Le projet « Ambassade verte »

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Lancé en 2015 dans la perspective de la COP21- et en concomitance avec le Plan administration exemplaire, le projet « Ambassade verte » est une démarche globale et progressive de réduction de l’empreinte environnementale des représentations diplomatiques françaises à l’étranger. Le projet repose aujourd’hui sur la démarche « Services publics écoresponsables » qu’il transpose dans les postes du réseau diplomatique et consulaire.

Depuis 2023 et le lancement du plan ministériel de sobriété énergétique, ce projet a pris une nouvelle dimension avec un « fonds Ambassades vertes » porté à 1 million d’euros (contre 200 000 euros en 2022). Ce fonds vient en complément des projets immobiliers menés par le ministère à l’étranger, qui comportent tous un objectif de qualité environnementale.

Les objectifs du projet « Ambassade verte »

  • Renforcer à l’échelle internationale le caractère exemplaire de l’engagement de la France en matière de développement durable
  • Faire du réseau diplomatique une vitrine des savoir-faire français
  • Améliorer la gestion, les performances des postes et réaliser des économies
  • Atteindre la neutralité carbone
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Mise en place d’un système de tri et recyclage des déchets papiers, organiques et en verre à l’Ambassade à Hanoï, au Vietnam, depuis 2021.

© Ambassade de France au Vietnam

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Potager urbain installé sur le toit du Consulat de Buenos Aires en Argentine entre 2020 et 2022. Une ombrière et un système de récupération d’eau de pluie permettent de limiter les consommations d’eau.

© Ambassade de France en Argentine

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Système d’arrosage au goutte-à-goutte pour l’irrigation des jardins de l’Ambassade à Ouagadougou, Burkina Faso, en 2021.

© Ambassade de France au Burkina Faso

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Revêtement Cool Roof augmentant la réflexivité du toit du Consulat Général à Rabat, au Maroc, en 2022. Cette installation permet de limiter l’entrée de chaleur dans les locaux afin de réduire les périodes d’utilisation des climatiseurs. Une diminution de 20 à 30°C en surface de toiture et de 3 à 5°C à l’intérieur du bâtiment en période estivale a été constatée.

© Consulat Général de France à Rabat, Maroc

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Achat d’un broyeur électrique pour valoriser les déchets végétaux des jardins de l’Ambassade à Libreville, au Gabon, en 2022.

© Ambassade de France au Gabon

Les défis du projet « Ambassade verte »

Le réseau diplomatique français est le 3e réseau diplomatique au monde, avec 163 ambassades, 90 consulats, 114 sections consulaires et 16 représentations permanentes. En 2014, en partenariat avec l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME), les émissions globales de gaz à effet de serre générées par les activités du réseau diplomatique et consulaire du MEAE ont été évaluées à 130 000 tonnes éq.CO2, et se répartissant de la manière suivante :

Depuis 2022, dans le cadre de l’intégration du réseau diplomatique et consulaire dans la démarche « Services Publics Ecoresponsables » du MEAE, de nombreux bilans Carbone sont en cours de réalisation dans les emprises françaises à l’étranger afin d’actualiser et d’affiner ces données.

Les défis sont nombreux :

  • Diminuer les émissions de gaz à effet de serre
  • Maitriser les consommations d’énergie et d’eau
  • Promouvoir les énergies renouvelables
  • Favoriser des achats plus durables
  • Encourager la mobilité durable
  • Protéger la biodiversité et l’environnement
  • Réduire et trier les déchets
  • Sensibiliser en interne et en externe au développement durable

Un projet en trois phases

Consulter la transcription de l’infographie "Un projet en trois phases" (PDF - 224.8 Ko)

Le projet en action

Diminuer les émissions de gaz à effet de serre

L’accord de Paris sur le climat en 2015 fixe l’objectif de limitation de l’élévation de la température moyenne mondiale « bien en-deçà de 2°C ». Dans le cadre du projet « Ambassade verte » la réduction des émissions de gaz à effet de serre du réseau diplomatique constitue un objectif prioritaire.

Exemple : En 2022, l’Ambassade de France à Washington a procédé au remplacement de 562 luminaires vétustes par des LED à basse consommation associées à des détecteurs de présence. Ce projet permet d’économiser plus de 50 000 kWh/an, soit 19,7 tonnes équivalent CO2/an.


Maitriser les consommations d’énergie et d’eau

Face à la forte inflation des coûts de l’énergie (+35% en 2022 sur l’ensemble du réseau), cette thématique apparait comme essentielle à la fois dans le but de réduire les émissions carbonées des emprises, mais également afin de réaliser des économies. Les ambassades s’engagent à travers la mise en œuvre de multiples actions : construction de nouveaux bâtiments à basse consommation énergétique, réalisation d’audits énergétiques, sensibilisation des agents aux éco-gestes, achat de matériels performants, réglages des appareils, etc.
Exemple : pour réduire sa consommation en eau, l’Ambassade de France à Nairobi a décidé d’installer un réseau de tuyaux pour irriguer au goutte-à-goutte ses jardins. Ce système d’arrosage automatique, enterré dans le sol, permet d’éviter les pertes dues à l’évapotranspiration des plantes, particulièrement importantes sous le soleil équatorial. Mis en place à la fin de l’année 2022, ce projet permettrait ainsi de réduire de 70% la consommation d’eau dans les jardins.


