Renforcer l’action en faveur des océans (Portugal, 30 juin 2022)

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Le président de la République, Emmanuel Macron et la ministre de l’Europe de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, prennent part, le 30 juin 2022, à la Conférence des Nations unies pour les Océans à Lisbonne, au Portugal. Près de six mois après le One Ocean Summit. Cette rencontre est l’occasion de faire un point d’étape des engagements pris et de de conclure un accord ambitieux et universel pour la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité de nos océans.

Le 11 février 2022, le Président de la République a présidé à Brest le One Ocean Summit avec comme ambition de remettre au cœur de l’agenda international ces espaces qui couvrent plus de 70% de la surface de notre planète, qui garantissent les grands équilibres environnementaux et notamment du climat, qui nous apportent des ressources indispensables, qui nous permettent de nous rencontrer et d’échanger, mais qui sont trop souvent absents des grands rendez-vous multilatéraux.

En tant que deuxième domaine maritime au monde et présidente en exercice du Conseil de l’Union européenne, il était de la responsabilité de la France de donner un élan politique à l’échelle mondiale pour apporter des réponses aux effets du dérèglement climatique, des pollutions et de la surexploitation des ressources sur les océans.

Le Sommet de Brest a ainsi donné lieu à des engagements forts autour de 3 axes :

  • protéger la biodiversité et les ressources maritimes ;
  • lutter contre la pollution plastique des océans ;
  • unir nos forces à celles de l’océan face au changement climatique.

Alors que s’ouvre à Lisbonne la Conférence des Nations unies pour les océans, il est essentiel de capitaliser sur les résultats obtenus et de maintenir la dynamique impulsée.

« L’urgence de la préservation de l’océan et de sa biodiversité impose en effet une mobilisation politique sans précédent pour que ces négociations aboutissent à la conclusion d’un accord ambitieux et universel, à même d’assurer une gouvernance efficace de l’océan grâce à la mise en place de nouveaux outils
(aires marines protégées, études d’impact environnemental). »

Extrait de la déclaration de la porte-parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, 30 juin 2022

Protéger la biodiversité et les ressources de nos océans

Coalition de la haute ambition pour la Nature et les peuples – protéger 30% des espaces terrestres et maritimes d’ici 2030

À l’occasion du Sommet de Brest, plus de 30 pays ont rejoint la Coalition de la haute ambition pour la Nature et les peuples, portant le nombre de membres à 84. En rejoignant cette coalition lancée à Paris en janvier 2021 lors d’un One Planet Summit dédié à la biodiversité, ces pays s’engagent à protéger 30% de leurs espaces terrestres et maritimes d’ici 2030. Alors que s’ouvre la Conférence de Lisbonne, la coalition a franchi la centaine de membres.

Coalition de la Haute ambition pour un traité de la Haute mer

Près de 50 États, dont les 27 membres de l’Union européenne, se sont réunis à Brest au sein d’une Coalition de la Haute ambition pour un Traité sur la haute mer, ou BBNJ en anglais, pour Biodiversity Beyond National Jurisdiction afin de peser collectivement dans les négociations devant régir la protection des écosystèmes dans les eaux internationales, et aboutir au plus haut niveau d’ambition possible. Lors de la 4ème conférence intergouvernementale au mois de mars 2022, les négociations ont permis d’entrevoir des progrès vers un accord ambitieux. La 5ème conférence qui se tient en août 2022, après la Conférence de Lisbonne. Sur impulsion de la France, les États membres du G7 lors du Sommet d’Elmau, se sont engagés à œuvrer à l’adoption dès 2022 d’un accord contraignant.

Lutte contre la pêche illicite

En février 2022 à Brest, le Président de la République a appelé l’Organisation mondiale du commerce à conclure au plus vite un accord pour mettre fin aux subventions à la pêche illicite contribuant à la surpêche. Un pas décisif a depuis été franchi à l’OMC, avec un accord à l’unanimité le 17 juin 2022 interdisant les subventions qui contribuent à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, et les aides à la pêche concernant les stocks surexploités. Désormais la France appelle les autres États à ratifier au plus vite cet accord.

La France s’est en outre engagée à mobiliser sa marine d’État dans le cadre de missions extérieures pour renforcer la surveillance de la pêche illégale. Plusieurs États européens ainsi que la Commission européenne se réuniront à Lisbonne en marge de la conférence pour étendre cette approche et renforcer leur coopération.

Lutter contre la pollution plastique des océans

Le One Ocean Summit a vu un nombre croissant d’acteurs s’engager à agir immédiatement contre la pollution plastique en souscrivant à « l’Engagement global pour une économie durable du plastique » promu par le Programme des Nations unies pour l’environnement et la Fondation Ellen McArthur. De nouvelles annonces sont attendues à Lisbonne.

Un jalon important a également été posé dès le mois de février 2022 avec le lancement par l’Assemblée des Nations unies pour l’Environnement des travaux en vue de l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant global contre la pollution plastique. Les membres du G7, réunis à Elmau en juin 2022, se sont engagés à faire progresser rapidement les discussions. La première réunion du groupe intergouvernemental de négociation devrait se tenir au 2nd semestre 2022.

Concernant la France, le Président de la République avait annoncé à Brest vouloir remédier au problème des décharges à risque en zone littorale. Après programmation de projets prioritaires de réhabilitation, les travaux ont démarré sur le site de de Fouras en Charente-Maritime, et les options techniques sont à l’étude pour les sites de Dollemard en Seine-Maritime et de l’Anse Charpentier en Martinique. Dix décharges supplémentaires ont par ailleurs été identifiées pour 2022-2023.

Unir nos forces à celles de l’Océan face au changement climatique

Le « Carbone bleu » pour lutter contre le réchauffement climatique

Certains écosystèmes marins et côtiers (prés salés, prairies sous-marines ou mangroves) ont la capacité d’absorber et de stocker de grandes quantités de carbone. Aussi au One Ocean Summit, plusieurs engagements ont été pris pour protéger et restaurer ces écosystèmes, alliés précieux face au dérèglement climatique.

La Global Coalition for Blue Carbon (GCBC), annoncée à Brest par la France et la Colombie, est une plateforme d’engagements et de mise en œuvre qui réunit au plus haut niveau les États, ONG, institutions publiques et privées afin d’accélérer la dynamique mondiale sur le carbone bleu. Le secrétariat de la coalition est assuré conjointement par l’Agence Française de Développement (AFD) et l’ONG Conservation international. Les premières annonces de projets interviendront pour la COP27 en Égypte.

Verdir le transport maritime

L’engagement des acteurs du transport maritime pour le verdissement de leurs activités s’est traduit après les annonces du One Ocean Summit par la certification des armateurs adhérents au label Green Marine Europe. CMA-CGM a récemment obtenu ce label de la part de l’ONG Surfrider Europe, ce qui constitue une avancée majeure et pourrait entrainer le reste du secteur dans cette dynamique. Au total, 18 acteurs se sont engagés à demander la certification, représentant 370 navires.
Dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’UE, la France a également fait progresser la mise en place d’un cadre européen de décarbonation du transport maritime : extension du marché du carbone au transport maritime, incitation à l’usage de carburants renouvelables/bas carbone, obligation d’électrification des ports. Autant de négociations facilitées par la mobilisation politique de haut niveau au One Ocean Summit de Brest.

Plus d’informations sur le One Ocean Summit