
La solidarité européenne face à l’épidémie de Covid-19
Face à l’épidémie de Covid-19, l’union doit faire la force. Nous ne surmonterons pas cette crise sans une relance européenne forte et solidaire. Des mesures ont déjà été prises par l’Union européenne et ces efforts se poursuivent tant au niveau européen qu’entre les pays eux-mêmes.
Mise à jour : 29 décembre 2020
Une réponse européenne commune
La France a joué un rôle moteur pour inciter l’Union européenne à prendre la mesure de la crise, en demandant la réunion dès le 10 mars 2020 d’un Conseil européen extraordinaire et en appelant à des mesures coordonnées aux frontières pour éviter le chacun pour soi.
Le 18 mai 2020, la France et l’Allemagne ont proposé une initiative commune pour la relance européenne face à la crise pour que l’Europe puisse surmonter la crise actuelle et en sortir plus forte. Une des 19 mesures de l’initiative visait notamment à créer un fonds de relance européen pour la solidarité et la croissance.
Cette idée a été reprise par la Commission européenne le 27 mai 2020 sous le nom de Next generation EU.
Le 17 décembre 2020, le cadre financier pluriannuel 2021-2027 a été adopté, permettant l’adoption d’un plan de relance historique d’un montant global de 750 Md€, dont 390 Md€ de subventions. Par cet accord, le principe d’un endettement commun au nom de l’ensemble des États membres est acté pour la première fois : il s’agit d’un tournant inédit pour la construction européenne et d’un signal fort de solidarité sur le continent.
Pour la France, cela représente concrètement près de 40 Md€ qui contribueront au financement du plan de relance national. Grâce à cette coordination entre les États membres, la relance sera plus forte et plus rapide en Europe.
En savoir plus sur le plan de relance européen sur le site Internet de l’Élysée
Atténuer les effets socio-économiques de l’épidémie
Les chefs d’État et de gouvernement ont également pris plusieurs mesures pour coordonner nos efforts en matière de santé publique, protéger les Européens et atténuer les effets socio-économiques de l’épidémie :
1. Disposer de matériel médical en commun (équipements de protection, ventilateurs et kits de laboratoire) avec la création de la première réserve commune de matériel médical et la passation de marchés publics communs pour l’achat d’équipements de protection individuelle. Cela passe également par un effort coordonné pour accroître les capacités de production. Parallèlement, une autorisation d’exportation d’équipements de protection individuels a été imposée pour les exportations hors d’Europe.
2. Mutualiser les efforts pour permettre aux citoyens européens en déplacement bloqués hors de l’Union de rentrer chez eux.
3. Faciliter la circulation au sein de l’UE, non seulement des biens et des marchandises, grâce à des couloirs prioritaires aux frontières intérieures pour l’approvisionnement notamment des hôpitaux, magasins et usines, mais aussi des personnes lorsque cela est nécessaire, en particulier les travailleurs frontaliers ou les citoyens européens qui rentrent chez eux.
4. Répondre à la crise en réaffectant 37 Md€ du budget de l’UE au titre de la politique de cohésion.
5. Soutenir les entreprises en assouplissant les règles en matière d’aides d’État.
6. Suspendre le Pacte de stabilité pour permettre aux États membres de déroger aux règles budgétaires face à la pandémie.
La Commission européenne est chargée de la bonne mise en œuvre de ces mesures. Des mesures complémentaires sont actuellement en cours de discussion au niveau européen pour répondre à cette crise sans précédent.
- un plan de relance de 750 Md€, dont 40 Md€ pour la France, visant à soutenir les économies des États membres
- 40 md€ de la Banque européenne d’investissement pour soutenir les ETI (entreprises de taille intermédiaire) et PME (petites ou moyennes entreprises)
- 47,5 Md€ du budget de l’UE au titre des fonds structurels en faveur des États membres et des régions les plus touchés, dont 2,9Md€ pour la France
- plus de 660 M€ pour promouvoir la recherche sur des traitements et des vaccins
- +1,9 Md€ pour le « mécanisme européen de protection civile » (cofinancement des vols de rapatriement et achats de matériel) au titre du plan de relance
- +3,6 M€ pour le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies
- 672,5 md€ dans le cadre d’un ensemble de mesures destiné à soutenir les réformes et investissements entrepris par les États membres de l’Union européenne
À ces mesures s’ajoute l’exceptionnel « programme d’achat urgence pandémique » (ou PEPP) de la Banque centrale européenne qui va racheter à hauteur de 1850 md€ la dette des États et d’entreprises de la zone euro sur les marchés.
