Innover pour préserver la biodiversité dans les aires protégées d’Afrique : financements et incitations

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En octobre 2010, les parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB) ont adopté un Plan stratégique pour la diversité biologique et décidé d’un commun accord que d’ici à 2020, au moins 17 % des zones terrestres devraient être conservées au moyen d’aires protégées efficacement gérées.

Actuellement, le taux de couverture s’élève à 14,7 %.

Même si cette tendance est positive, un montant supplémentaire de 9,2 à 85 milliards de dollars par an est nécessaire pour étendre et pérenniser les aires protégées, en particulier en Afrique. Dans ce contexte, les gouvernements et les praticiens ont à de multiples reprises appelé à étudier des mécanismes de financement nouveaux et novateurs, complémentaires de l’aide publique au développement, prévisibles et stables.

La présente étude a pour objet de mettre en évidence les avantages et les risques potentiels de mécanismes de financement innovants mis en oeuvre en Afrique à travers l’analyse de trois études de cas : un fonds fiduciaire environnemental mis en place pour financer le réseau d’aires protégées de Côte d’Ivoire, un accord de concession de conservation (puis une société privée sans but lucratif liée à un projet REDD) dans la forêt tropicale de Gola, au Sierra Leone, enfin une approche reposant sur l’intendance écologique et sur des incitations fiscales élaborée en Afrique du Sud.

D’après cette étude, il s’agit d’innovations financières et institutionnelles essentielles et, lorsque l’action du secteur public et celle du secteur privé sont associées de manière efficace, un financement innovant peut non seulement contribuer à une gestion plus efficace à l’intérieur et autour des aires protégées mais également s’appliquer à grande échelle. À cet égard, trois constatations significatives se font jour : le financement privé ne remplace pas le soutien financier public mais le complète ; la coordination entre action privée et action publique tire avantage d’une approche contractuelle favorisant la conditionnalité ; cette approche contractuelle doit
être sécurisée au niveau réglementaire.

Les mécanismes innovants demeurent toutefois complexes et le grand nombre des parties prenantes et des accords conditionnels entraîne des coûts de transaction élevés. En outre, du fait de l’imprévisibilité des marchés financiers, le financement privé risque de ne pas être assez fiable pour compléter le fragile soutien provenant des bailleurs de fonds et des financements publics nationaux.