre les réseaux terroristes sur son territoire comme à l’étranger.

Les objectifs poursuivis sont multiples :

  • Réduire l’emprise territoriale des groupes terroristes ;
  • Combattre les réseaux financiers, humains, logistiques et de propagande terroristes ;
  • Prévenir la radicalisation ;
  • Protéger les intérêts et les ressortissants français à l’étranger.

Afin d’atteindre ces objectifs, l’action internationale de la France contre le terrorisme passe par :

  • Une action militaire déterminée ;
  • La stabilisation des zones libérées et la recherche de solutions politiques aux conflits ;
  • Une mobilisation accrue de l’Union européenne ;
  • Le renforcement de la coopération internationale, en particulier sur le thème de la lutte contre le financement du terrorisme.

Le renforcement de la coopération internationale

Parce que les groupes terroristes font peser aujourd’hui une menace mondiale, la France mobilise ses partenaires pour renforcer la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme dans de nombreux domaines :

  • la prévention de la radicalisation et la lutte contre la propagande terroriste

La France mène un dialogue de haut niveau avec ses principaux partenaires dans le domaine de la prévention de la radicalisation et participe à des discussions multilatérales sur la question.

La lutte contre l’utilisation d’internet à des fins terroristes constitue l’un des axes majeurs de notre action en matière de contre-terrorisme. La France mène un dialogue de haut niveau avec les entreprises du numérique notamment afin d’obtenir un retrait rapide (en 1 heure maximum) et durable des contenus terroristes en ligne.

  • la lutte contre le phénomène des combattants terroristes étrangers (CTE)

La France s’implique dans les différents travaux qui visent à contenir la menace posée par les combattants terroristes étrangers, dans les enceintes internationales appropriées, notamment à l’ONU, et au sein du Global Counterterrorism Forum (GCTF) qui réunit 29 pays et l’Union européenne.

  • le renforcement des capacités de nos partenaires à combattre le terrorisme

La France met en œuvre des programmes de formation à destination de ses partenaires, formation d’enquêteurs de police judiciaire, de magistrats et de services œuvrant dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.

La France, fer de lance de la lutte contre le financement du terrorisme

Les groupes terroristes ont besoin de se financer et ils utilisent pour cela tous les moyens à leur disposition, y compris les nouvelles technologies pour collecter et transférer des fonds. C’est pourquoi, la France a mobilisé dès 2018 les pays déterminés à identifier et assécher toutes les sources de financement du terrorisme. À l’initiative du Président de la République, une conférence internationale a été organisée les 25 et 26 avril 2018 à Paris sur la lutte contre le financement d’Al-Qaïda et de Daech, « No Money for Terror ».

La 1ère édition a réuni les représentants de 70 États et les responsables de près de vingt organisations internationales, régionales et agences spécialisées. Dans leur déclaration finale, les États membres se sont engagés à renforcer leurs cadres juridiques et leur coopération en matière d’information. Plusieurs priorités claires et mesures concrètes ont été définies dans le document de synthèse baptisé « Agenda de Paris ».
Une 2e conférence « No Money for Terror » est organisée les 7 et 8 novembre 2019 en Australie.

La France déploie des efforts importants pour mobiliser la communauté internationale en faveur de la mise en œuvre de l’Agenda de Paris :

1/ Pour la 1ère fois, une résolution sur le financement du terrorisme a été adoptée au Conseil de Sécurité le 28 mars 2019. Elle a créé une décision politique de référence sur le sujet :

  • en réaffirmant les obligations des États, notamment la pénalisation du financement des organisations, des actes et individus terroristes ;
  • en appelant à amplifier l’emploi et l’efficacité des mesures de gel des avoirs dans la lutte contre le terrorisme ;
  • en priant instamment les États membres d’évaluer et anticiper les risques de financement du terrorisme, de créer de cellule de renseignement financier et de renforcer la coopération internationale ;
  • en renforçant l’engagement du système onusien dans la lutte contre le financement du terrorisme, en complément de l’action menée par le GAFI (Groupe d’action financière ou Financial Action Task Force) dont le rôle central en matière de définition des standards internationaux dans ce domaine doit être conforté ;
  • en rappelant la nécessité de veiller à préserver l’action des acteurs humanitaires lorsque des mesures sont prises pour lutter contre le financement du terrorisme.

2/ La lutte contre le financement du terrorisme était l’une des trois priorités portées par la France en matière de lutte contre le terrorisme, dans le cadre de sa présidence du G7.