Une solidarité concrète
Aucun pays ne peut surmonter la crise seul et la solidarité doit continuer d’être notre fil conducteur, maintenant et après l’épidémie. Des mécanismes européens de coordination, de partage d’informations, de bonnes pratiques et de gestion de crise ont été activés pour soutenir les ministères en charge des secteurs impactés par la crise. Ils ont pris la forme de comités d’experts, en particulier de santé (la France est ainsi représentée au comité de sécurité sanitaire par le ministère des Solidarités et de la Santé).
La solidarité entre pays européens s’est exprimée tous les jours de manière concrète : par l’accueil de patients pour soulager les pays les plus touchés, par les dons de matériel médical (plus de 3 millions de masques offerts à l’Italie par ses voisins par exemple), par la mise en commun des efforts pour permettre le retour chez eux de plus de 78 000 Européens en déplacement, bloqués à l’étranger dont 8 000 Françaises et Français ou encore par la mise en place de programmes de recherche communs.
La Commission a également mis en place un dispositif de suivi de l’application des mesures d’urgence prises par les États membres, afin de garantir le respect des valeurs fondamentales de l’Union.
Les États membres de l’Union européenne ont fait le choix de parler d’une seule voix auprès des laboratoires pharmaceutiques pour l’acquisition de vaccins contre la Covid-19 pour assurer l’approvisionnement des Européens et au-delà. Plus de 200 millions de doses ont été précommandées permettant de vacciner jusqu’à 100 millions de personnes en Europe. Sécurité, efficacité et protection des Européens sont les mots d’ordre. Les vaccins développés ont fait l’objet d’une évaluation commune de l’Agence européenne des médicaments. Le 21 décembre, l’Agence européenne des médicaments a autorisé la mise sur le marché du premier vaccin mis à notre disposition, celui BioNTech/Pfizer. Les États membres se sont coordonnés pour débuter ensemble leurs campagnes vaccinales respectives les 27, 28 et 29 décembre (#EUvaccinationdays).
Une solidarité internationale
Le 8 avril 2020, la Commission européenne et le Haut représentant ont adopté le paquet de mesures « Équipe Europe » qui vise à soutenir les efforts déployés par les pays partenaires dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19. L’objectif de cette approche est de combiner les ressources de l’Union européenne, de ses États membres et de ses institutions financières, et en particulier de la Banque européenne d’investissement et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Le montant global du programme « Équipe Europe » s’élève désormais à près de 38,5 milliards d’euros.
Le soutien européen se concentre en priorité sur les réponses à apporter à l’urgence sanitaire et aux besoins humanitaires qui en découlent, sur le renforcement des systèmes de santé, d’approvisionnement en eau et d’assainissement, sur les capacités et la préparation des pays partenaires à faire face à la pandémie, ainsi que sur l’atténuation des conséquences sociales et économiques de la crise sanitaire, notamment par le biais du soutien au secteur privé, aux petites et moyennes entreprises et aux réformes politiques visant à réduire la pauvreté.
De nombreuses mesures ont d’ores et déjà été mises en œuvre, telles que la donation d’ambulances modernisées et de véhicules de décontamination, la livraison d’équipements de protection individuels et de kits alimentaires. En particulier, la Commission européenne a mis en place, avec le soutien de la France et d’autres États membres, un pont aérien humanitaire au bénéfice des pays en difficulté, et en particulier de l’Afrique, afin d’acheminer du matériel médical et du personnel dans les zones de crise.
Face à l’épidémie de Covid-19, la solidarité internationale et le multilatéralisme s’imposent comme les conditions essentielles d’une sortie de crise coordonnée et réussie. Dans cette perspective, la France et l’Union européenne, qui ont directement œuvré à la réponse internationale dès le début de la crise sanitaire, poursuivent aujourd’hui leur action avec succès et détermination.
L’initiative ACT-A (Access to Covid-19 Tools Accelerator), lancée en avril 2020 sous l’impulsion du Président de la République, incarne notre engagement. Mise en œuvre sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé, elle vise à permettre le développement, la production et l’accès équitable et universel aux produits de santé contre la Covid-19 (tests diagnostics, traitements et vaccins), ainsi qu’à soutenir les systèmes de santé des pays les plus fragiles.
En complément, le président de la République s’est engagé à donner une partie des doses de vaccins précommandées dans le cadre européen pour la vaccination des personnels soignants et celles et ceux qui en ont le plus besoin des pays les plus fragiles.