Favoriser des achats plus durables

Diffuser des pratiques écologiques par le biais d’achats publics durables contribue à positionner la France comme un acteur positif de changement, partout où elle est implantée. Les ambassades lancent des initiatives pour promouvoir les achats durables : choix de produits certifiés, bio / locaux / de saison, formation des acheteurs, insertion de clauses environnementales dans les marchés etc.

Exemple : l’ambassade de France à Londres a mis en place une politique d’achats durables transversale à travers l’achat d’électricité d’origine renouvelable, l’utilisation du papier recyclé pour toutes les imprimantes, le remplacement progressif de la flotte automobile de l’ambassade par des véhicules « propres » et le choix de produits d’entretien labellisés.


Encourager la mobilité durable

Les déplacements représentent également un poste d’importantes émissions de Carbone du réseau diplomatique. Si les trajets en avion sur les longues distances sont difficilement évitables, au niveau local, il est possible d’agir tout en tenant compte de la disparité des infrastructures selon les pays. Les ambassades mettent progressivement en œuvre certaines initiatives : achat de véhicule hybride ou électrique, promotion du co-voiturage, de l’usage des vélos et utilisation de la visioconférence etc.

En 2019 et 2020, les Ambassades en Allemagne, Irlande, Mexique et Norvège se sont dotées de véhicules hybrides et les ambassades au Maroc et en Colombie ont acquis des véhicules électriques.

De nombreux postes, tels que les Ambassades en Suisse et en Biélorussie en 2022, ainsi que celles du Luxembourg et de l’Irlande en 2023, encouragent leurs agents à favoriser les déplacements à vélo en mettant des équipements, protections et vélos électriques à leur disposition.


Promouvoir les énergies renouvelables

Consommer moins d’énergie c’est bien, mais consommer durable c’est encore mieux !

Si limiter les consommations d’énergie apparaît comme un enjeu central, il existe également un autre levier d’action : le mode de production de l’énergie consommée. Favoriser la production et consommation d’énergie obtenue par des sources renouvelables et décarbonées est une démarche menée par les Ambassades, qui s’engagent dans l’installation d’infrastructures de production d’énergies renouvelables, signent contrats énergétiques incluant partiellement ou uniquement une production d’énergie à partir de sources renouvelables…

Exemple : En mars 2021, l’Ambassade de France au Zimbabwe a installé des panneaux solaires photovoltaïques afin de faire face aux fréquentes coupures d’électricité. Répondant à des enjeux environnementaux, budgétaires et sécuritaires majeurs, ce projet confère aujourd’hui à l’Ambassade une autonomie en électricité de 50% à 75% selon les périodes de l’année.


Protéger la biodiversité et l’environnement

Les ambassades, à travers une gestion durable de leurs espaces verts et la mise en œuvre certaines actions spécifiques, agissent afin de réduire leurs impacts sur l’environnement et promouvoir la biodiversité : jardinage biologique, utilisation de produits certifiés, création d’un potager, installation d’une ruche, promotion des espèces locales, etc.

Exemple : certaines ambassades ont fait le choix d’installer des ruches. C’est notamment le cas des Ambassades de France à Sofia, Addis Abeba, Berlin, Bogota, Washington et Beyrouth. D’autres réaménagent leurs espaces verts afin de favoriser la biodiversité. En 2022, en Azerbaïdjan, l’Ambassade à Bakou a mis en place un mur végétalisé constitué de 300 plantes d’espèces locales, et entretenues par un système d’arrosage au goutte-à-goutte peu consommateur d’eau.


Réduire et trier les déchets

Dématérialisation, réglages des imprimantes, tri des déchets, sensibilisation des agents, partenariats avec les acteurs locaux : les ambassades se mobilisent pour réduire leur production de déchets et promouvoir leur valorisation.

Exemple : En 2021, l’Ambassade de France à Hanoï s’est engagée dans un projet de tri et valorisation des déchets. Malgré l’absence quasi-totale de système de tri formalisé au Vietnam, l’Ambassade a mis en place un partenariat avec des acteurs locaux collectant les déchets recyclables et valorisables. Les déchets en verre fournissent désormais une artisane créatrice d’objets d’art et de décoration en verre. La mise en place d’un système de compostage des déchets organiques contribue également à valoriser ce type de déchets comme engrais naturel pour les jardins.


Sensibiliser en interne et en externe au développement durable

Le succès de la démarche « Ambassade verte » passe par la mobilisation en interne des agents autour d’objectifs et de projets communs. L’Ambassade de France à Rabat a par exemple mis en place une « Quinzaine Verte » en juin 2023, qui s’articule autour d’ateliers de sensibilisation à la biodiversité marocaine, et de réalisation d’une Fresque du Climat avec les agents volontaires. Cet évènement annuel permet également de rappeler les gestes écoresponsables sur le lieu de travail, afin de limiter l’impact du numérique ou encore réduire et trier les déchets.

La sensibilisation aux enjeux du développement durable des acteurs locaux fait en effet partie intégrante du projet « Ambassade verte » : organisation de conférences, d’évènements auprès du grand public, soutien de projets au niveau local, etc.

Pour en savoir plus :


Contact : mae-vert.dga-dil-scl chez diplomatie.gouv.fr

Mise à jour : juillet 2023

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