Les crises et les fragilités

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Bâtir une paix durable et lutter contre les fragilités

1,6 milliard de personnes vivent dans des Etats considérés comme fragiles pour des raisons économiques, politiques, sécuritaires, sociétales ou environnementales. Parce que ces situations sont sources de crises et de conflits, la France renforce son action avec une nouvelle stratégie adoptée par le comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID)* en février 2018. Cette stratégie « Prévention, Résilience et Paix durable » s’articule autour de trois axes prioritaires :
• le traitement des causes profondes des fragilités avant qu’elles ne débouchent sur des crises ouvertes (approche préventive),
• le renforcement d’une gouvernance inclusive et du contrat social (approche contractualiste)
• une meilleure coordination des actions françaises (approche globale).

Une stratégie qui s’inscrit dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD) et de l’Agenda 2030**

En accord avec l’Objectif de Développement Durable n°16, cette stratégie vise à atteindre un triple objectif : la paix, la justice et des institutions efficaces.
Elle affirme la nécessité d’agir de façon globale, en misant sur la complémentarité des actions de l’ « équipe France » : l’ensemble des acteurs mobilisés que ce soit dans les domaines de la diplomatie, de la sécurité, du développement, de la stabilisation ou de l’aide humanitaire. En ce sens, des analyses conjointes du contexte doivent permettre une planification concertée, une coordination des actions et une optimisation des instruments financiers.

Quels critères d’intervention ?

Conformément à une conception élargie de la fragilité et afin de répondre à l’exigence d’agilité qu’imposent les contextes fragiles, il est fait le choix de ne pas avoir une liste préétablie de pays dits « fragiles ». Au regard de la multiplication des dynamiques de fragilisation à l’échelle mondiale, une hiérarchisation des priorités d’intervention demeure néanmoins nécessaire. Celle-ci s’appuiera sur une analyse anticipée, concertée et régulière de quatre critères qui, de manière cumulative, guideront les choix d’intervention de la France en réponse aux fragilités :
• forte exposition de la zone considérée aux tensions et aux chocs ;
• faible capacité des États et des sociétés à y faire face ;
• risques avérés de contagion des dynamiques de fragilisation ;
• avantage comparatif de la France.

Quels moyens et quels domaines d’intervention ?

D’ici 2022, 500 M€ seront consacrés à l’aide humanitaire et alimentaire. De plus, les fonds Paix et Résilience (Minka) de l’Agence française de développement (AFD), destinés à atténuer les vulnérabilités, seront doublés, pour atteindre 200 M€ d’ici 2020. Une partie significative de ces fonds s’inscrit dans le cadre de l’Alliance Sahel et est destinée à la région sub-saharienne.
En accord avec les engagements du New Deal pour l’engagement dans les Etats fragiles***, les domaines d’intervention se concentreront sur les 5 objectifs suivants :
1. légitimité politique : soutenir des systèmes politiques inclusifs et la résolution des conflits ;
2. sécurité : établir et renforcer la sécurité des personnes ;
3. justice : remédier aux injustices et accroître l’accès des personnes à la justice ;
4. fondements économiques : créer des emplois et améliorer les moyens de subsistance ;
5. revenus et services : améliorer la gestion des finances publiques et renforcer les capacités de prestation de services responsables et équitables.

Quels principes d’intervention ?

La stratégie « Prévention, Résilience et Paix durable » repose sur six principes d’intervention :
• réaffirmer le rôle des acteurs politiques et diplomatiques ;
• prévenir les crises et leur résurgence en soutenant l’inclusion et la résilience ;
• s’appuyer sur une analyse concertée, prospective et dynamique des fragilités et des risques ;
• répondre de manière intégrée et sur le long terme aux différentes dimensions de la fragilité ;
• soutenir des processus pilotés par les acteurs locaux, gages d’appropriation, de légitimité et de durabilité des actions ;
• inscrire nos actions dans une approche par les droits.

* Le CICID définit les orientations de la politique français de coopération internationale et d’aide au développement.
** En 2016, l’ONU et les pays membres ont adopté un programme de développement durable, articulé autour de 17 objectifs ainsi qu’un accord mondial sur le changement climatique. En savoir plus

*** Le New Deal pour l’engagement dans les États fragiles est un accord politique global passé entre les États en situation de fragilité et de conflit, les partenaires au développement et la société civile pour améliorer la politique de développement et les pratiques. Il définit de nouvelles façons de s’engager pour les donateurs et des principes directeurs pour les pays dits « fragiles ».

Mise à jour : janvier 2021