L’action de la France dans les négociations climatiques

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La lutte contre le changement climatique est une priorité de la politique étrangère de la France, qui participe à l’ensemble des discussions multilatérales sur ce sujet.

La Conférence des Parties de la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) - plus connue sous le nom de COP - est le principal cadre multilatéral de discussion sur le climat. À l’occasion des négociations, la France est représentée par une délégation composée d’experts de plusieurs ministères et agences, dont le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi que par la délégation de l’Union européenne. C’est cette dernière qui négocie pour l’ensemble des États membres de l’UE, avec une équipe composée d’experts de la Commission européenne et des ministères nationaux.

Afin de contribuer à la prise de conscience de l’urgence climatique et la mobilisation internationales, la France soutient également des coalitions plus sectorielles ou régionales, comme par exemple :

  • le "Partenariat CDN" créé lors de la COP22 pour soutenir les pays en développement dans la mise en œuvre de leur contribution déterminée au niveau national (CDN). Le partenariat rassemble aujourd’hui 114 pays, l’Union européenne, 44 institutions internationales et 29 acteurs non-étatiques.
  • l’Alliance solaire internationale (ASI), initiative lancée conjointement par la France et l’Inde lors de la COP21, avec pour objectif de réduire les coûts de l’énergie solaire ;
  • l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI), lancée à la COP21 par les chefs d’États de l’Union africaine, visait à installer sur le continent africain 10 gigawatts de capacités nouvelles en énergie renouvelable à horizon 2020, et 300 gigawatts d’ici 2030, tout en fournissant un accès universel à l’énergie durable ;
  • la Climate Risk Early Warning Systems (CREWS) est une initiative multi bailleurs (Allemagne, Australie, Canada, Finlande, France, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse et la Commission européenne) qui œuvre pour renforcer les capacités des systèmes d’alerte précoce face aux évènements climatiques extrêmes dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement ;
  • l’Initiative pour la forêt d’Afrique Centrale (CAFI) qui a pour objectif de préserver les forêts du Bassin du Congo, second bassin forestier au monde en termes de stockage de carbone et hôte d’une biodiversité exceptionnelle.

Au-delà de son action dans les négociations multilatérales, la France agit également pour le climat au plan bilatéral. Ce sujet est abordé de manière systématique par les autorités, notamment à l’occasion des entretiens bilatéraux que le président de la République et les ministres de l’Europe et des Affaires étrangères et de la Transition écologique ont avec leurs homologues étrangers. De plus, à travers son aide bilatérale, la France accompagne les pays en développement, notamment les plus vulnérables, dans leur lutte contre les changements climatiques et l’adaptation face à leurs effets.

L’Agence française de développement (AFD) intègre désormais systématiquement les problématiques climatiques et environnementales dans les projets qu’elle met en place à l’international. Elle est la première banque de développement à se fixer pour objectif un alignement à 100% avec l’accord de Paris, arrêtant ainsi de financer tout projet qui serait contraire à l’action climatique. Elle promeut également cette dynamique d’alignement auprès de ses 24 homologues du réseau International Développement Finance Club (IDFC).

Depuis la COP21, la mise en œuvre de l’accord de Paris constitue une priorité diplomatique pour la France.
Elle vise à :
  • Encourager la mise en œuvre des engagements nationaux et le relèvement de l’ambition climatique dans tous les domaines. L’objectif est que les trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre deviennent compatibles avec les objectifs de l’accord de Paris (qui visent à contenir la hausse des températures à 1,5C) ;
  • Valoriser l’engagement de la France et de l’Union européenne, notamment l’atteinte de la neutralité carbone de nos économies d’ici 2050. Cela passe par un effort accru de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’ici 2030 ;
  • Soutenir la science du climat et le travail du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour éclairer les choix collectifs ;
  • Contribuer à la mobilisation des flux financiers, publics et privés, et leur orientation vers des projets qui nous aideront à atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Le président de la République s’est engagé à mobiliser 6 milliards d’euros de financements en faveur du climat de 2021 à 2025, dont 1/3 sera consacré à l’adaptation ;
  • Aider les pays en développement les plus vulnérables à lutter contre le changement climatique, notamment à travers l’action de l’Agence française de développement et de ses dispositifs : "Adapt’Action", "Facilité 2050"et ainsi qu’à travers le Fonds vert pour le Climat ;
  • Œuvrer avec la société civile, les entreprises et les villes pour une mise en œuvre ambitieuse de l’accord de Paris à travers des initiatives concrètes.

Enfin, pour faire évoluer l’aide publique au développement, la France a organisé le premier sommet "Finance en commun", qui s’est déroulé du 10 au 12 novembre 2020 dans le cadre du Forum de Paris pour la paix. Ce sommet a réuni quelque 450 banques publiques de développement du monde entier opérant au niveau local, national, régional ou international. Il a abouti à l’adoption d’une déclaration conjointe contenant un engagement commun d’alignement avec l’accord de Paris et de contribution à l’agenda du développement durable et à la relance verte et inclusive. Le travail initié à Paris s’est poursuivi avec l’organisation à Rome les 19 et 20 octobre 2021du second Sommet Finance en commun.

Mise à jour : octobre 2021