3/ La France, qui se veut elle-même exemplaire sur ce plan, rappelle régulièrement son attachement à la mise en œuvre de l’Agenda de Paris à ses partenaires, tant au niveau technique que politique.

4/ La France soutient activement l’accroissement des moyens et de la visibilité du GAFI. En 2018, elle a ainsi versé une contribution volontaire d’un million d’euros sur trois ans. Elle a soutenu la pérennisation du mandat du GAFI et l’augmentation de son budget de fonctionnement en avril, lors de la réunion ministérielle qui s’est tenue en marge des Assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Une action militaire déterminée

Au cours des dernières années, plusieurs groupes terroristes ont cherché à étendre leur emprise territoriale notamment en Afghanistan, en Irak, en Syrie et en Afrique. L’existence de sanctuaires terroristes représente une menace pour la communauté internationale : ils constituent des foyers de terreur et d’oppression pour les populations locales, des pôles de diffusion d’une idéologie meurtrière, et c’est depuis ces centres qu’ont été planifiées et organisées de nombreuses attaques terroristes visant tant les populations locales que des pays étrangers.

La France combat le terrorisme sur tous les fronts

Sahel

Présente au Sahel depuis 2013 (opération Serval au Mali), la France a joué un rôle de premier plan pour faire barrage à l’avancée des groupes terroristes dans la région. Les troupes françaises de l’opération Barkhane apportent un soutien essentiel aux pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) dans leurs actions de lutte contre le terrorisme.

Syrie et Irak

La France s’est engagée dans la Coalition internationale contre Daech en août 2014 en déployant l’opération Chammal dans le but de soutenir les autorités irakiennes engagées dans le combat contre le groupe terroriste. En septembre 2015, face à la menace terroriste pesant sur la France, la zone d’intervention de l’opération Chammal est étendue à la Syrie afin de détruire l’emprise territoriale de Daech dans ce pays.

Opération Chammal

La stabilisation des zones libérées et la recherche de solutions politiques aux conflits

Parallèlement à l’action militaire, la diplomatie française cherche activement, avec ses partenaires, des solutions politiques, seules capables de mettre durablement fin aux conflits et de prévenir l’émergence ou le renforcement d’acteurs terroristes.

En Irak, la stabilisation et la reconstruction sont des objectifs essentiels pour la France. Au-delà de la nécessaire destruction de la capacité militaire de Daech, la réconciliation nationale, la reconstruction et la stabilisation sont des étapes indispensables afin de vaincre durablement le terrorisme. La France continuera d’appuyer les efforts menés en ce sens par les autorités irakiennes.

En Syrie, la France soutient et finance de nombreux projets contribuant à la stabilisation des territoires repris au groupe terroriste Daech et œuvre activement sur le plan diplomatique à trouver une issue politique crédible à la crise syrienne dans son ensemble. Il s’agit en effet du seul moyen de traiter des causes profondes qui ont conduit à l’émergence du terrorisme dans ce pays.

> Pour en savoir plus sur l’après-Daech

Au Sahel, la stratégie de la France repose sur une approche globale (politique, sécuritaire et de développement). Créé en février 2014 à l’initiative des chefs d’État de la région, le G5 Sahel est un cadre institutionnel de suivi de la coopération régionale, destiné à coordonner les politiques de développement et de sécurité de ses membres. Lancée en juillet 2017, l’Alliance Sahel vient compléter le dispositif en ciblant les 5 domaines suivants : employabilité des jeunes, éducation et formation ; agriculture, développement rural et sécurité alimentaire ; énergie et climat ; gouvernance ; décentralisation et appui au déploiement des services de base.

Une mobilisation accrue de l’Union européenne

La France agit aussi au niveau européen pour améliorer et renforcer les outils dont dispose l’Union européenne en matière de lutte contre le terrorisme. Au cours de ces dernières années, plusieurs avancées notables ont été permises grâce à la mobilisation de la France et de ses partenaires :

  • création d’un PNR européen (Passenger Name Record), qui permet de mieux contrôler les déplacements aériens ;
  • renforcement de la coopération avec les plateformes numériques pour lutter contre l’utilisation d’internet à des fins terroristes dans le cadre du Forum Internet de l’UE ;
  • mobilisation des outils européens de gel et de saisie des avoirs ;
  • renforcement des mesures de lutte contre les trafics d’armes ;
  • nouvelles règles visant à prévenir le blanchiment et le financement du terrorisme ;
  • renforcement d’Europol, et notamment de son centre de lutte contre le terrorisme.

Mise à jour : novembre 2019

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