Réforme de la haute fonction publique - Q&R - Extrait du point de presse (19 mai 2021)

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Q : Dans un courrier adressé aux cadres supérieurs et dirigeants de l’État, le Premier ministre Jean Castex précise que la réforme de l’ENA/Haute fonction publique "touchera bien également la filière diplomatique, qui devra être « ouverte sur le reste de l’État et diversifiée ». Pensez-vous que le métier de diplomate puisse s’accommoder d’une "fonctionnalisation" ?

R : Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a engagé, à la demande du ministre, dès le milieu de l’année dernière, une réflexion sur la valorisation des métiers diplomatiques et consulaires et sur la modernisation de sa gestion des ressources humaines, pleinement articulée avec la réforme de l’encadrement supérieur de l’État lancée par le Président de la République.

Le ministère est un ministère ouvert, y compris s’agissant de l’encadrement supérieur : l’encadrement supérieur est composé à 15 % d’agents n’appartenant pas au ministère et le ministère est déjà largement ouvert aux contractuels, qui occupent 55 % des postes.

Le ministère est fortement engagé sur les objectifs de parité et de diversité, valeurs qu’il porte à l’international et qu’il met en œuvre dans son recrutement. Les voies d’accès au ministère y contribuent activement, ce qu’a pleinement reconnu le rapport Thiriez. À titre d’exemple, les concours de catégorie A organisés par le ministère ont permis le recrutement de plus de 40 % de femmes depuis 2016, quand la proportion des femmes nommées au Quai d’Orsay à l’issue de l’ENA est de 25 % sur la même période. Le ministère est engagé dans la création d’une voie « talents », comme pour le concours d’entrée à l’ENA/INSP, mais il dispose déjà, avec les concours d’Orient, d’un mode de recrutement qui bénéfice à des élèves brillants possédant des compétences linguistiques et culturelles spécialisées. Enfin, près de 100 agents non diplômés ont été recrutés au ministère par la voie « PACTE » depuis 2006.

Les carrières des agents au ministère reflètent l’exigence d’une expérience opérationnelle : deux tiers de nos agents sont sur le terrain, à l’étranger.

Le choix de servir l’État à l’étranger est celui d’un métier exigeant. C’est aussi le choix d’une vie, avec toutes ses sujétions, y compris familiales. L’engagement de nos collègues qui, de New Delhi à Brasilia en passant par Bagdad ou Kaboul, représentent la France, séparés de leurs proches depuis des mois en raison des limitations de déplacements qu’impose la pandémie et exposés à une situation sanitaire particulièrement préoccupante, en est une illustration.