Conseil départemental de l’Essonne - cercles de Nioro-du-Sahel, Douentza et Diéma (Mali) - municipalité de Wuhan (Chine) - communes d’Aquin, Fond-des-Nègres et Saint-Louis-du-Sud (Haïti) : adapter des réponses locales à des enjeux climat globaux

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Le Conseil départemental de l’Essonne se positionne depuis plusieurs années à l’avant-garde de la lutte et de l’adaptation au changement climatique. Les collectivités territoriales ont en effet un rôle central à jouer. Leur proximité avec les territoires et les citoyens leur permet de créer des synergies entre les politiques publiques dont elles ont la charge, de mobiliser les acteurs du territoire et de favoriser un développement local durable.

Ainsi, le Conseil départemental de l’Essonne, a adopté en 2002 son premier Agenda 21 et en 2010 un premier Plan climat, dont le noyau dur, le projet CLIMATE, s’inscrit dans un objectif de réduction de 25 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020.

Parallèlement à cette position ambitieuse en matière de lutte contre le dérèglement climatique, le Conseil départemental de l’Essonne est engagé depuis plusieurs années dans une politique d’action internationale innovante qui a donné lieu au vote, en novembre 2013, de nouvelles orientations. Ces nouvelles orientations inscrivent l’action internationale du Département dans un triple objectif : répondre aux enjeux de développement local de l’Essonne, améliorer les politiques publiques essonniennes et accompagner l’internationalisation du territoire, en développant des projets éducatifs à destination des publics prioritaires pour lutter contre les discriminations, promouvoir l’égalité femme-homme, et le développement durable et solidaire.

Les partenariats de coopération décentralisée qui lient le Conseil départemental de l’Essonne aux Conseils de cercles (équivalent des départements en France) de Diéma, Douentza et Nioro-du-Sahel (Mali), à la ville de Wuhan (Chine) et aux villes d’Aquin, Saint-Louis-du-Sud et Fond-des-nègres (Haïti) s’inscrivent dans ces nouvelles orientations de l’action internationale du Département et participent, dans le cadre des actions présentées ci-après, aux objectifs de l’ensemble des partenaires engagés en matière de lutte contre le dérèglement climatique.

Nous avons rencontré Moussa Camara, Président du Conseil de cercle de Nioro-du-Sahel lors de la table ronde "Les collectivités locales s’engagent pour le climat" organisée le 5 décembre dans le cadre de la COP21, au Bourget.

Focus : sécurité alimentaire et adaptation des pratiques agricoles face au dérèglement climatique, via un soutien croisé aux agriculteurs essonniens et aux agriculteurs maliens des cercles de Diéma, Douentza et Nioro-du-Sahel

L’objectif de l’action est de créer les conditions d’échange et de partage d’expériences, d’une part entre les institutions publiques (Conseil départemental de l’Essonne, Conseils de cercle de Douentza, Diéma et Nioro-du-Sahel) et d’autre part entre les acteurs du secteur agricole de ces quatre territoires. Ces conditions d’échange et de partage d’expériences se font, dans un premier temps, via un croisement de l’appel à projets "paysan" du Conseil de cercle de Douentza et l’appel à projets "Agriculture innovante" du Conseil général et dans un deuxième temps, via le lancement d’un appel à projets commun Essonne, Douentza, Diéma, Nioro-du-Sahel sur la souveraineté alimentaire.

Dans le Conseil de cercle de Douentza et en Essonne, puis à terme dans les Conseil de cercle de Diéma et Nioro-du-Sahel, les échanges puis les projets mis en place doivent permettre l’émergence, de part et d’autre, de solutions alternatives aux énergies fossiles et de leurs produits dérivés, s’inscrivant dans les préceptes de l’agro-écologie (intrants écologiques, interactions positives entre les différentes plantations, circuits de distributions courts, etc.), pour le maintien d’une agriculture locale à la fois dynamique, innovante et respectueuse des sols, du climat de la qualité de l’air et de la ressource en eau.

5 décembre, Moussa Camara, Président du conseil de cercle de Nioro-du-Sahel répond à nos questions en direct de la COP21, où le projet vient d’être évoqué lors de la table ronde "Les collectivités locales s’engagent pour le climat"

MAEDI : Pourriez-vous nous rappeler brièvement les objectifs du projet ?

Moussa Camara : Ce projet se décline en plusieurs actions pilotes visant le développement d’échanges, la conduite de réflexions communes, la réalisation d’études et de diagnostics afin d’adapter, de part et d’autre, des réponses locales à des enjeux globaux. Cette approche doit permettre de développer une expertise qui pourra être capitalisée et transférée sur d’autres champs et d’autres territoires, voir favoriser des échanges entre eux, au travers d’un réseau d’échanges et de réflexion.

Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce que le Conseil de cercle de Nioro-du-Sahel peut tirer de ce projet ?

Parmi les différentes actions pilotes menées en partenariat avec l’Essonne, Wuhan et les communes d’Haïti, nous concentrons notre attention sur nos enjeux locaux que sont la sécurité alimentaire et l’efficacité des services de l’eau et de l’assainissement.

Les efforts fournis sur l’agriculture permettent de faire prendre conscience, notamment aux jeunes générations, de l’importance du maintien d’une forme d’agriculture respectueuse de l’environnement et bienfaitrice pour l’économie et la population locale. Il est important d’identifier et d’expérimenter les pratiques répondant à ce double enjeu.

C’est pour cela que nous nous sommes associés avec les Essonniens afin de joindre notre appel à projet "paysans" et faire émerger des pratiques durables ainsi que des projets qui permettront, demain, d’être plus respectueux de la terre.

Comment cette stratégie de partenariat global s’est-elle installée dans votre cercle ?

Quand nous avons lancé l’idée, on nous prenait pour des fous. Très peu de paysans pouvaient croire que les pratiques agricoles durables françaises pourraient être un jour exportées au Sahel, alors qu’il est évident que nos climats sont bien différents et que les denrées récoltées ne sont, par conséquent, aucunement comparables.

Pourtant, avec une méthode de sensibilisation et de participation, nous sommes parvenus à convaincre nos agriculteurs, qu’au contraire, la transposition de ces pratiques pourrait permettre le maintien d’une agriculture locale à la fois dynamique, innovante et respectueuse des sols, du climat de la qualité de l’air et de la ressource en eau.

Quelles sont les prochaines étapes de votre partenariat ?

Le programme triennal 2013-2015 touche à sa fin. Nous avons défini la structuration des secteurs de l’eau et de l’agriculture comme des enjeux de développement communs aux quatre partenaires. Pour les années à venir, bien des choses restent à réaliser. Dans la ligne naturelle de ce partenariat, nous continuerons nos actions de formations, d’échanges et de réflexions pour répondre aux objectifs que nous nous sommes fixés.

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Moussa Camara, Président du Conseil de cercle de Nioro-du-Sahel (3ème en partant de la gauche) - table ronde "Les collectivités locales s’engagent pour le climat" - 05.12.15 dans le cadre de la COP21. Photo : DR

Ce projet est proposé par le Conseil départemental de l’Essonne

En coopération avec : la municipalité de Wuhan, les Conseils de cercle de Diéma, Douentza et Nioro-du-Sahel et les mairies d’Aquin, Fond-des-Nègres et Saint-Louis-du-Sud

En partenariat avec : l’association Haïti Futur, la commune de Breux Jouy, la commune de Cerny, la commune de St Chéron, la commune de St Yon, l’entreprise Biotope, l’entreprise ECIC, l’Agence de l’Eau Sein Normandie et le ministère des Affaires étrangères et du Développement international

Plus d’informations dans la rubrique Action extérieure des collectivités territoriales sur France Diplomatie